Jésus

De qui ?
de Pascal Obispo et Christophe Barratier.



De quoi ça parle ?
Non pas que quiconque puisse sincèrement se poser cette question... On retrouve le parcours de Jésus de Nazareth depuis sa rencontre avec Jean le Baptiste, jusqu'à sa résurection (ok, spoiler).

Et alors ?
J'y suis allée à reculons, et ai vu ce à quoi je m'attendais.

Proposée comme une “fresque musicale” sur la vie du prophète, c'est exactement ce qu'est le spectacle. Un enchaînement de tableaux musicaux d'intérêts divers, surtout intéressants visuellement, parfois sympathiques musicalement. Une des raisons pour lesquelles on peine à se hisser dans l'émotion de l'intrigue, c'est le niveau de jeu sur les scènes parlées, constamment dans le surjeu.
Le chant adoucit l'ensemble, avec des chansons sans grande originalité, mais des voix agréables, en particulier celle de Crys Nammour qui interprète Marie Madeleine.

On retiendra également un décor grandiose, des lumières sublimes, et de belles idées de mise en scène, avec beaucoup de passages par la salle.


La dimension à laquelle je ne m'attendais pas ? Emotionnelle. Cette fresque fait écho à un patrimoine culturelle que tout le monde connait, ressent, au-delà de la religion. Je reste interdite devant le moment incontournable de la croix, que le personnage traine derrière lui avec peine. Au premier rang où il trébuche, un spectateur bouleversé tentera de lui venir en aide.  


Pour qui ?
- Les adeptes de shows visuels bluffants.
- Les fans d'Obispo qui retrouveront des lignes mélodiques familières du compositeur.

Intra Muros

De qui ?
d'Alexis Michalik.


De quoi ça parle ?
Un atelier de théâtre dans une prison. Deux détenus, une comédienne, une assistante sociale, un metteur en scène, dont les destins vont se croiser.

Et alors ?
Une nouvelle pièce de Michalik, c'est toujours un moment attendu avec beaucoup d'impatience. La salle pleine de la Pépinière Opéra ne me fera pas dire le contraire.

Il y a dans Intra Muros, des thèmes récurrents, des histoires entrelacées, des personnages forts. L'amour du théâtre et des comédiens. Une lumière et une musique qui subliment la pièce, tandis qu'un décor étonnemment sobre l'abrite. Et il y a, en prime, un effet de surprise face à cette absence d'artifices, après l'explosion du précédent spectacle de l'auteur, Edmond.


A titre personnel, je me suis moins laissée embarquer, trouvant dans cette nouvelle épopée michalesque moins de folie et d'originalité, un peu de longueurs, et la pâte “fiction historique” si enthousiasmante dans le reste de son oeuvre, m'a manquée.


Pour qui ?
- Ceux n'ayant pas vu les autres pièces de l'auteur.
- Les amoureux d'histoires intenses.

Magic Box

De qui ?
de Jean-Luc Bertrand, mis en scène par Arthur Jugnot.

De quoi ça parle ?
Un mélange de mentalisme, d'illusions et d'humour.

Et alors ?
Le cadre du Théâtre de la Renaissance, ô combien somptueux et magique (malgré des allées particulièrement étroites entre les sièges), sied bien à ce spectacle tout en fantaisie.
Le public est nombreux, familial.

Un décor moderne fait de murs de briques incluant des écrans permet de varier les entrées/sorties du magicien et de son assistant, mais aussi de filmer et diffuser en direct les tours pour lesquels un "zoom" peut être bien utile.

Pour le spectacle en lui-même, on alterne les genres, ce qui rend l'ensemble dynamique... C'est surtout la partie "mentalisme" qui ressort du lot et bluffe, tout au long du show. On se pose évidemment la question de la complicité du public interrogé... Pour ma part, je préfère rester sur l'idée que l'artiste a des pouvoirs psychiques !
Les tours de magie sont sympathiques, tout comme l'assistant (ça change de la pin up en combinaison pailletée !).

J'ai été plus sceptique sur l'aspect "stand-up" du show, avec des interactions qui quand elles ne sont pas directement liées aux tours, sont orientées sur la vanne et le bâchage du public. Un peu gratuit, un peu dommage.

Une soirée, en somme, divertissante et rythmée.


Pour qui ?
- En famille !
- Un spectacle qui ravira les enfants et amusera leurs parents.

Le livre de la jungle

De qui ?
mise en scène de Ned Grujic.





De quoi ça parle ?
Qui n'a jamais entendu parler de Mowgli, le petit d'homme perdu dans la jungle, recueilli et élevé par les loups ? Menacé par le tigre Shere Kan, il doit traverser la forêt pour rejoindre le village le plus proche. Il sera aidé de la panthère Bagheraa et de l'ours Balou, sur une route semée d'obstacles, d'aventures et de leçons de vie.


Et alors ?
La bonne idée de sorties avec vos jeunes pour les vacances, la voici !

Un de ces rares spectacles destinés aux enfants, mais où les adultes ne s'ennuieront pas une minute : très bien adapté, on retrouve tous les personnages du livre/films, avec un rendu magnifique. Le décor habile, les lumières vives et colorées, et surtout les costumes sublimes réalisés par Corinne Rossi, font de ce spectacle un régal visuel. 
Entre masques et marionnettes, les animaux sont une réussite, un enchantement : les éléphants, le serpent Kaa, les singes...

Tout dans la mise en scène et les chorégraphies tend à nous plonger dans l'univers de la jungle, l'animalité. Quant aux chansons, elles sont variées, entraînantes, déroulant l'histoire avec un fil rouge qui saura parler aux jeunes pour les responsabiliser sur la nature et l'écologie. 

Un bémol ? S'il en faut, j'ai trouvé la distribution sympathique, mais un peu inégale. 
Le petit plus du spectacle ? Coup de coeur sur l'interprète de Mowgli, Tom Almodar, dans un rôle qui lui va comme un gant.


Pour qui ?
- En famille, à partir de 5 ans !

Les vibrants

De qui ?

Aïda Asgharzadeh, mise en scène de Quentin Defalt.







De quoi ça parle ?
Pendant la guerre de 14-18, Eugène reçoit un éclat d'obus au visage. Défiguré, il se retrouve dans un centre hospitalier accueillant d'autres "gueules cassées", et entre chirurgie réparatrice et théâtre, reprend peu à peu goût à la vie. Retenu pour le rôle de Cyrano de Bergerac, il s'apprête à fouler les planches avec son ancienne compagne, rêvant de la reconquérir. 

Et alors ?
Une atmosphère feutrée, un bond dans le temps, des thématiques originales, c'est ce que vous proposent "les Vibrants".

Un décor fait de draps et d'ampoules, des masques pour représenter de manière visible les blessures des soldats, des costumes subtilement tâchés de sang... La guerre se voit, se comprend, dépeinte avec finesse, avec un côté esthétique à la fois habile et crue. 
La lumière aide beaucoup, jouant avec les silhouettes des protagonistes, ou avec l'effet de flou procuré par les draps qui séparent la scène en plusieurs espaces de jeu. Le son aussi, avec une musique et des bruitages qui viennent parfaire les scènes, ajoutant une jolie touche d'émotion.

J'aurai aimé retrouvé cette subtilité dans le jeu, mais surtout dans l'histoire et son déroulement. L'idée d'un parallèle entre la laideur de Cyrano, et le handicap physique vécu par le soldat, est bouleversante et fonctionne, mais est traitée ici un peu comme du "semi Alexis Michalik". 


Pour qui ?
- Les passionés d'histoire et de fictions historiques.


Goguettes en trio mais à quatre

De qui ?
mise en scène de Yéshé Henneguelle.


De quoi ça parle ?
Un trio accompagné d'une pianiste, ça donne un trio à quatre. Celui-ci propose un tour de chant comico-politique, ou goguette, autour de l'actualité ou d'évènements récents dans notre pays.


Et alors ?
Une salle pleine un mardi soir, ça fait plaisir... Et c'est mérité.

"Goguettes en trio mais à quatre", ce sont 75 minutes de chansons, de bons mots, d'humour. Le récital n'oublie personne, parmi les figures politiques : présidents, ministres, candidats..., avec des parodies aux textes ciselés, incisifs et élégants.

Musicalement, on se régale aussi, avec les voix de ces quatre artistes talentueux, et des orchestrations variées.
Pas de temps mort, on déguste jusqu'au rappel.


Pour qui ?
- De droite comme de gauche, et avec votre ami "bobo".

Kid Manoir

De qui ?
de David Rozen.



De quoi ça parle ?
Dans le manoir des Trouillet, Malicia la dernière héritière de cette famille de puissants sorciers organise un grand jeu pour départager 4 candidats : le gagnant verra son rêve s'accomplir ! Mais la demeure est hantée par les esprits des Trouillet qui ne trouvent pas le repos suite à une malheureuse histoire de potion.


Et alors ?
Une comédie musicale pour enfants, tout à fait sympathique et efficace.

Le décor, habillé d'un solide jeu d'éclairage et de fumée, plonge tout de suite dans l'atmosphère souhaitée. Les enfants du public sont tout de suite transportés et pris par l'ambiance, très interactive.
Le petit plus, une ribambelle de personnages se suivent d'un tableau à l'autre, en plus des personnages principaux, rendant l'ensemble très vivant. C'est une succession de costumes, de maquillages, pas le temps de s'ennuyer !

Les chansons sont pleines d'autodérision, faciles à entonner pour le jeune public présent.

Le bémol : les orchestrations un peu vieillotes, et le fil conducteur que l'on perd un peu sur une histoire un peu décousue.


Pour qui ?
- A partir de 5/6 ans, jusqu'au pré-ados !

Duels à Davidetjonatown

De qui ?
d'Artus.




De quoi ça parle ?
En 1895, dans la petite ville de Davidéjonatown, un duel entre 4 volontaires va être organisé pour trouver le successeur du shérif, qui vient de mourir. Billy, l'éleveur de cochons, est inscrit à son insu par la jolie Jane, dont il est épris depuis des années. 

Et alors ?
Une excellente surprise !

Je ne connaissais pas du tout Artus et son univers décalé, et c'est surtout le titre qui m'a attiré jusqu'au Palais des Glaces pour ce spectacle.

Il y a notamment dans l'écriture quelque chose de très construit, un mélange de plusieurs formes d'humour qui se juxtaposent et cohabitent pour plaire même aux plus sceptiques : du premier au millième degré, du visuel au jeu de mot, clins d'oeil, références, anachronismes, il y en a pour tous les goûts. Il y a certes, tout au long de cette aventure, des moments de grivoiserie, une once de mots vulgaires, mais immédiatement contre-balancés, avec rythme et équilibre, par un nouvel effet comique. Le tout en ne négligeant pas un arc narratif original, des personnages hauts en couleur tenus par une distribution réjouissante, dans un décor particulièrement soigné et changeant.

La fan de musicals que je suis a trouvé tout à fait jubilatoire l'ajout de scènes musicales, dans le même esprit kitsch et excentrique.

Enfin, la mise en scène nous révèle en Artus un talent complet, une vision d'ensemble de son spectacle avec des codes revus et corrigés, modernisés, et beaucoup d'auto-dérision.

Un sans faute, 90 minutes de divertissement qui font un bien fou.

Pour qui ?
- Une soirée parfaite entre amis !


Chambre 113

De qui ?
de Claire-Marie Systchenko et Eric Bongrand.




De quoi ça parle ?
Julien est appelé en urgence à l'hôpital où il apprend la terrible nouvelle : sa femme a eu un accident et se trouve dans le coma.

Et alors ?
Une idée originale, des thèmes peu abordés au théâtre (et moins encore en comédie musicale), et surtout, une dimension surnaturelle avec le personnage de Mathilde, la femme dans le coma, qui est dédoublée et invisible pour les autres protagonistes, afin que le spectateur puisse suivre le cheminement de ses pensées.
Le ton, malgré le pitch un peu tragique, est tourné vers l'humour, notamment l'équipe médicale dont les chansons et tableaux rafraîchissent l'atmosphère, face à l'épreuve du mari et sa femme fantomisée.

On notera aussi la présence de musiciens en live, toujours un énorme bonus pour un musical.

Cependant, je ne suis pas pleinement rentrée dans le spectacle : que ce soit au niveau de l'histoire, de la distribution, ou des chansons en elles-mêmes... Je l'avoue, il y avait quelque chose d'un peu trop lisse à mon goût.


Pour qui ?
- Plutôt en couple.



Un village en 3 dés - Fred Pellerin

De qui ?
de Fred Pellerin.



De quoi ça parle ?
Plongez vous dans l'histoire de la création du village de Saint-Elie-en-Caxton, bourgade perdue d'une poignée d'habitants et de 101 vaches, quelque part au Canada.


Et alors ?
Je n'avais encore jamais vu de spectacle de Fred Pellerin. A en juger par l'ambiance dans la salle lors de cette première, et de l'ovation du public lorsque l'artiste blond fait son entrée sur scène, j'étais probablement la seule ce soir-là, à ne pas savoir à quoi m'attendre.

Fred Pellerin est un ovni : auteur, conteur, narrateur, à la voix douce et à l'accent indubitable. 
Je pourrais vous parler de l'aisance avec laquelle il vous faire rentrer dans l'histoire, univers loufouque mais savamment structuré où la question de la fiction et de la réalité ne se pose plus. 
Je pourrais rebondir sur ces bons mots, qu'il sert à foison, au détour de chaque phrase, mots parfois teintés de poésie, parfois d'un humour fin et savoureux. 
Je pourrais relater le charisme d'un homme qui remplit la large scène de sa présence, son naturel, un éclat de rire occasionnel qui le rend soudainement encore plus attachant. 
Je pourrais, enfin, m'attarder sur son talent de chanteur, de parolier, lorsqu'il ponctue son récit d'une ballade, d'un instant de magie.


Mais au lieu de vous dire, tout cela, je vous conseillerais simplement de ne pas râter le passage de ce canadien dans nos contrées. 
Il serait dommage que vous manquiez l'occasion de tomber si soudainement en amour avec cet artiste.  


Pour qui ?
- En famille, entre amis, en couple, même en solo : à voir, c'est tout.









Ceci n'est pas une comédie romantique

De qui ?
de Yanik Vabre, mise en scène d'Eric Le Roch.


De quoi ça parle ?
Chris est seul chez lui, après une énième dispute avec sa petite amie qui ne lui convient plus depuis des lustres. Camille, sa meilleure amie, est d'accord pour venir lui rendre visite, malgré les mois de silence depuis leur dernière entrevue. Ensemble, les deux amis d'enfance vont résoudre leurs différends, à grands renforts de musique rock et de mauvais vin rouge.



Et alors ?
Une bonne petite comédie comme on aimerait en voir plus souvent.

Dans l'appartement, fonctionnel et efficace de Chris, l'histoire se déroule, et si elle est cousue de fils gris, marche de bout en bout. Les situations parviennent à nous surprendre, pas dans leur déroulé, mais dans des “petits trucs” qui nous les rendent réalistes, amusantes : des répliques et des personnages qui nous ressemblent, voilà toute la différence.

On croit au côté fleur bleue de cet éternel adolescent déçu par ses choix de vie, autant qu'à celui de la trentenaire dynamique qui consomme ses amants comme des kleenex jusqu'à trouver le bon. On croit tout autant, au fur et à mesure de l'action, aux carapaces qui se craquèlent et nuancent ces deux personnages.


Le duo de comédiens, Yanik Vabre et Géraldine Adams, en plus de donner vie aux protagonistes, a également signé, respectivement, l'un la pièce, l'autre les chansons. Un partenariat réussi !


Pour qui ?
- Un moment idéal entre copines.










Inauguration du 13ème Art


Fin septembre, avait lieu l'inauguration d'un nouveau lieu culturel parisien, et pas des moindres.

Au coeur du centre commercial Italie 2, remplaçant l'ancienne salle Gaumont, le 13ème Art propose deux salles de spectacle; une de 130 places, et une de 900.

L'ouverture s'est faite en grandes pompes avec deux soirées exceptionnelles :

-un concert réunissant l'Orchestre Philarmonique de Prague et Gérard Depardieu, narrateur exceptionnel pour le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns.



-un plateau d'artistes orchestré par Juste Pour Rire, parmi lesquels l'imitateur Olivier Laurent, et l'hilarant Romain Frayssinet, qui seront tous deux en représentations au 13ème Art (respectivement en octobre et novembre cette année).


L'accueil, le confort, la situation de ce théâtre laissent à penser qu'il deviendra rapidement un haut lieu de divertissement de la capitale, mais c'est aussi les services proposés en plus qui feront la différence : parking gratuit, restaurants à proximité, ainsi que la mise en place prochaine d'un service de voiturier et de babysitting...


La programmation est elle aussi alléchante, autant qu'ecclectique :  Arturo Braccheti, Anne Sylvestre, le dernier spectacle musical de Catherine Lara, ou encore Slava's Snowshow.


La main de Leïla

De qui ?
d'Aïda Azghardzadeh et Kamel Isker, mise en scène de Régis Vallée.



De quoi ça parle ?
Samir tient un petit cinéma clandestin pour diffuser des films américains où les scènes romantiques ne sont pas censurées. Sa vie bascule le soir où, parmi ses spectateurs, il réalise que se trouve la jolie Leïla, qui rêve d'histoires d'amour. La leur commencera, secrète et fragile, dans le Sidi Fares de 1987.


Et alors ?
Une comédie romantique qui prend les traits d'un voyage culturel et temporel.

La romance des deux protagonistes nous est livrée dans des scènes de la vie quotidienne, dans l'Algérie en crise de cette période : la censure, la pénurie des magasins d'alimentation, les coupures d'eau, les révoltes. Le tout ponctué d'humour, et de personnages hauts en couleur. On rit tout autant qu'on frémit avec nos héros amoureux.

Ingénieusement découpé, ce conte moderne est surtout magnifiquement interprété par un trio aussi talentueux que complémentaire : Azize Kabouche, tantôt hilarant, tantôt inquiètant, mais aussi Kamel Isker et Aïda Asghardazeh, à qui l'on doit ce texte plein de poésie, de références et d'authenticité.

Le décor, les effets viennent envelopper d'une couche simple et efficace l'ensemble, de la lumière qui rythme les jours, à l'ambiance des émeutes.

Une petite pépite à ne pas manquer.




Pour qui ?
- Avec l'élu de votre coeur, assurément.











Non à l'argent !

De qui ?
de Flavia Coste.




De quoi ça parle ?
Un quinquagénaire, fraîchement papa, et dont la carrière d'architecte ne décolle guère, annonce à sa femme, sa mère et son meilleur ami qu'il a gagné le pactole au loto. Mais qu'il n'ira pas chercher l'argent par peur de voir leurs vies et leurs rapports changer.



Et alors ?
Une idée plutôt originale et bien amenée, dans un décor superbe, quoi qu'un peu massif, et accessoirisé avec soin.

Le point fort de cette pièce, c'est le rythme, décapant : les dialogues sont fins, avec un sens de la répartie maitrisé de bout en bout. Le jeu aussi, servi par un quatuor de comédiens qui fonctionne. Mention spéciale à Claire Nadeau, irrésistible dans son rôle de Maman moderne et décomplexée.

On aime moins l'absence totale de logique dans ce fil narratif. On passe d'une intrigue qui se veut réaliste à un épilogue complètement barré, qui tranche trop radicalement avec le reste du spectacle, et la fin nous laisse clairement sur notre faim.


Un divertissement sans prise de tête.

Pour qui ?
- Idéal en famille !
- Ou en couple, pourquoi pas...











Le portrait de Dorian Gray (Condition des soies)

De qui ?
Thomas Le Douarec, d'après Oscar Wilde.

De quoi ça parle ?
Qui ne connaît l'histoire de Dorian Gray, qui après avoir servi de modèle pour un tableau, s'arrête sur ce que lui renvoit son portrait : l'image d'un homme jeune et beau, éternellement. Il fait alors le pacte de renoncer à son âme pour rendre éternels ses traits.

Et alors ?
C'était mon dernier spectacle en Avignon cette année, et je voulais une "valeur sûre"... Ce Portrait de Dorian Gray m'en semblait une, en particulier pour m'avoir été recommandé maintes fois sur Paris sans que je ne trouve jamais un créneau pour le voir.

Une fois n'est pas coutume, ma critique n'évoquera que les cinq premières minutes du spectacle. Cinq minutes significatives, suffisantes, pour réaliser que l'on va voir une pièce vraiment spéciale.
Alors que le rideau s'ouvre, à la Condition des Soies, dans un nuage de fumée verte, le spectacle commence dans une ambiance de cabaret musical délicieusement séduisante.
Il y a dès cette première scène, une précision, une élégance, une magie telles, qu'on s'enfonce un peu plus dans son fauteuil, prêt à vivre ce moment avec l'attention qu'il mérite...

Ce prologue lance les prémices de ce que seront les 100 minutes suivantes : une spirale de bons mots, citations de Wilde si frappantes qu'on a envie de prendre des notes pour surtout ne pas les oublier (car elles fusent). Une mise en scène sobre, efficace qui laisse aux comédiens brillants tout le loisir de conter cette histoire universelle, avec justesse, poésie, et c'est une belle surprise, beaucoup d'humour. La musique et la création lumières habillent et magnifient l'ensemble...
Il y a une grâce rare dans ce que Thomas Le Douarec a accompli avec ce spectacle, je m'en rends compte avec ce début qui me laisse sans voix (et je le resterais jusqu'aux applaudissements de fin voir même de longues minutes après avoir quitté le théâtre).

Mais c'est alors que le plus beau s'est produit... Dans l'esthétique si profonde, si vivace de cette introduction, je me demande vaguement à quoi pourra bien ressembler Dorian Gray, incarnation de la jeunesse et de la beauté...
Valentin de Carbonnières apparaît. Il n'incarne rien, il est.


Et dans le trou de mon coeur, le monde entier (Gilgamesh Belleville)

De qui ?
de Stanislas Cotton, mis en scène par Bruno Bonjean.

De quoi ça parle ?
Deux jeunes filles, ados, partagent des secrets en attendant le train, sur le quai. A quelques pas, deux de leurs camarades parlent de filles et de leur avenir. Encore un peu plus loin, un homme rencontre une femme. A moins que ce ne soit l'inverse.
Et soudain sur le quai, arrive une femme armée.

Et alors ?
Il y a dans l'affiche comme dans le titre de ce spectacle un lyrisme qui m'a rendue curieuse, et, je n'ai pas été déçue, que l'on retrouve sur scène.

Des scènes de vie, a priori sans fil conducteur. Des personnages, à mi-chemin entre l'authenticité pure et la caricature nécessaire. Des comédiens qui les incarnent comme s'il avait fallu simplement enfiler un costume dessiné pour eux seuls. Ils sont six.

L'arrivée d'un septième personnage surprend, tout en donnant du sens à ce qui se déroule sous nos yeux depuis le départ, générant la peur, la confusion. Tout comme les protagonistes précédents, elle incarne une réalité, non pas celles des petits tracas et débats quotidiens, mais celle qui nous menace de loin, celle qui peut tuer au hasard au nom d'une idée...

Il y a dans la mise en scène, quelque chose d'un peu trop théâtral, un peu trop chorégraphié, mais qui va si bien au texte parsemé de monologues forts, imagés, que l'on se laisse transporter. Les mots bercent et réveillent à la fois, apaisent tout en faisant réflechir. L'esthétique choisie, pleine de couleurs trop vives, de décors abstraits, renforce cette idée de poésie absolue : on l'écoute, on la voit, on la ressent.

Sur la route de Madison (Théâtre du Chêne Noir)

De qui ?
de Robert James Weller, mis en scène par Anne Bouvier.

De quoi ça parle ?
Adaptée du roman, puis du film culte, la route de Madison est celle d'une rencontre fortuite entre deux personnes. Ils ont déjà un âge avancé, une vie établie, des responsabilités, il ne leur manquait qu'un coup de foudre absolu...

Et alors ?
Je n'avais jamais réellement compris pourquoi ce film, cette histoire, étaient devenus cultes. Et j'avais mis cela sur le compte de la distribution Clint Eastwood/Meryl Streep.

Il m'a fallu voir la pièce pour être moi-même touchée, bouleversée par cette histoire d'amour impossible. Un amour certain, passioné, mais auquel les protagonistes renoncent après s'y être abandonnés.
Il y a quelque chose de si vrai dans la rencontre des deux personnages, joués ici par Clémentine Célarié et Jean-Pierre Bouvier... Mais aussi dans la mise en scène : un décor voyeuriste qui nous plonge dans l'intimité du couple, beaucoup de détails dans les accessoires et les costumes, un jeu de lumières qui nous fait ressentir le temps qu'ils ont à passer ensemble, aussi court qu'intense.

Le texte est très écrit, très poétique, parfois extrême dans la force des aveux de ce couple éphémère, mais l'on y croit tant la magie opère. La salle comble est suspendue aux lèvres des deux amoureux, retenant son souffle et quelques larmes.


Stanley (Théâtre Pandora)

De qui ?
de Cédric Chapuis et Margot Mouth.

De quoi ça parle ?
Stanley Billigan vient d'être arrêté pour avoir agressé et violé trois jeunes femmes sur un campus. Il ne se souvient pas des faits... En fait, aucune de ses personnalités ne s'en souvient.
D'après l'histoire vraie de Billy Stanley Milligan, schyzophrène notoire ayant été jugé en Ohio dans les années 70.

Et alors ?
On ne peut pas parler de Cédric Chapuis sans évoquer la délicieuse claque qu'a été son précédent spectacle, Une vie sur mesure.
Bien que dans un registre différent, Stanley permet à Cédric Chapuis de nous démontrer une nouvelle fois l'étendue de ses talents, sa pluridisciplinarité et par dessus-tout, son don à raconter des histoires.

Celle dont est inspirée le spectacle a donné lieu tout récemment au film Split de Shyamalan, acclamé notamment pour la performance de James McAvoy à incarner les 23 personnalités distinctes de son personnage. Ici, c'est au théâtre, sous l'oeil du spectateur et non plus d'une caméra que Chapuis délivre la même prouesse...

C'est non seulement le jeu qui touche, mais aussi les thèmes abordés : la folie, la souffrance, la violence... La mise en scène est épurée, jouant beaucoup sur les éclairages. Le rythme, lent, posé (peut-être un peu trop sur la première partie du spectacle, d'ailleurs).

Et je ne peux pas ne pas raconter ce beau moment d'interactivité... Les lumières se rallument, les comédiens saluent, sous une salve méritée d'applaudissements.
Cédric Chapuis, déjà assez ému, conseille son autre pièce aux spectateurs. Qui lui répond unanimement avoir déjà vu Une vie sur mesure. On voit sur son visage un sincère étonnement mais surtout un sourire radieux, face aux centaines de gens du public.

Un artiste que l'on a déjà hâte de revoir...

Les illusionistes / Puzzling (Le Palace Avignon)

De qui ?
de Rémy Berthier et Matthieu Villattelle

De quoi ça parle ?
Entre illusions, jeux de cartes, mentalisme et hypnose, laissez vous surprendre par ce duo d'artistes qui ont fait un rêve. Le même rêve.

Et alors ?
Une parenthèse magique avec les Illusionistes, bouffée raffraichissante après avoir vu plusieurs pièces de théâtres plus traditionnelles.

Très fan du genre (et attendant toujours ma lettre pour Poudlard, on ne sait jamais), je me suis laissée instantanément happer par le spectacle alliant plusieurs formes d'expériences, illusions, mentalisme, à beaucoup d'humour et d'autodérision. Ce duo-là mérite le détour, pour la maîtrise qu'ils ont de leur art et la vivacité avec laquelle ils interagissent avec leur public.

Le doute et l'étonnement vous feront sans doute quitter la salle avec plein de questions et d'étoiles dans les yeux.
Une expérience à vivre en famille !

Si j'avais un marteau (Le Palace Avignon)

De qui ?
de Hugo Rezeda.

De quoi ça parle ?
Arnaud partage sa vie entre son entreprise, mais surtout entre sa compagne hôtesse de l'air et sa cliente principale devenue sa maîtresse.
Un quotidien déjà difficile à gérer, qui va encore se compliquer lorsque son petit frère qu'il n'a pas vu depuis des années, débarque pour demander asile. Voilà Arnaud confronté au passé qu'il tentait de fuir, celui où il était poussé par sa famille à devenir le sosie... de Claude François.

Et alors ?
Une pièce que j'ai vu par curiosité...
Un vaudeville aux répliques faciles, à l'intrigue improbable, qu'on regardera pour se vider la tête et sourire de bon coeur.

J'aurai aimé que le thème de Claude François soit abordé plus en profondeur, un peu comme dans le film "Podium", car il n'est ici qu'anecdotique (et musical).

Il y a dans tout le spectacle une belle et sincère autodérision, notamment de la part de Frank Delay (physiquement très loin de ses 43 ans) et de son petit frère joué par le charmant Lucas Radziejewski.

A voir entre copines !

Orphans (Essaïon)

De qui ?
de Lyle Kessler, mis en scène par Sylvy Ferrus

De quoi ça parle ?
Treat, un jeune homme au tempérament violent, élève seul son petit frère Philippe, souffrant d'un léger retard mental. Livrés à eux-mêmes, les deux garçons survivent, jusqu'au jour où Treat ramène un homme chez eux, ivre, dans le but de réclamer une rançon...

Et alors ?
Un huis-clos sublime, à la mise en scène sobre et à l'interprétation boulversante.

Bastien Ughetto, dans le rôle du jeune frère ingénu, déborde de fragilité et d'humanité, tandis que son ainé, interprété par Vincent Simon, dégage charisme et fougue. Les deux se rejoignent sur le besoin de tendresse, de reconnaissance, auquel répondra Etienne Menard.
Le trio de comédiens brille de manière égale pour sa justesse et les émotions qu'il délivre, entre souffrance et espoir. Et amour.

C'est le texte surtout que je retiens de cette pièce, finement écrit, faisant écho à la solitude de chacun, au manque affectif, ponctué cependant de moments drôles et tendres qui nous attachent plus encore à ces personnages écorchés vifs.

Une bien jolie surprise...

Adieu M. Haffmann (Théâtre Actuel)

De qui ?
Jean-Philippe Daguerre.

De quoi ça parle ?
1942 : un bijoutier juif, pour sauver son commerce, décide de mettre à la tête de l'entreprise son jeune employé, le temps que les choses se calment, pendant que lui-même se cachera dans la cave de sa boutique.
L'employé lui propose alors un marché incongru, car lui-même ne rêve que d'une chose, voir sa femme enceinte, malgré la découverte récente de sa stérilité...

Et alors ?
J'ai vu bon nombre des mises en scène de Jean-Philippe Daguerre au cours des dernières années, y appréciant à chaque fois un rythme efficace et une distribution remarquable.
"Adieu M. Haffmann", la première pièce où je le découvre auteur, allie à ces mêmes éléments une histoire haletante et des enjeux captivants.
La mise en scène, la lumière, le trio de personnages principaux, tout nous accroche de la première à la dernière minute. La pudeur du bijoutier, sous les traits d'Alexandre Bonstein, l'impulsivité de son employé, joué par le séduisant Charles Lelaure, les tourments de son épouse, interprétée par la douce Julie Cavanna...

L'Histoire en toile de fond ne fait qu'ajouter à la tension de la situation choisie par le couple de partager un lourd secret contre un autre tout aussi pesant.

Un spectacle dont le succès, mérité, ne fait que commencer...




Histoire du cinéma en 1h15 pétantes (Théâtre Notre Dame)

De qui ?
Le collectif Yddgrasil, mise en scène de Pierre-Hudo Proriol.

De quoi ça parle ?
6 comédiens s'apprêtent à assister à la Première de leur film, mais là, c'est le drame. Le projectioniste annonce 75 minutes de réparations, sous l'oeil menaçant du Producteur du film qui exige de sa jeune troupe un divertissement pendant ce temps.

Et alors ?
Une bien belle idée que ce spectacle, gérée avec un dynamisme et un enthousiasme qui font mouche.

Si je reste un peu sur ma faim concernant le prétexte à cette fable, tant le prologue que l'épilogue, je n'ai pas boudé mon plaisir pendant la reconstitution des 150 ans d'histoire du 7ème art. La troupe se donne à fond pendant le temps imparti, entre explications techniques et parodies des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma. Une énergie et des références qui ne peuvent que parler à la trentenaire que je suis...

Le rythme est un peu inégal, avec notamment la proposition de monologues plus "sérieux", qui bien qu'interprétés avec justesse, arrivent un peu comme des cheveux sur la soupe.
L'ensemble reste léger, frais : divertissant.

A conseiller notamment à des familles avec ados...


Ah tu verras (Théâtre des Vents)


          
De qui ?
Didier Gustin, mis en scène par Hubert Drac.

De quoi ça parle ?
On ne présente plus l'imitateur Didier Gustin, qui dans ce spectacle nous propose un hommage à Nougaro. Devenu portier de la maison de campagne du chanteur toulousain, Gustin accueille de nombreuses célébrités venues chercher la "source d'inspiration" de Nougaro.

Et alors ?
L'imitation est une de mes disciplines de spectacle favorites... Ce don de faire vivre ou revivre un artiste par la voix. Didier Gustin est incontestablement l'un des plus brillants dans ce domaine.
Il nous offre de plus dans ce spectacle un vrai fil conducteur.
J'ai mis quelques minutes à me repérer dans la narration, mais on se prend rapidement au jeu pour suivre l'histoire et surtout, les changements de personnages opérés par Gustin : Stéphane Bern, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Joey Starr, Lucchini, Patrick Sébastien, vont se succéder sous nos yeux et pour notre plus grand plaisir, reprenant de manières parfois déconcertantes les plus grands succès de Nougaro.

En plus des imitations, c'est donc un "best of" qui nous est proposé, avec des chansons que chacun connait ("Armstrong", "Toulouse", "Le jazz et la java", ...) mais certaines que j'ai entendu et apprécié pour la première fois ("Je suis sous"). Sur scène, l'imitateur est accompagné de deux musiciens en live. La mise en scène est complétée par quelques accessoires et un écran de projection, pour un rendu sobre et efficace. Le propos, l'atmosphère, tendent plus souvent vers la poésie et l'émotion que vers le comique et la parodie...

Très rythmé, ce spectacle dure tout juste une heure, avec pour ma part un coup de coeur particulier à l'imitation de Renaud, réussie et bouleversante.



Oh my god !


          
De qui ?
de Robert Askins, adaptation de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino.


De quoi ça parle ?
Le cours de catéchisme de la paroisse compte bien peu de participants... 3 ados, en fait, dont le fils de la bénévole en charge de la classe, et du spectacle de marionnettes sur les Evangiles.
Mais Raymond, la marionnette réalisée par Théo, a tendance à s'éloigner du politiquement correct, et pas qu'un peu...

Et alors ?
Le duo Azzopardi/Danino donne toujours de bonnes surprises, en fait. Oh my god ne fait pas exception, n'en déplaise aux mauvaises langues...

La pièce démarre par un accueil en musique, festif, qui vous laisse entrevoir que franchir la porte du Théâtre Tristan Bernard va irremédiablement vous éloigner de vos soucis de la journée. Au début du spectacle en lui-même, la fine équipe de cinq comédiens vous a déjà cueilli, et vous entraine sans plus attendre dans une intrigue décalée et une narration qui a quelque chose de très "filmesque"...
Oui, c'est abracadabrant, oui, les personnages jouent sur des clichés, mais c'est de cet excès que nait la magie et l'humour émanant du spectacle.

Les marionnettes et la grivoiserie ambiante évoquent un peu Avenue Q, les effets spéciaux rappellent la Dame blanche, et l'esprit...?... il faut l'avouer, n'est semblable à aucun autre spectacle me venant à l'esprit. C'est frais et "lourd" à la fois, aussi n'ai-je pas boudé mon plaisir.

La cerise sur le gâteau ? Un décor magnifique, qui émerveille à chaque nouvelle scène, changeant en une demie seconde du tout au tout... (Bravo à Juliette Azzopardi). Et la chantilly ? Thomas Ronzeau, interprète du personnage de Théo, y est extraordinaire, tant dans le jeu que dans le chant, et... bien charmant, ma foi.


Pour qui ?
- En couple, ou entre amis !
- La pièce qui va convaincre les 25/35 ans d'aller plus souvent au théâtre.


Comtesse de Ségur, née Rostopchine


           

De qui ?
de Joëlle Fossier, mis en scène par Pascal Vitiello. 













De quoi ça parle ?
Un biopic sur l'illustre auteure de nos plus merveilleuses lectures d'enfant... De sa jeunesse torturée à sa vie d'épouse et de mère.

Et alors ?
J'ai toujours aimé les biopics et les livres de la comtesse, autant dire que je me suis rendue très intriguée à ce spectacle.
Seule en scène, dans un décor feutré et élégant, Bérengère Dautun nous livre les secrets de la conteuse comtesse, de la naissance jusqu'au dernier souffle. Une vie teintée de drames et d'épreuves, à l'image d'une oeuvre pas si légère.

Le récit s'attarde ici sur diverses anecdotes, avec une mise en scène et un jeu de lumières des plus sobres, et pour cause : tout tient à la fabuleuse performance de la comédienne, habitée, transcendée par le personnage qu'elle incarne, avec une passion vivace et communicative.

Le texte en lui-même créé un pont avec notre époque, y posant le regard d'une femme d'un autre siècle, avec comme les livres de la Comtesse, un ton un peu moralisateur, qui prendrait tout son sens devant un public plus jeune ou scolaire.


Pour qui ?
- Ceux qui ont dévoré les "malheurs de Sophie"...
- Idéal pour les scolaires.



Les trophées de la comédie musicale


J'ai souvent déploré le manque de reconnaissance envers les artistes de spectacles musicaux, qui apportent à la scène française une diversité et un talent pluridisciplinaire sous-estimés... jusqu'à cette année, où plusieurs sites/groupes dédiés à cet art à part entière se sont mobilisés pour créer en quelques mois la première cérémonie entièrement destinée à récompenser ces artistes : les Trophées de la Comédie Musicale.

VU LU ENTENDU a eu l'honneur de faire partie des votants lors de cette première édition, dont l'organisation, mais surtout le choix des catégories, nous ont paru idéales !
Etaient mis à l'honneur les interprètes, mais aussi le livret, la partition, la scénographie, la chorégraphie,... L'occasion de décortiquer et saluer les oeuvres qui nous ont marqué cette saison.

Je n'ai pas manqué de soutenir mes gros coups de coeur de l'année, respectivement à 31, le musical, Gutenberg, le musical et Naturellement belle, trois spectacles inoubliables et ingénieux qui sortaient des sentiers battus et que j'ai vivement recommandé...

Le palmarés aura cette année mis à l'honneur le très bel Oliver Twist qui remporte 6 prix (dont celui de meilleure comédie musicale, ou encore meilleure intreprète pour Prisca Desmaretz).
C'était aussi un plaisir de trouver parmi les vainqueurs deux autres de mes favoris : Les fiancés de Loches (meilleure reprise) et les Franglaises (meilleure revue).

Découvrir le site des Trophées de la comédie musicale




Une soirée festive était organisée à la suite de la remise de prix, en compagnie de nombreuses personnalités du musical. L'occasion de féliciter les vainqueurs, de croiser d'autres bloggueurs et passionés, ou de trinquer avec nos artistes préférés...

Nous souhaitons aux organisateurs de cet événement de pouvoir continuer le travail remarquable qu'ils ont accompli cette année, avec cette mise en lumière qui devrait perdurer grâce à une saison 2017/2018 qui s'annonce également riche.




Silence on tourne

De qui ?
de Patrick Haudecoeur et Gérald Sibleyras.                                                                                           
                        


De quoi ça parle ?
Pour qui a toujours rêvé de surprendre une équipe de tournage en plein travail : ici le public au complet constituera le groupe de figurants, témoins de la grande scène réunissant une comédienne chevronnée et égocentrique, son partenaire et sa rivale qui attendent l'occasion de briller, un metteur en scène délaissé par une jeune première volage et un assistant un peu naïf qui tente le maximum pour que tout se passe au mieux.

Et alors ?
Un très bon divertissement, rythmé à souhait.

Ce spectacle mélange les genres, les formes d'humour (visuel, jeux de mots, comique de situation, thèmes du boulevard) pour sans cesse surprendre et amuser le spectateur.
Dans un décor bluffant, une distribution intéressante déroule l'intrigue : ce sont 9 comédiens et 3 musiciens qui portent cette pièce, ce qui dans le cadre du charmant Théâtre Fontaine, donne une sensation de folie des grandeurs qui rappelle les spectacles de théâtre made in London.

Coup de coeur en particulier pour Gino Lazzerini, absolument remarquable, et pour Jean-Pierre Malignon qui déclame ici un poème d'une rare intensité.

J'ai été surprise par la mise en scène qui prend le parti d'intermèdes musicaux en live. Si cela n'est pas vraiment en rapport avec le fil conducteur, c'est un petit plus qui ajoute un côté original au spectacle et permet des pauses dynamiques dans le déroulement de l'action.

Je suis très légérement restée sur ma faim car à titre personnel j'avais préféré la pièce précédente de l'auteur, l'excellent "Thé à la menthe, t'es citron"... Cela reste néanmoins une bonne comédie, parfait remède à la morosité en cette période estivale.


Pour qui ?
- Les férus de comédie qui cherchent un "petit plus".
- En famille, sans problème !




Welcome to Woodstock (showcase)

De qui ?
de Jean-Marc Ghanassia.



                                                                                                                                              

De quoi ça parle ?
1969 : quelques mois après les événements de mai 68, six amis, avides d'aventures et de liberté, se lancent dans un road trip pour rejoindre Woodstock aux Etats-Unis et assister au rassemblement musical le plus emblématique du rock.

Et alors ?
A quelques mois de leur arrivée au Théâtre Comédia, la troupe de "Welcome to Woodstock" donne son premier showcase devant un parterre de journalistes et professionnels triés sur le volet.

Le Réservoir, salle mythique parisienne, que j'aime beaucoup pour son côté intimiste et son brunch du week-end, était le lieu parfait pour un petit aperçu de ce que ce spectacle réserve.
Des musiciens en live, des comédiens/chanteurs débordant d'énergie, des chansons légendaires...
La playlist présage le meilleur : the Who, Hair, Janis Joplin, Hendrix, Joan Baez, de quoi faire vibrer votre fibre rock, ou mieux, la nostalgie de vos jeunes années.

Pour moi, spectatrice trentenaire, c'est une (re)découverte de tubes et d'une génération évoqués souvent dans des films, une musique et une histoire que j'ai envie de partager avec ceux qui l'ont vécu.

Je reste sur ma faim concernant les intentions de mise en scène, mais aussi le déroulé de l'histoire en elle-même : le fil narratif est tout juste évoqué et on a hâte d'en savoir plus sur la façon dont les morceaux musicaux s'imbriqueront dans le road trip des protagonistes.
Les artistes pour le moment dévoilent leurs looks hippies et leurs atouts : mention spéciale pour cette distribution qui regorge de voix atypiques, notamment Magali Goblet, et Yann Destal.

Sous réserve de découvrir les éléments restés mystérieux, on ressort de ce showcase avec, indubitablement, beaucoup de curiosité pour la suite.


Pour qui ?
- Les mélomanes.
- Les nostalgiques.
- Les rebelles.




Alimentation générale


De qui ?
Denis Baronnet et Romain Yvon.



De quoi ça parle ?
Une famille parisienne sans (trop d') histoire va basculer du jour au lendemain dans l'apocalypse zombies. Heureusement pour Karen, mère au foyer et championne d'escrime, elle va croiser la route d'un cinéphile averti qui connaît tout sur les morts-vivants.

Et alors ?
Les zombies, sujet qui émoustille les amoureux de films de genre, c'était un pari intéressant et risqué pour une pièce de théâtre.

Le résultat est surprenant, hybride entre comédie et horreur, oscillant toujours un peu trop entre les deux pour nous faire vraiment hurler de rire ou flipper.
L'histoire se déroule en une suite de petites saynètes, où l'on découvre les personnages, les situations, les enjeux, avec un fil conducteur qui met un peu de temps à apparaître. Le rythme n'y est pas, j'ai eu l'impression d'être happée véritablement dans l'action dans les dix dernières minutes du spectacle, après avoir passé le reste de l'histoire à vaguement me demander où nous allions.

Ce qui ressort, au final, c'est une mise en scène quasi-cinématographique, un éclairage plaisant et ténu, des effets spéciaux et des maquillages réussis. Ces effets instaurent une atmosphère originale à la pièce, aidés en cela par un décor plutôt ingénieux, qui découpe l'espace scénique en plusieurs lieux à l'aide de quelques panneaux et portes, qui prend les personnages en otage des murs et des morts.
Le jeu d'acteurs est à saluer, en particulier celui d'Ariane Mourier qui apporte un côté décalé et cocasse aux situations.

En somme, c'est un moment de divertissement sympathique.


Pour qui ?
- A voir entre potes !
- En famille, pourquoi pas ? La mention "interdit aux moins de 16 ans" ne paraît pas vraiment justifiée, ça n'est pas gore à ce point.











Huckleberry


De qui ?
Mark Twain, adaptation et mise en scène d'Alice Faure.



De quoi ça parle ?
Qui ne connaît pas tous la folle aventure de Huckleberry Finn, le petit impertinent qui décida de tenter sa chance le long du fleuve Mississippi, en compagnie de Jim, esclave en fuite...


Et alors ?
Si vous avez grandi dans les années 90, le générique du dessin animé vous est revenu en tête immédiatement... Mais aussi peut-être les frissons que ses aventures vous procuraient, devant le petit écran, parce qu'il faut bien le dire, pour une histoire destinée au jeune public, l'oeuvre de Twain s'attardait sur des thématiques un peu sordides : Huck, enfant battu par son père alcoolique, faisant le choix d'être livré à lui-même...

L'adaptation d'Alice Faure est beaucoup plus clairement adressé à un public familial. Envolés, les détails les plus tristes : ici on se concentre sur les deux personnages principaux et leur épopée avec force imagination...
Un jeune garçon qui lit dans sa chambre, un homme qui l'observe dans un coin de la pièce, prêt à tout moment à lui jouer un morceau de saxophone pour le bercer.
Avec ses jouets, ses peluches, ses draps, il fait vivre le fleuve, les rencontres.
Les plus jeunes spectateurs s'amusent et rient, les parents plongent au coeur d'un univers à deux réalités, deux niveaux, dans un texte qui dépeint au sens large le courage, la tolérance, la liberté.

Les plus de ce spectacle ? Indubitablement, la musique interprétée en direct au saxophone, pour une ambiance jazzy, et les comédiens, tous deux parfaitement choisis, l'un en musicien presque muet, le second en fabuleux conteur.

Pour qui ?
- Idéal en famille, même pour des tous petits.











Les fantômes de la rue Papillon


De qui ?
de Dominique Coubes.




De quoi ça parle ?
Le fantôme d'un juif tué au milieu de la rue Papillon hante depuis 1942 le banc en face de son ancien immeuble. 75 ans plus tard, un jeune maghrébin est assassiné à son tour, au même endroit. Les deux spectres vont alors comparer et raconter leurs époques.

Et alors ?
Malgré quelques petites incohérences narratives de -ci, de là, on peut reconnaître une chose à cette pièce : une belle originalité ! L'histoire nous happe, empreinte de fraîcheur, et prétexte à l'exposition du passé comme du présent, avec des réflexions sur les deux époques. Quelques clichés, bien sûr, mais aussi beaucoup de vérités...

Le personnage de Joseph, enfermé par son état de fantôme, ne peut hanter que les quelques mètres carrés qui jouxtent l'entrée de son ancien immeuble. Il voit passer, depuis trois quarts de siècle, les gens sans pouvoir les entendre ou interagir avec eux. C'est donc auprès de ce jeune des cités qu'il va devoir demander des réponses : sait-il où s'est volatilisée sa famille, emmenée par la gestapo en juillet 42, et qui n'a jamais reparu ?

Comme un conte des temps modernes, la rencontre de ces deux protagonistes va générer de l'humour, de la tendresse, de l'émotion.
La mise en scène, comme le jeu des comédiens, est sobre : un banc, un réverbère, et la présence fictive de "murs" qui bloque les défunts dans cette réalité alternative d'où nous suivons leurs entretiens.
Seule l'évocation du génocide tranche avec le reste du spectacle : des projections saisissantes emplissent la scène, plongeant la salle dans le silence et le recueillement.


Pour qui ?
- En famille, avec des jeunes.
- Les croyants de tous horizons.











C'est encore mieux l'après-midi


De qui ?
de Ray Cooney, adapté par Jean Poiret.



De quoi ça parle ?
Quand un homme politique souhaite s'organiser un après-midi coquin avec la secrétaire d'un de ses collègues, la présence de sa femme peut s'avérer gênante. Heureusement pour le député Machalier, son assistant est là pour arranger cette petite affaire, dans la plus grande discrétion.

Et alors ?
Une des pièces que j'attendais le plus cette saison, avec la présence de Sébastien Castro qui est désormais un gage de qualité à tous les coups.

Cette comédie, pourtant quelque peu datée, paraît tout à fait d'actualité, alliant un décor moderne d'hôtel haut de gamme, à l'aide de panneaux coulissants assez astucieux, à des répliques irrésistibles qui font mouche. Le texte réussit à maintenir tout du long des thématiques grivoises sans jamais tomber dans la vulgarité.
La mise en scène est précise, chorégraphiée, à grands renforts de portes qui claquent, ou s'ouvrent sur le mauvais protagoniste, pour le plus grand plaisir de l'assistance qui suit sans en perdre une miette les frasques des personnages volages.

Si toute la distribution est sympathique, c'est bien M. Castro qui sort du lot, maître des mimiques embarrassées qui soulignent le quiproquo à la perfection.
Ce sont 90 minutes qui passent en un long éclat de rire.

Pour qui ?
- Entre amis autant qu'en couple !
- Les amateurs de vaudeville, sans l'ombre d'un doute.












Priscilla, folle du désert


De qui ?
mise en scène de Philippe Hersen.



De quoi ça parle ?
Dick travaille dans un club transformiste de Sydney, où il est la vedette. Jusqu'au jour où son passé le ratrappe, d'un coup de fil : sa femme et son fils de 7 ans, qui vivent au fin fond du désert australien, le réclament. Voilà Dick et deux collègues embarqués dans un road trip festif...

Et alors ?
C'est avec une vague indifférence mais surtout pas la moindre idée de ce j'allais voir que j'ai abordé ce spectacle (le film ne m'a jamais vraiment tenté).

La découverte fut fort agréable ! Ce show semble avoir été monter par des maîtres dans l'art du kitsch. Ici le mot d'ordre semble être "Plus y a de paillettes, plus c'est chouette", adage auquel je me sens moi-même particulièrement attachée. On en prend littéralement plein les yeux, avec des costumes absolument grandioses, et par dizaines car ils changent quasiment à chaque scène. La star du show, c'est évidemment la fameuse Priscilla... que je laisse les novices découvrir par eux-mêmes, je m'en voudrais de gâcher la surprise.

Les tableaux s'enchaînent, sans répit, festival de rythme et de couleurs... L'histoire en parait presque secondaire, même si elle permet régulièrement d'aborder le thème de la tolérance, avec humour ou émotion.

Côté bande-son, c'est une accumulation de tubes, revisités par un trio de divas aux voix chaleureuses. Les personnages poussent aussi la chansonnette, plutôt bien : j'ai un faible pour le timbre grave de David Alexis (vu dans Le bal des vampires ou encore Oliver Twist).

En bref, un excellent moment, que je recommande, cependant pour un public averti : la grivoiserie venant ponctuer ce show impose d'y emmener des esprits ouverts.

Pour qui ?
- A voir entre copines pour une soirée débridée !
- Les fans de transformisme.












Saturday Night Fever


De qui ?
mise en scène de Stéphane Jarny.




De quoi ça parle ?
La vie banale de Tony n'est rythmée que par ses sorties hebdomadaires avec sa bande de copains au Nightclub local, jusqu'au jour où il va y croiser la jolie Stéphanie. Ensemble, ils vont faire équipe pour devenir les meilleurs du dancefloor.


Et alors ?

Après un showcase prometteur il y a quelques mois, j'étais curieuse de découvrir l'adaptation Live de ce film mythique.
J'avais un souvenir assez précis du film malgré les années, mais pas forcément un souvenir positif : histoire assez banale, en somme, et surtout portée par le charisme de Travolta.

La version "spectacle" prend le parti, immédiatement, d'un recul assez brusque avec un narrateur/DJ qui intervient dans le récit, en cassant le quatrième mur entre chaque scène. Un résultat assez perturbant, du coup, mais qui a l'avantage de permettre d'atténuer certains passages un peu sombres ou violents du film, et de créer des interactions avec le public.

C'est un "Saturday Night Fever" plus décousu, mais plus festif, prétexte à des tableaux de danse finement élaborés. L'accent est habilement mis sur les chorégraphies, avec un jeu de lumières remarquable, et tant mieux, car entre deux pirouettes, les dialogues restent creux.
Les deux vedettes mettent leurs atouts en valeur : Fauve Hautot redouble de grâce et de dynamisme, quant à Nicolas Archambault, il évoque plus Zac Efron que John Travolta.
Mention spéciale à Fanny Fourquez, qui nous offre une belle surprise vocale et un moment musical toute en émotion, dans le rôle d'Annette, l'amoureuse éconduite.

Un trio de chanteurs intervient tout au long du show (avec une bande-son, ce qui est un peu dommage) et des arrangements efficaces. Les décors allient des effets ingénieux, à des projections vidéos superflues.

Au final, le but avoué est de tendre vers le Grand Spectacle, avec une dimension familiale. Le pari est réussi. Le show, un peu moins.


Pour qui ?
- Les férus de chorégraphies pêchues.
- Un must entre copines.














Kiki, le Montparnasse des Années Folles


De qui ?
d'Hervé Devolder.













De quoi ça parle ?
Comment Alice, enfant issue d'un milieu pauvre et provincial, devint à force de persévérance et de bonne humeur, l'égérie des plus grands peintres et de la scène parisienne durant les années folles.


Et alors ?

Le thème ne me disait rien, mais l'affiche aux couleurs chattoyantes et la mention d'une nomination aux Molières m'ont conduit à découvrir ce duo musical.
Milena Marinelli, accompagnée au piano de l'auteur Hervé Devolder, retrace en 1h15 ce biopic, concentré des premières années de vie de Kiki de Montparnasse.

Le décor est d'une grande sobriété : un bar, une petite table, un rideau sur lequel seront projetés les tableaux, les photos, les noms des artistes qui ont fait le quotidien de la vedette des années folles.

C'est donc sur les épaules de cette bien jolie comédienne que tout repose. Excellente narratrice, mais aussi chanteuse à la tessiture impressionnante, elle mène ce plongeon dans le passé avec brio.
Le récit est rythmé, sans temps mort, ponctué de mélodies variées.
Une page d'histoire en chansons, et un moment bien agréable à partager.


Pour qui ?
- Les amateurs d'Histoire et d'anecdotes croustillantes.
- Une bonne idée avec des jeunes (ados).















Les Choristes


De qui ?
de Christophe Barratier.












De quoi ça parle ?
C'est l'après-guerre et faute d'un meilleur emploi, un passionné de musique se retrouve surveillant dans un internat dirigé d'une main un peu trop ferme. En formant une chorale, le pion trouvera un moyen de canaliser l'énergie de ses jeunes élèves, en particulier celle de Morhange, petit chanteur prodige.


Et alors ?

A moins d'avoir habité une grotte durant l'année 2004, vous n'avez pas pu passer à côté du phénomène des Choristes... J'avais 17 ans, vu le film 3 fois au cinéma et mon âge ne me permettait qu'à moitié d'assumer un béguin certain pour Jean-Baptiste Maunier et sa voix d'or.

Une bien bonne idée que de monter un spectacle autour de cette histoire touchante et de cette partition fabuleuse. C'est avec beaucoup d'espoir donc, et de joie que je me suis rendue à une des dernières répétitions générales du show.
Devant un panel restreint de spectateurs et journalistes, le metteur en scène Christophe Barratier s'installe en salle en compagnie de son oncle Jacques Perrin et de son cousin Maxence, qui jouait il y a 13 ans l'adorable "Pépinot" dans le film...

Le rideau se lève sur une évidence : l'oeuvre originale a été finement repensée, retravaillée pour lui donner une dimension de comédie musicale dès l'ouverture. Des chansons ont été ajoutées, souvent des tableaux d'exposition permettant à chaque personnage de se présenter.

Les décors reprennent ingénieusement les images fortes du film : la forêt, la grille sinistre de l'internat, le bâtiment et sa cour austères, la salle de classe... Un joli jeu de lumières vient harmoniser le tout.

La distribution est éclectique... Difficile de ne pas comparer ces comédiens à Gérard Jugnot et François Berléand... et difficile de juger sur une séance de travail, puisqu'il s'agissait encore d'une répétition à ce stade.

Sortent du lot le jeune Morhange, à la voix pure et cristalline, Jean-Pierre Clami touchant dans le rôle du concierge, et Victor Le Blond, qui reprend très justement le personnage de Mondain, l'élève rebel au regard inquiétant.

Le personnage que l'on retient, que l'on attend, que l'on admire le plus : les chansons de Bruno Coulais, indémodables, mélodiquement sublimes, et brillamment interprétées par ce choeur d'enfants, la Maîtrise des Hauts-de-Seine. Frissons garantis.


Pour qui ?
- Ceux qui ont adoré ce film, comme ceux qui ne l'ont pas vu.
- La sortie idéale en famille.














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