Les Inséparables


De qui ? 
Une mise en scène de Ladislas Chollat.

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De quoi ça parle ?
Orsini, illustre peintre en panne d'inspiration, se voit hériter d'un atelier en plein Paris, par une totale inconnue. Une admiratrice ? Son agent et son fils, avec qui il maintient une relation pleine de tensions et de non-dits, l'accompagnent pour prendre possession des lieux et les découvrir ensemble. Mais l'atelier et ses placards vont mettre en lumière leurs secrets et ceux de leur ancienne propriétaire.

Et alors ?
Je ressors de ce spectacle avec un mélange d'exhaltation et d'émoi.

L'histoire, finement traitée, nous fait passer d'une époque à une autre, du présent d'un homme, au passé d'une femme, mêlant leurs destins avec brio. On se laisse embarquer dans une riche palette de thématiques : la transmission, la relation parent/enfant et son contraire, l'art et l'inspiration, l'amour. L'Amour, aussi.

Les dialogues, forts, incisifs, sont portés par une distribution magistrale : Thierry Frémont apporte l'élégance et de petites notes d'humour, Valérie Karsenti brille de sensualité et de charme, quant à Didier Bourdon, il est bouleversant, charismatique, interprète à la fois de ce peintre désabusé et amer, et de son grand-père, un homme au coeur aussi large que sa fortune de banquier.

Le décor, personnage à part entière dans cette pièce, c'est l'atelier, le témoin des deux époques, celui qui n'a pas bougé malgré les années, avec seulement la vue à la fenêtre qui a évolué au fil des ans. Tout y est, de la démesure de son format, aux petits détails qui le rendent réaliste.
Monumental pavé rotatif, travail d'Emmanuelle Roy, il nous permet de visiter avec les protagonistes le temps et l'espace de cet appartement, dans ces différentes réalités. Et selon le sens de notre voyage dans le temps, l'atelier tourne dans le sens ou à l'inverse des aiguilles d'une montre, baigné dans une création lumière sobre et efficace, et une musique au diapason.


On se retrouve forcément un peu dans l'un ou l'autre de ces personnages, et dans cette histoire.

Pour qui ?
Les amoureux d'amour et d'histoires temporelles intemporelles.






Les Aventures de Tom Sawyer


De qui ? 
De Julien Salvia et Ludovic-Alexandre Vidal
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De quoi ça parle ?
Tom Sawyer, c'est l'Amérique... Celle de 1848, sur les bords du Mississipi, où le héros du roman de Mark Twain revendiquera son envie de liberté et d'aventures en faisant l'école buissonnière avec son ami Huckleberry.

Et alors ?
C'est tout ce qu'on aime et attend d'un spectacle “familial”: qu'il émerveille les enfants tout en amusant aussi leurs parents.

Cette adaptation, fidèle au roman, allie un aspect visuel soigné à une énergie débordante et authentique.

Les décors, habiles et minimalistes, nous entrainent dans les différents lieux et scènes d'action, avec de jolies effets et lumières pour les sublimer ; les costumes, très variés et colorés, plantent le contexte historique.

Les chansons, aux orchestrations sympathiques, sont particulièrement bien écrites : des textes cohérents, positifs, qu'on a envie de prendre le temps d'écouter.
Quant à la troupe, elle se donne à fond, pour le plaisir des petits et grands. Le jeu, les chorégraphies... l'ensemble est réussi, réjouissant, avec un bel équilibre entre humour et l'émotion.
Un minuscule bémol, s'il en faut : quelques petites longueurs... (1h50 avec entracte).


On souhaite à cette production un joli succès et on leur tire notre chapeau... de paille.


Pour qui ?
Les jeunes aventuriers à partir de 5/6 ans






Le lauréat

De qui ? 
De Terry Johnson, mise en scène de Stéphane Cottin.
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De quoi ça parle ?
Ben, 21 ans, est un étudiant si brillant qu'il vient de finir major de sa promotion. De retour chez ses parents, qui envisagent son avenir tout tracé et lui organisent une fête, il rumine pourtant des idées noires. C'est à cette soirée que Mrs Robinson, amie de sa mère, lui fait la proposition sans équivoque d'une relation intime et suivie.

Et alors ?
L'histoire de ce lauréat, on la connaît même sans avoir vu le film, tant elle est culte et emblématique. Le personnage de Mrs Robinson, sensuel et universel, en est une des raisons majeures.

Ici interprété par Anne Parillaud, on le ressent comme glamour mais fade : une femme cougar désabusée qui séduit cet homme qui a la moitié de son âge, sans une once d'amour mais comme un caprice, pour tromper l'ennui qu'elle soulage d'habitude par la boisson.
Cependant dans cette adaptation théâtrale, on s'intéresse surtout aux destins des autres protagonistes, notamment celui de Ben et de la fille de Mrs Robinson. Les deux comédiens qui les campent, Arthur Fenwick et Adèle Bernier, apportent toute la force à la narration par la justesse de leur jeu, et leur alchimie.

Au-delà de la comédie de moeurs, le spectacle est aussi traité comme une comédie tout court, ponctué d'humour et sincèrement drôle.


Cette partition se joue dans un très joli décor avec des panneaux mouvants, tantôt murs, tantôt surface de projection pour des vidéos symboliques qui évoquent le parcours de Ben. Enfin la musique est un acteur à part entière dans cet ensemble, ancrant la réalité des années 60, et rythmant agréablement cette pièce sans temps mort.

Pour qui ?
-Les fans d'adaptations réussies de la pellicule à la scène

-Les étudiants comme les cougars






Zig Zag


De qui ? 
De et avec Xavier Lemaire.
Affiche Zig Zag def

De quoi ça parle ?
Une conférence/spectacle sur la mise en scène, sa définition, ses tenants et ses aboutissants, autour d'une mise en pratique sur la scène d'ouverture du Médecin malgré lui de Molière.

Et alors ?
J'aime l'idée d'un spectacle sur les spectacles.

Cette pièce de Xavier Lemaire, très écrite, mais délivrée avec beaucoup de naturel, a tout d'une conférence ludique sur l'art de la mise en scène.

Le metteur en scène, lui-même acteur dans le rôle du conférencier, a l'habile idée de parsemer son propre discours de citations (Antoine, Mnouchkine), qui rendent plus digeste l'aspect plus historique de son récit. C'est intéressant, mais un peu long.
Les "illustrations", cette scène de Molière rejouée avec différentes intentions, sont la partie la plus réjouissante, avec une belle gradation : on part d'une version classique, un peu surjouée, passant par une plus symbolique, jouant sur les codes avec dérision, pour finir sur l'apothéose, moderne et dépoussiéré.

C'est dans ce final que l'on apprécie au mieux le potentiel des deux comédiens, Isabelle Andréani et Franck Jouglas, tous deux hilarants en Martine et Sganarelle des temps modernes.

Un petit bémol : les interludes visant à expliquer le vocabulaire du théâtre par les personnages des régisseurs, cassent le rythme et l'humour de l'ensemble. Ils nous séduisent bien plus en dehors de ces explications scolaires et caricaturales.


Pour qui ?
- Idéal pour les scolaires (adolescents) et jeunes amateurs de théâtre.







Cirque Plein d'airs

De qui ?
La Compagnie Caramels Fous












De quoi ça parle ?
Le cirque Torticolis vient de perdre sa vedette, la femme à barbe. Pour ne pas sombrer et faire faillite, les saltimbanques doivent se renouveler, peut-être même songer à recruter d'autres artistes.

Et alors ?
Encore une compagnie que je vois à l'affiche depuis des années en me disant “il faut vraiment que je vois un de leurs spectacles”...
C'est chose faite, et c'est une bonne surprise.

Spécialisée en comédies musicales parodiques, la compagnie a la particularité de ne présenter sur scène que des interprètes masculins. La troupe, nombreuse, permet en plus des rôles principaux d'avoir un ensemble vocal et dansant conséquent, ce qui rend les tableaux particulièrement vivants.
Les chansons, adaptations de tubes connus, rythment le show : côté paroles, on joue beaucoup sur les consonances du titre original, de façon simple et amusante (quand Kiss de Prince devient "Glisse" !)...

La justesse en chant et en jeu est rapidement compensée par une énergie et une authenticité que l'on ressent chez ces artistes.

C'est surtout les costumes qui sont bluffants : créés par Denis Evrard, ils plongent immédiatement dans l'univers du cirque, avec une touche en plus, fantaisiste et pailletée. C'est pour moi, de loin, l'aspect le plus réussi du spectacle.

Au final, un spectacle multi-genres, entre musical et transformisme. Allergiques au kitsch, s'abstenir.



Pour qui ?
- Les adeptes de show un peu barré.







Alexi vs Dahan


De qui ?
De et avec Sandrine Alexi et Gerald Dahan.


De quoi ça parle ?
Confusion totale dans la programmation : Sandrine Alexi et Gerald Dahan se retrouvent sur une scène, à la même heure, chacun projetant de jouer son spectacle. Qu'à cela ne tienne : ils joueront ensemble !

Et alors ?
Un duo d'imitateurs, pourquoi pas.
En particulier quand le duo en question fait vibrer la corde nostalgique, celle de la “Minikeum Génération”...

Deux soucis majeurs : le premier, moindre, c'est que le titre annonce une “battle”, qui aurait pu être un arc intéressant pour la narration de ce spectacle. Les deux artistes font bien, vaguement, semblant de se chamailler au début, mais ça ne va pas plus loin.
Ensuite, et surtout, il y a un vrai manque d'écriture dans ce duo. Une évidente alchimie existe entre les deux imitateurs, mais donne l'impression d'assister à une réunion entre deux bons amis qui veulent improviser des sketches en se basant sur les compétences de l'un et l'autre, sans aucune harmonie, ni fil conducteur. Un peu dommage, quand la palette de talents de ces artistes pourraient donner une explosion d'humour avec des vannes et des parodies plus travaillées.
On en reste à des blagues éculées sur Brigitte Macron et René Angelil.

On se réjouit par contre d'entendre/entrevoir l'impayable Sarkozy par Dahan, et Jane Birkin ou Vanessa Paradis par Alexi.

Les passages chantées sont les plus sympas, accompagnés par un pianiste en live (toujours un plus), et où Alexi et Dahan sont les plus convaincants. Un vrai moment d'émotion se fait lors qu'ils entonnent la chanson de Michel Berger, Diego, duo magique et intemporel entre France Gall et Johnny.


C'était aussi l'occasion de me rendre pour la première fois au Nez Rouge, la péniche/théâtre de Gérald Dahan, un lieu séduisant et bien conçu : sièges confortables (on ne sent pas le mouvement du bateau !), rapport salle/scène idéal, espace de jeu spacieux... Une jolie découverte.

Pour qui ?
- Vos parents vont kiffer.








The greatest showman


De qui ?
Michael Gracey
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De quoi ça parle ?
Un biopic très arrangé sur la vie de P. T. Barnum, un des fondateurs du cirque et spectacles voyeuristes, qui montera une troupe de “curiosités”, partira en tournée avec une chanteuse suédoise, et épousera son amour d'enfance malgré leurs différences de milieu social.

Et alors ?
Il y a longtemps que je n'avais pas écrit de critique de film, mais … j'ai eu pour celui-ci un coup de coeur soudain, sincère et absolu.
Mon coeur se serre un peu car il aura à faire face à une comparaison terrible, celle d'avec La la land, gros succès musical de 2017, mais leur genre est bien leur seul point commun. The greatest showman, c'est un véritable feel-good movie. Un de ceux qui, malgré une trame courrue et un peu de naïveté, vous donne le sourire du début à la fin, vous donne envie de connaître les chansons pour les entonner avec les héros, vous donne l'inspiration pour être ou rester qui vous êtes.

Michael Gracey signe son premier film en tant que réalisateur, et ohmondieu il me tarde d'en voir davantage ! Les tableaux musicaux de ce Greatest showman sont orchestrés avec une rare maîtrise, certes avec des effets spéciaux un peu excessifs, mais qui se prêtent à l'univers onirique du film. On se laisse emballer aussi par les chorégraphies, les costumes, la profusion de couleurs : on est proche, très proches de Baz Luhrmann dans Moulin Rouge, tout en ajoutant un peu du kitsch de Kenny Ortega.

La distribution est hyper séduisante, aussi bien jouée que chantée et dansée (seule Rebecca Ferguson a été doublée pour le chant). Hugh Jackman est incroyable, et beaucoup moins sinistre que dans les Misérables. Zac Efron interprète ici son premier grand rôle de musical, loin de l'ado hésitant qui faisait ses débuts chez Disney.

Le film n'est pas sans défaut : j'ai déjà évoqué la naïveté du scénario, qui empreinte des routes un peu faciles pour tirer d'embuches les personnages quand ils commettent des bourdes, jusqu'à un happy-ending prévisible. Mais c'est aussi le propre d'un feel-good movie, celui qui vous rappelle que tout est possible, que vos rêves sont à porter de main, même quand vous vous méprenez sur la nature de ces derniers.
Pour ma part, j'ai aimé chaque instant, chaque image, chaque note de cette utopique partition.


Pour qui ?
- Un équilibre parfait pour la génération Moulin rouge et la génération High School Musical.
- Votre “significant other” (sauf s'il/elle est allergique aux musicals)









Bodyguard


De qui ?
D'après Lawrence Kasdan , mise en scène de Thea Sharrock
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De quoi ça parle ?
La chanteuse de renommée mondiale Rachel Marron reçoit une lettre de menace dans sa loge. Son manager, prenant le courrier au sérieux, engage un garde du corps, le meilleur qui soit, pour veiller sur l'artiste et son fils.

Et alors ?
Pas totalement en confiance en m'installant dans mon fauteuil, j'ai vite révisé mon jugement : un superbe divertissement, réussi sur bien des aspects.

La création lumières et le décor, fonctionnant en parfaite harmonie, crééent des espaces de jeu variés, des univers réalistes : une grande villa de star, une boîte de nuit, une salle de concert, une cabane dans les bois... Des projections et des jeux d'ombre s'ajoutent à l'ensemble, pas forcément utiles ni opportuns, mais esthétiques.

Musicalement, rien à redire : il s'agit d'un enchainement de tubes, ceux de la regrettée Whitney Houston, qui sont ici interprétés avec énergie et brio. Le casting est impeccable, avec la canadienne Valérie Daure dans le rôle principal, et Cylia, vue dans Adam et Eve, époustouflante dans le rôle de Nikki Marron, la soeur de la star.
On saluera également la participation du jeune Axel Parnasse, qui joue en alternance le fils de Rachel Marron, bluffant malgré son jeune âge et à l'aise tant pour danser que pour jouer la comédie.

Les tableaux sont jolis, bien chorégraphiés, servis par cette troupe talentueuse et motivée, avec rythme et humour.
C'est devenu un peu rare avec les grosses productions françaises, c'est donc d'autant plus appréciable : on passe un super moment, et on sort avec une furieuse envie de filer au karaoké le plus proche !



Pour qui ?
-La soirée idéale entre copines !








Paprika


Paprika | avec Victoria Abril et Jean-Baptiste Maunier Théâtre de la Madeleine Affiche


De qui ?
De Pierre Palmade, mise en scène de Jeoffroy Bourdenet.

De quoi ça parle ?
Une quinquagénaire sexy et libérée rentre du cabaret où elle est meneuse de revue, pour tomber sur un jeune homme qui prétend être son fils. Elle décide de lui faire croire qu'elle est Paprika, la femme de ménage, afin d'apprendre à le connaître sans avoir à lui dévoiler qui elle est.

Et alors ?
Que dire, que penser...

Dans un décor soigné, l'histoire évolue, passant d'une scène d'exposition amusante ... à des péripéties douteuses.
Bien trop vite, le texte plonge dans les incohérences et la vulgarité gratuite. On sourit, régulièrement, mais on est loin des rires francs, et parfois proche de l'embarras.

La distribution peine à briller avec ces répliques souvent au niveau de la ceinture. La belle Prisca Demarez, qu'on avait adoré dans Oliver Twist et Avenue Q, disparaît sous les traits de Clémentine, jeune nympho à la voix perçante qui n'a aucun scrupule à se taper le fils de sa mère de substitution.
Et mon crush d'adolescente, Jean-Baptiste Maunier, oscille entre un jeu approximatif et un visage fermé, fatigué.

Seule Victoria Abril apporte un peu de fraîcheur, illuminant la scène avec un personnage qui lui va comme un gant. Tantôt drôle, tantôt émouvante, elle est l'atout séduction du spectacle. 


Pour qui ?
- Les admirateurs de Victoria Abril.