A droite à gauche


De qui ?
de Laurent Ruquier, mise en scène de Steve Suissa.
À droite, à gauche | avec Francis Huster et Régis Laspales Le Comédia - Grande Salle Affiche


De quoi ça parle ?
Quand un comédien aisé de gauche se lance dans une discussion passionnée avec son plombier-chauffagiste de droite, dans une cave, autour d'un verre de vin...

Et alors ?
Un spectacle qui me tentait beaucoup la saison dernière, mais que j'avais manqué... J'ai donc pu profiter de cette reprise au Comedia pour découvrir la pièce de Ruquier.

Le duo Huster/Laspales fonctionne bien, notamment parce qu'ils sont aussi éloignés l'un de l'autre en terme de jeu et d'attitude que les idées politiques de leurs personnages. Le ton précieux et élégant de Francis Huster tranche et enjolive le côté bourru et loufoque de son partenaire de scène. Et c'est bien la bonhomie et la gestuelle un peu excessive de Régis Laspales qui déclenchent le plus l'hilarité.
Le reste de la distribution est correcte, sans plus, peinant à trouver sa place face au duo des deux têtes d'affiche.

Le texte, quant à lui, est un débat sur les différences d'opinions, défendant les uns comme les autres, avec des thématiques variées : travail, éducation, religion, racisme... Quelques clichés, certes, mais beaucoup de bons mots et de la fluidité.

On retiendra surtout de cette soirée, outre un très bon moment, d'en avoir pris plein la vue : le décor, réalisé par Bernard Fau, est absolument grandiose, fourmillant de détails et de couleurs. 


Pour qui ?
- Pour votre ami, féru de politique.
- Un cadeau idéal pour votre mère, qui craquera soit sur le charme de Huster, soit la cocasserie improbable de Laspales.










Jack l'éventreur de Whitechapel

Jack l'éventreur de Whitechapel
De qui ?
Une mise en scène de Samuel Sené.









De quoi ça parle ?
On connaît tous, au moins de nom, le célèbre tueur de Londres qui a sévi à la fin du 19ème siècle. Ici nous suivrons le destin des femmes, toutes des prostituées, qui croisèrent celui du premier serial killer de l'Histoire.

Et alors ?
L'idée paraissait alléchante. Un musical consacré à la reconstitution de ces crimes, de l'enquête et du mystère sur l'identité du fameux tueur prêtait à une atmosphère sympathique, que l'on retrouve notament avec une lumière épurée, et des costumes finement élaborés.

J'ai également apprécié la présence de musiciens en direct, toujours un gros plus pour un spectacle musical, et qui mettent en valeur les chansons sympathiques de ce musical.

En revanche, on observe une distribution inégale en terme de chant comme de jeu. L'absence de micros individuels poussent les interprètes à forcer la voix, et si c'est heureux pour certains (Rachel Pignot et Alexandre Jérôme en tête, tous deux remarquables), ça n'est pas le cas pour tous.
J'ai aussi eu du mal à accrocher aux incessantes tentatives d'effets comiques dans des scènes qui ne s'y prêtaient pas forcément.


En résumé, un spectacle qui a un beau potentiel mais ne l'exploite pas encore totalement.


Pour qui ?
- En famille avec de grands ados, par exemple.









L'Écume des jours


De qui ?
de Boris Vian, adaptation de Paul Emond.
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De quoi ça parle ?
Le conte de Boris Vian, narrant la vibrante histoire de Colin et de Chloé, celle d'un amour fantaisiste et intemporel.

Et alors ?
L'équipe formée par Sandrine Molaro et  Gilles-Vincent Kapps m'avait déjà convaincue la saison dernière avec leur mise en scène moderne et dynamique de Madame Bovary. Le duo récidive avec l'adaptation théâtrale et musicale du classique de Vian.
Une scénographie sans artifice, fluide et sans temps mort.
Sur scène, un trio de comédiens campent les différents personnages, mais assurent également l'ambiance sonore : chanteurs/musiciens, ils nous plongent dans un tourbillon musical résolument rock. 

Excellents acteurs, ils servent le texte, drôle et poétique, avec un rare brio : Antoine Paulin, décalé et loufoque. Maxime Bouteraon, séduisant et bouleversant. Roxane Bret, pétillante et sensuelle.
Qu'ils fassent évoluer l'histoire, ou la musique, on reste pendus à leurs lèvres, à leur univers, avec des délicieux frissons.

Il émane de leur alchimie une sensation peu ordinaire, un coup de foudre contagieux qui dépasse le cadre de la salle de spectacle et qu'on emporte avec soi en sortant.


Pour qui ?
- Pour tous : un merveilleux moyen de (re)découvrir le roman de Vian.
- Les incorrigibles romantiques.











Le syndrome de Jeanne d'Arc



De qui ?
de Yann Jamet, mis en scène par Julien Wagner.

De quoi ça parle ?
L'imitateur Yann Jamet nous embarque dans sa réalité un peu fantasque où les gens qu'ils croisent, les serveurs du café d'en bas, et même sa femme, prennent les voix de célébrités du monde musical, du cinéma, du sport ou de la télévision...


Et alors ?
Ceux qui me lisent régulièrement le savent, je suis très friande d'imitateurs...
Je n'avais encore jamais vu Yann Jamet, une erreur bien regrettable mais rectifiée, car l'artiste mérite d'être connu !
Le texte, prétexte au défilé des stars qui seront caricaturées, manque un peu de fluidité, mais on oublie bien vite cela tant les imitations sont impressionnantes : Patrick Bruel, Fabrice Lucchini, Daniel Prévost, Julien Lepers...
Non content d'imiter, Yann Jamet est aussi un talentueux chanteur.

Une parenthèse de détente et de divertissement !

Pour qui ?
- Le spectacle idéal avec vos parents.










Enooormes

De qui ?
d'Emmanuel Lenormand.
Enooormes Théâtre Trévise Affiche

De quoi ça parle ?
Trois femmes, différentes en tous points mais bonnes copines, découvrent qu'elles sont enceintes en même temps. Nous allons suivre ces femmes depuis leur test de grossesse jusqu'à la première promenade en poussette des nouveaux-nés.



Et alors ?
Une affiche rigolote, un casting alléchant, et une thématique qui, à titre personnel, me laisse de marbre... ce qui ne m'a pas empêché de passer un bon moment en compagnie des trois futures mamans.

Un spectacle décidément très “girly” comme en témoigne l'écrasante majorité des femmes dans le public du Trévise.
La mise en scène est épurée, avec beaucoup d'accessoires, et un écran géant qui plante le décor en une image fixe mais très colorée, donnant à l'ensemble un côté cartoon plutôt sympa.
Les trois copines allient leurs différences et leurs voix pour développer toutes les étapes de la grossesse : envies nocturnes, méthodes d'accouchement, choix du prénom, angoisses... Pas vraiment de fil narratif dans tout ça, mais un choix délibéré d'une suite de tableaux sur la thématique. Les dialogues sont un peu clichés... les chansons, peut-être un peu aussi, et c'est surtout la distribution, trio de voix sublimes, qui accroche l'auditoire.

Chaque spectatrice saura s'identifier à l'une ou l'autre de ces figures féminines.

Cécilia Cara en Capucine, fervente catholique au visage d'ange, Anaïs Delva en Mia, jeune femme indépendante qui décide de se passer d'un papa, et enfin l'excellente Marion Posta, en Barbara, la business woman quarantenaire qui renonce à orchestrer des défilés de mode pour enfin avoir son premier enfant.




Pour qui ?
-Votre copine enceinte, ou future mariée ?

-Les fans d'Anaïs Delva la retrouveront … très en forme !