La louve

De qui ?
de Daniel Colas.
                                                                                                                                                      

De quoi ça parle ?
Comment François Ier accéda au trône de France, entouré de femmes : la sienne, celles qu'il voulait conquérir, et celle qui l'avait mis au monde, Louise, la Louve.


Et alors ?
Je m'interrogeais sur le concept de "comédie historique", et j'ai finalement suivi les conseils de moultes confrères : bien m'a pris d'aller découvrir cette Louve, fresque haletante rappelant plus un épisode de Game Of Thrones qu'un cours magistral d'histoire-géo.

Une mise en scène sobre, un décor à l'avenant, et un texte ciselé, regorgeant de pépites croustillantes. Les deux heures passent comme un rien, dans le rythme effréné des confrontations, des manigances, des séductions entre les protagonistes. De la grivoiserie, aussi, bien sûr !
On apprend sur les coulisses de l'Histoire autant que l'on rit. Et on se demande quel est le degré de liberté pris par M. Colas dans sa narration des faits...!

C'est surtout l'excellente distribution qu'il faut retenir de cette pièce : des comédiens à qui ces rôles vont comme un paire de gants, élégants et justes. Un coup de coeur particulier pour Patrick Raynal, bouleversant, Béatrice Agenin, impressionnante, et Maud Baecker, méconnaissable dans ce rôle au physique ingrat (si éloigné de la blonde superbe qu'elle est en réalité).


Pour qui ?
-Les férus d'histoire, sans hésitation.
-Ou les curieux, cherchant un spectacle atypique entre divertissement et pédagogie.

Les 3 Mousquetaires

De qui ?
Dominic Champagne et René Richard Cyr.
                                                                                                                                                      

De quoi ça parle ?
Librement inspirée du roman de Dumas, c'est l'épopée du jeune d'Artagnan et de ses amis Athos, Porthos et Aramis pour sauver l'honneur de la Reine et défaire le stratagème du vil Cardinal de Richelieu.


Et alors ?
Un bon divertissement.

Dès les premières minutes le ton est donné : les chorégraphies sont absolument bluffantes, dynamiques à souhait. Les chansons, "catchy", faciles à retenir et à entonner avec la troupe. Le décor se compose de quatre colonnes rotatives, qui mises bout à bout forment un écran, mais peuvent aussi se disperser pour donner de la profondeur et de nouvelles possibilités.
J'ai trouvé l'ensemble particulièrement réussi, notamment grâce au fait que l'ambiance et les effets sont différents d'un tableau à l'autre. Il se passe constamment quelque chose de nouveau ! Un soin tout particulier a été apporté à l'esthétisme des numéros : lumières, couleurs... jusqu'au costumes, très stylisés, entre design historique et matériaux modernes.

Un peu dommage, la deuxième partie est beaucoup moins agréable que la première : l'histoire s'essouffle, et les numéros solos se succèdent sans réelle cohérence. On atteint l'apogée du "wtf" sur la chanson réservée au Duc de Buckingham, un tableau plus proche d'un nightclub londonien gay que de la narration qui nous préoccupe.

On peut aussi déplorer le cliché, tel un hommage au sketch de Gad Elmaleh sur les comédies musicales, de chaque apparition des méchants (oui, c'est bien ça, avec des habits de méchants et des lumières de méchants). Une volonté nette de simplifier l'histoire s'entrevoit, de façon à être accessible au plus large public.

Un dernier point, la distribution : comme les adolescentes venues en nombre dans le public, j'étais par avance émoustillée de voir les beaux Damien Sargue et Olivier Dion. S'ils sont tous deux très convaincants dans leurs rôles respectifs, c'est finalement David Ban qui m'a le plus charmé : sa voix, son jeu, font de lui un irrésistible et viril Porthos.



Pour qui ?
- Un public familial y trouvera son compte et son plaisir.
- Les adolescentes, en particulier, y trouveront de quoi rêver un peu.
- Les afficionados du musical y trouveront une scénographie qui vaut le détour, au moins sur tout le premier acte.


Moi, moi et François B

De qui ?
Clément Gayet, mise en scène de Stéphane Hillel.
                                                                                                                                                      

De quoi ça parle ?
Le comédien François Berléand se réveille soudainement dans une pièce qui ressemble à une agence de voyages. Mais sans porte, ni fenêtre, seulement un curieux individu qui lui annonce qu'il s'appelle Vincent, qu'il est auteur... et que nous sommes actuellement enfermés dans sa tête !

Et alors ?
Une excellent surprise et un régal que cette pièce.

Pour ma part, je suis complètement entrée dans l'univers barré proposé par ce spectacle, à la fois ode au théâtre et délicieuse satire de ses codes. Bien sûr le thème de l'écriture a déjà été maintes fois abordé sur les planches, mais rarement, en tous cas pour moi, avec cette fraîcheur.
Le décor ? Un bijou de curiosité. La mise en scène ? Décalée, pour coller à l'atmosphère générale de cet ovni théâtral.

Ici, on enchaîne les mises en abîme, au risque de perdre le spectateur (quelques secondes seulement, je vous rassure). Le texte est drôle, original, et défendu avec brio par une distribution étincelante.

On retrouve avec bonheur Sébastien Castro, et on découvre dans la foulée un François Berléand cocasse, plein d'une belle auto-dérision, nécessaire à la thématique de la pièce.

On sort du Théâtre Montparnasse le sourire aux lèvres et la tête qui gamberge encore agréablement...


Pour qui ?
- Pour les théâtrophiles qui n'ont pas peur de voir les codes se casser, ou qui ont besoin de renouveau.
- Les fans de Sébastien Castro : il y est si croustillant !




Le dernier baiser de Mozart

De qui ?
Alain Teulié, mis en scène par Raphaëlle Cambray.


                                                                                                                                              

De quoi ça parle ?
Constance Mozart se retrouve, quelques jours après le décès de son illustre compositeur de mari, face à la triste réalité : elle est veuve, mère de deux enfants, et sans le sou. Son ancien amant, Süssmayr, lui propose de finir rapidement et discrètement le Requiem inachevé de Mozart.


Et alors ?
On entre dans la salle, au Petit Montparnasse, pour découvrir une large scène sans rideau, laissant apparaître un décor superbe et feutré. Tous les détails y sont pour nous ramener dans cette Vienne de 1791.

Delphine Depardieu fera revivre Constance Mozart, avec justesse et émotion. Le texte imaginé par Alain Teulié permet au duo d'acteurs d'évoquer nombres d'éléments de la vie de Mozart, mais aussi le quotidien, l'amour, la musique, le manque... L'ensemble est joliment ponctué de musique.

Beaucoup de douceur, donc, dans ce spectacle, mais peut-être un bémol, il y manque un petit grain de folie : de par le thème, j'ai pensé à plusieurs reprises au film "Amadeus", écrit par Peter Shaffer, et qui dépeignait jusque dans la mort le regretté Mozart dans toute sa loufoquerie.


Pour qui ?
- Les mélomanes.
- Les amateurs de reconstitution historique, pour ce décor et ces costumes si soignés !





Baisers

De qui ?
la troupe à Palmade.


                                                                                                                                              

De quoi ça parle ?
3 garçons, 3 filles, un thème = une infinité de possibilités.


Et alors ?

Après avoir a-do-ré leur comédie musicale "Cousins comme cochon" il y a quelques mois, je me devais de revoir la fameuse troupe à Palmade.
Comédiens différents, talents identiques ! Les six artistes nous proposent cette fois quelques saynètes sur le thème du baiser : un premier baiser, un baiser volé, un baiser machinal, un baiser tabou...
Les sketches s'enchaînent à toute allure, rythmés, joués avec brio, dans une atmosphère dynamique et rafraîchissante. Aussi me suis-je complètement laissée embarquer dans ce délire de bouches, vaguement intriguée par le degré de vécu qu'il pouvait y avoir dans ces récits incongrus mais si réalistes.

Un seul défaut ? C'était trop court !


Pour qui ?
- Evidemment, avec votre moitié.
- A défaut, votre meilleure copine !






Showcase - Saturday Night Fever

A quelques mois de leur première au Palais des Sports, la troupe de SATURDAY NIGHT FEVER a offert à quelques privilégiés un showcase au Yoyo, nightclub sélect de la capitale.

L'occasion pour les amateurs de musical de découvrir les premiers pas de Fauve Hautot, la jolie rousse de "Danse avec les stars", dans le rôle de Stéphanie.
Un spectacle qui s'appuie sur un film culte et devrait laisser la part belle à la danse, plus qu'au chant peut-être. En tous cas, il nous tarde d'en savoir plus !




Cliquer sur l'image pour découvrir notre vidéo "Showcase Saturday Night Fever"

La peur

De qui ?
Elodie Menant, d'après Stefan Zweig.

                                                                                                                                              

De quoi ça parle ?
Irène vit son quotidien de femme au foyer rangée auprès de ses enfants et son mari. Tout du moins en apparence, car elle s'éclipse tous les mercredis pour retrouver Edouard, qui est peut-être bien plus que son professeur de piano. Jusqu'au jour où Elsa, la compagne de son amant, vient menacer Irène de tout dévoiler à son mari.


Et alors ?
J'avais entendu tant de bien de ce spectacle... Des compliments, je dois l'avouer, mérités !

On est d'abord pris au dépourvu par un étrange décor, représentation d'une maison dont certains murs sont manquants, ou mobiles. On se sent un peu comme un voyeur, découvrant cette femme, son mari, son quotidien, et son secret.

La force de cette pièce réside surtout dans sa narration, rythmée de bout en bout, et dans son atmosphère qui s'installe dès les premières minutes : l'angoisse du personnage principale, le doute sur sa santé mentale, sa destruction à petit feu.
Le jeu des comédiens porte cette ambiance si particulière de thriller. Mention spéciale à l'interprète d'Irène, Hélène Degy (qui fut aussi la superbe coiffeuse dans "Dernier coup de ciseaux") : elle brille de justesse et de grâce, passant du rire aux larmes, du léger stress à la panique, captivante.



Pour qui ?
- Les amateurs de Zweig, cela va sans dire.
- Vous et votre moitié, que vous ayez ou non quelque chose sur la conscience.







Nos amis les humains

De qui ?
de Bernard Weber.



                                                                                                                                              

De quoi ça parle ?
Raoul et Samantha ne se connaissent pas, mais vont se découvrir l'un l'autre en s'éveillant brutalement dans une cage de verre géante dont ils sont prisonniers...


Et alors ?
Un décor et des accessoires qui fonctionnent dans la sobriété, laissant la pièce reposer au maximum sur le texte et le duo de comédiens. Dans une étrange atmosphère de science-fiction, j'ai adhéré à l'univers proposé, aux caractères des protagonistes, chacun diamétralement opposé à l'autre, mais tous deux touchants de réalisme. Mention spéciale pour M. Barc, dans le rôle du scientifique sarcastique qu'il porte fort bien.

C'est surtout un bel échange sur l'humain, ses forces et ses travers. Un moment de charme et d'originalité au Palais des Glaces.


Pour qui ?
- Les fans de Weber, sans aucun doute.
- Plutôt pas mal à découvrir en couple.








Edmond

De qui ?
d'Alexis Michalik.


                                                                                                                                              

De quoi ça parle ?
Décembre 1897 : un jeune auteur écumant les désillusions et les fours se lance dans l'écriture et le montage d'une nouvelle pièce. L'épopée d'une troupe, et d'Edmond Rostand dans la création de "Cyrano de Bergerac".


Et alors ?
Je pense que, dans les années à venir, j'irai voir sans l'ombre d'une hésitation toute nouvelle pièce d'Alexis Michalik. Déjà fan de celles qui lui ont récemment rapporté trois Molière, j'espère qu'il a chez lui une étagère plus grande, en vue du palmarès de l'année 2017.

Que dire ? Un thème fabuleux et si bien exploité... Un savant mélange entre la pièce originale d'Edmond Rostand et les péripéties imaginées par Michalik... Ce désormais incontournable équilibre entre réalité et fiction, entre personnages et personnalités de l'époque... Un décor ciselé, grandiose...
Une distribution juste et touchante.

Je pourrais continuer longtemps de chanter les louanges de ce spectacle, de cet auteur, mais rien ne remplacera l'émotion vive, les rires, les larmes, qui bouleverseront quiconque se rendra au Théâtre du Palais Royal pour vivre ce moment de théâtre hors du commun, hors du temps.


Pour qui ?
-  Jeune, vieux, passionné de théâtre ou novice, homme ou femme, seul ou accompagné. Tout le monde, sans exception.









La tragédie du dossard 512

De qui ?
de Yohann Métay.





                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
L'épique récit d'un homme qui fait une longue, très longue course à pied : 40 heures et 170 km  autour du Mont Blanc !


Et alors ?
Il faut savoir que Yohann Métay caracole dans les tops de vente de billets depuis de longs mois maintenant. Evidemment, je me suis posée la question : est-ce qu'il y a tant de coureurs à pied que ça dans Paris, ou alors est-ce que son spectacle est vraiment super ? Je m'y suis donc rendue. Je ne suis toujours pas en mesure de vous donner les statistiques d'adeptes de trail dans la capitale, mais une chose est sûre : il faut voir "la tragédie du dossard 512".

Le spectacle met un peu de temps à s'installer : on s'interroge vaguement sur ce grand mec, en costard, qui prétend nous parler d'exploits sportifs. Et puis, la métamorphose se fait. On s'attache au personnage, à son auto-dérision, à sa manière cocasse de voir le monde et l'épreuve qui l'attend.
C'est non seulement un texte bien ficelé, mais également une vraie performance de comédien, créative et variée.
Même pour un spectateur absolument pas sportif (ah, oui, comme moi !), tout est expliqué, avec humour, et on se croirait réellement quelque part dans la montagne suisse, témoin de l'exploit et de la souffrance de l'ampoule...
J'ai été tout particulièrement séduite par ses "interactions" avec l'audience, subtiles et cocasses.

Rien ne sert de courir, il faut partir à la Comédie de Paris et découvrir cet artiste/sportif talentueux...


Pour qui ?
- Les marcheurs et coureurs à pied, bien sûr.
- En famille, entre amis, en couple, peu importe : tout le monde y passera un bon moment.











Acting

De qui ?
de Xavier Durringer.




                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
Dans la cellule exiguë d'une prison, deux détenus guettent l'arrivée de leur troisième "colocataire". Surprise, ou destin, Robert, tout juste condamné pour meurtre, est un homme de théâtre : une occasion unique pour des cours d'acting à domicile.


Et alors ?
Une distribution alléchante et un thème qui ne l'est pas moins... "Acting", c'est une ode au Théâtre. On y développe un amour sincère des comédiens, tant dans le fond que dans la forme, et on y trouve de belles pépites, phrases ou situations de jeu, dans le registre comique tant que sur la tendresse ou l'émotion. La gorge se serre une seconde, pour se déployer l'instant suivant dans un grand éclat de rire.

Horace, campé par Patrick Bosso, détenu muet ou qui a choisi de l'être, paraît d'abord faire partie du décor. Son personnage est finalement le plus proche de nous, spectateurs, témoin de la relation des deux autres sans pouvoir réellement intervenir, mais dont les ressentis importent.

Kad Merad est parfait dans le rôle de Gepetto, l'apprenti comédien, un rôle qui lui impose de finalement jouer quelqu'un qui ne sait pas jouer. C'est par lui que passent les savoureux clichés des exercices d'acteur, à grands renforts d'humour et de mauvaise foi, mais aussi quelques interrogations sur la culture générale en opposition au divertissement le plus populaire.

Le troisième larron, Robert, alias Niels Arestrup, cultivé, sensible, apporte ses réflexions sur son métier de comédien, de metteur en scène, tranchant avec la naïveté et les lacunes de Gepetto. Il a vécu pour son art, il a tué pour son art, et sa seule façon de payer sa dette à la société, c'est de partager ce qu'il porte en lui.

Au fur et à mesure de l'histoire, le décor, qui est donc une cellule, va sensiblement s'agrandir : une façon bien poétique de nous dire que l'art, ou la passion peut-être, peut élargir nos horizons et notre espace.
Un seul bémol, à mes yeux : l'épilogue brusque, sans porte de sortie, quand on espérait encore le meilleur pour ces personnages si attachants.



Pour qui ?
- A voir entre comédiens, artistes, créateurs, passionnés.
- Ceux qui traquent les "têtes d'affiche", pour ce trio remarquablement choisi.












Le rouge et le noir, l'opéra rock

De qui ?
de Zazie, Vincent Baguian, d'après Stendhal.



                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
Julien Sorel, né pauvrement mais instruit, est engagé chez la famille de Rênal au service des enfants. Rapidement, une passion s'installe entre lui et la jolie maîtresse de maison, conduisant au renvoi du jeune homme, qui réalise qu'il doit s'élever et changer sa condition sociale.


Et alors ?

Le Rouge ?

  • L'idée de mettre en spectacle un roman pour le moins complexe (que personnellement, j'ai laissé tomber après la première partie). On permet ainsi à une nouvelle génération de découvrir un des plus grands classiques de la littérature française. 
  • La distribution : beaucoup d'originalité dans les voix et les interprètes choisis pour ce spectacle. On est loin des timbres que l'on entend habituellement en comédie musicale. Mention spéciale pour Yoann Launay en narrateur, et Haylen, aux graves pénétrants.
  • Les costumes : entre style d'époque et étoffe moderne, l'équilibre est réussi. Les protagonistes, surtout les dames, affichent des tenues magnifiques. Les robes de bal feront des envieuses !
  • La musique : c'est de loin ce qui m'a le plus enthousiasmé sur ce show. Les mélodies sont "catchy" à souhait, le côté rock est bien présent, et surtout, le groupe en live assure à 200% tout au long du spectacle. Les musiciens sont, de plus, "intégrés au décor" : un régal de les voir se donner à fond !


Le noir ?

  • Le décor/les effets spéciaux : hormis la surélévation qui sert de seconde scène, pour les musiciens, je n'ai pas accroché du tout au décor. Quatre écrans pivotent, étalant des éléments en deux dimensions pour former les différents lieux de l'action. Il y a bien un côté "livre", idée intéressante, mais qui au final m'a parue franchement inesthétique. Certains effets, probablement, tentent la carte de l'humour, mais tombent à l'eau (scène du dîner, scène des chevaux). Quant aux éclairages, attention les yeux, on frôle parfois la crise d'épilepsie. 
  • Le jeu des comédiens : s'ils sont tous de bons chanteurs, les scènes parlées ne sont pas du même niveau. Le personnage principal notamment a de longs monologues, passant par des émotions fortes de colère, de révolte, qui ne fonctionnent que lorsqu'il chante. 




Pour qui ?
- Un public familial, avec beaucoup d'ados, qui semblent très impatientes de se plonger dans les pages de ce roman de Stendhal revisité (ou dans les yeux du joli Côme, c'est selon).













Timéo

De qui ?
d'Alex Goude.


                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
Timéo est un ado handicapé qui a la passion du cirque. Le jour où le Cirque Diabolo s'installe près de chez lui, il prend son courage à deux mains et se glisse sous le chapiteau dans l'espoir de rencontrer les artistes et qui sait, peut-être obtenir un autographe de son idole, Melody...


Et alors ?
J'avais entendu beaucoup de choses sur ce spectacle avant de m'y rendre... Soyons honnêtes, beaucoup de choses négatives, surtout. Je vais donc taper du poing et défendre "Timéo", qui a été pour moi un joli moment de divertissement et de découverte.

Premier point à souligner, ce spectacle développe une histoire originale : c'est très rare, en particulier sur cette rentrée où les comédies musicales, plus nombreuses que jamais, jouent la carte de l'adaptation ou de la reprise (ce qui n'est pas un mal, mais une histoire originale, c'est plus risqué, tout de même). La journée d'un jeune handicapé qui veut croire en ses rêves, ça peut paraître un thème "facile", mais le spectacle va plus loin, évoquant le regard des autres sur le handicap, les réactions variées que l'on a face aux personnes qui en sont atteintes, utilisant même le langage des signes sur une chorégraphie, et s'appuyant sur les effets spéciaux pour sortir des sentiers battus.

Ces effets, d'ailleurs... parlons-en ! Il y a dans "Timéo" une machinerie incroyable et impressionnante, digne d'un véritable cirque : trapèzes, trampoline, rampe de skate, qui permettent aux artistes de briller dans leurs disciplines respectives. Deux systèmes d'écrans géants coulissent sur la scène, accentuant la profondeur et créant les décors. Certains effets de vidéo ou de lumière sont clairement plus réussis que d'autres (par exemple, un très joli numéro "électro" incluant des lumières laser). Il y a parfois un décalage, un côté "too much" dans la vidéo, mais qui n'enlève en rien la surprise et l'émerveillement face à l'audace d'un spectacle qui cumule autant d'éléments : lasers, ombres chinoises, lumière noire, pyrotechnie...

C'est sans doute pour la même raison que les artistes ne sont pas complètement convaincants, en terme de jeu et de chant... parce qu'ils sont pour la plupart accomplis dans leur discipline circassienne ! Je pardonne bien volontiers une fausse note venant d'un interprète qui se balance à 4 mètres au-dessus du sol pendant qu'il pousse la chansonnette...
Et certains chanteurs sortent vraiment du lot : mention spéciale au duo clownesque formé par Simon Heulle et Djamel Mehnane !

On retrouve surtout dans ce show une sincérité et un enthousiasme visibles qui se communiquent au public. Le rythme, aussi, est remarquable, les numéros s'enchaînant de manière effrénée : on ne voit pas le temps passé (une prouesse pour un spectacle de 2h30). Le petit plus, l'humour, qui ponctue le spectacle de jeux de mots douteux et savoureux : la marque de fabrique d'Alex Goude ?!


Pour qui ?
- Un public familial, sans hésiter.