Avenue Q

De qui ?
Robert Lopez, Jeff Marx et Dominique Guillo

De quoi ça parle ?
Derrière ce titre énigmatique se cache la vie d'un quartier et de ses résidents. Brian cherche un boulot, Tatami cherche des patients, Kate cherche l'amour et Princeton cherche ce qu'il cherche...

 Et alors ?
On s'installe en salle sans trop savoir à quoi s'attendre. Et là, pfiout ! On entre dans l'Avenue Q, avec une petite vidéo de quelques secondes, assez pour se douter que cette avenue va certainement nous plaire. Dix minutes plus tard, on est conquis, et on ne cesse d'être bluffé par le spectacle : le décor intelligent qui sert si bien l'histoire, le second degré des chansons, les personnages hauts en couleur... Et le mieux, dans tout ça : le cast ! Le spectacle nous est servi par des artistes ultra-talentueux, attachants, émouvants, impressionnants autant par leur technicité de marionnettistes que par leurs voix.
On oscille entre humour grivois, conseils de cœur farfelus, rêves et quête philosophique.
Un tel sans fautes pour cette production, qu'on se croirait à Londres pour 2h30. Le seul nuage, la seule incompréhension : pourquoi cette jolie salle de Bobino n'était-elle pas pleine à craquer ? Honte au public parisien...

Pour qui ?
-Vous, tous, dès lors que vous avez plus de 12 ans !

Bronx

De qui ?
de Chazz Palminteri, avec Francis Huster, adaptation : Alexia Perimony

De quoi ça parle ?
Cologio, 9 ans, est le témoin d'un meurtre perpétré par Sunny, mafieux qui règne sur son quartier. Le jeune garçon ne le dénoncera pas à la police venue l'interroger, ce qui conduit le gangster à prendre l'enfant sous sa protection.

 Et alors ?
Un peu déstabilisant au départ, ce "seul en scène" bénéficie d'un décor et d'une lumière qui nous plongent rapidement dans l'atmosphère souhaitée. Mais plus encore, la prestation de Francis Huster nous interpelle. Crédible en interprétant tous les personnages, enfant et vieillard, homme et femme, on en oublie vite qu'il est seul, emporté par le récit et la vie de tous ces protagonistes.
Au delà du théâtre, de l'instantanéité, notre imagination est happée, dépeignant à l'esprit le récit, les personnages, les situations et actions, de manière ... cinématographique ! (on "voit" les bagarres, les coups de feux, la foule, avec autant de clarté que s'il s'agissait d'un film).
N'ayant découvert ni le livre, ni son adaptation par de Niro, je ne peux malheureusement pas comparer...
Ces 90 minutes passent vite, pour un joli moment de théâtre.

Pour qui ?
-Vous, pour découvrir une performance théâtrale impeccable
-Vous, pour la classe indiscutable de Francis Huster

1789, les amants de la Bastille (Show-Case)

De qui ?
Dove Attia, Alfred Cohen, and co

De quoi ça parle ?
Une histoire d'amouuuuur ! Elle appartient à la noblesse, lui vient d'un monde paysan, sur fond de révolution française...

 Et alors ?
Attention, nous ne sommes pour l'instant que sur le show case, présentation rapide des intervenants et d'une poignée de chansons qui ne donnent qu'une idée de ce que pourra être le spectacle en septembre 2012...
Tout de même, une idée assez précise...
Une vidéo nous introduit le CV du metteur en scène, dont le travail inspire admiration et respect. Le casting défile sous nos yeux, et bien que nous ne soyons que sur un show case, on est déjà sur une performance au-delà de la simple présentation : un joli jeu de lumières, et surtout de films projetés sur des rideaux blancs, laissent présager pour le futur spectacle d'une utilisation de vidéos des plus prometteuses.
Les chanteurs ? Cette première prestation est plus favorable à certains que d'autres. Un réel bémol pour Mathieu Carnot, étais-ce le trac, car si on apprécie son physique avantageux, la voix et l'articulation ne sont pas au rendez-vous. Mention spéciale pour Sébastien Agius (qui incarnera Robespierre), présent, dynamique et charismatique sur scène (porté par les cris de ses déjà nombreux admirateurs).
Et les chansons ? que dire... quelques airs "déjà-vus" (ou plutôt "entendus")... Mais, et c'est une constante dans les productions Attia/Cohen depuis L'envie d'aimer, des mélodies accrocheuses, entêtantes : on gardera dans le crâne toute la soirée leur sympathique "Pour la peine". La vraie surprise vient du solo de Sébastien Agius, véritable étincelle qui possède un rythme enthousiasmant, et un texte jubilatoire sur le refrain, détournant brillament la Marseillaise, qu'on a envie de tout de suite reprendre en chœur...

Pour qui ?
-Vous, qui cherchez une idée sortie pour la rentrée (la mise en scène promet vraiment d'être grandiose)
-Vous, qui voulez réviser votre Histoire de France
-Vous, qui avez été conquis par Les 10 commandements, Mozart ou Dothy et le magicien d'Oz

Hunger Games

De qui ?
Gary Ross, d'après le best-seller de Suzanne Collins

De quoi ça parle ?
Après une guerre destructrice, Panem (version futuriste de l'Amérique du Nord) contraint chacun de ses districts à livrer chaque année deux tributs parmi leurs enfants, un garçon et une fille, qui combattront à mort jusqu'à la victoire du survivant.

  Et alors ?

Parlons un instant de l'avant-première en elle-même... Une attente considérable pour voir arriver le trio... pour en plus les voir débarquer dans la salle pour un passage éclair, pas d'interviews ou de mots des acteurs (en dehors de l'intervention en français de Gary Ross... mais il faut dire qu'il y avait un certain nombre de salles à visiter)... avec de surcroit l'interdiction de faire des photos...  Dommage, pour ce rendez-vous attendu depuis plus d'un mois. Encore plus dommage devant ce trio d'acteurs magnifiques et charismatiques : Jennifer Lawrence, peu souriante mais renversante dans sa robe dos-nu... Josh Hutcherson, sobre et charmant... Liam Hemsworth, visage d'ange, carrure d'athlète et costume impeccable (Miley's so lucky, n'est-ce pas les filles ?)

Quant à l'essentiel, le film en lui-même.
Difficile d'être objective quand on a tellement aimé le livre... D'autant plus qu'on le sait, réussir l'adaptation d'un succès comme celui-ci, cela s'avère souvent approximatif. Et pourtant... Quel brio dans la mise en scène ! Un rendu spectaculaire pour les scènes de combats (des mouvements de caméra qui donnent presque la nausée, ça bouge comme si on y était !)... De fabuleux gros plans... Une tension palpable... L'humour et l'émotion du livre rendus presque intacts. L'interprétation des personnages est juste, frappante : jusque dans les silences, on devine, on comprend, sans que cela ne nécessite de "surjeu" de leur part. Film oblige, on emprunte quelques raccourcis, mais qui ne gênent pas la compréhension de l'histoire et de son fourmillement. Mention spéciale aux scènes sur le plateau de télévision de Caesar Flickerman, enthousiasmant à souhait, et la réplique qui touche droit au coeur "Because... she came here with me".
Se dire que deux suites restent à venir, une jubilation !


Pour qui ?
-Vous, bien sûr qui avez dévoré les trois tomes de Hunger Games
-Vous, qui n'êtes pas encore lecteur de l'aventure et qui cherchez un nouvel univers dans lequel vous plonger
-Vous, tous. Ce film est super !

Adam et Eve : la seconde chance

De qui ?
Pascal Obispo

De quoi ça parle ?
Un homme qui vit dans un monde établi, de consommation et de leadership. Une femme qui appartient à une collectivité prônant l'amour, la paix, la nature. Un coup de foudre.
Ne cherchez ni serpent, ni pomme dans cette histoire !

 Et alors ?
Un spectacle complet puisqu'il allie le très bon au médiocre. On cherche les rebondissement dans le scénario, et on les attend en vain. Le manque de profondeur des personnages renforce au fur et à mesure l'incompréhension (le passage entre la guerre et le pays des Bisounours, improbable), les clichés des comédies musicales, en particulier une conclusion fadasse, attendue et qui s'étire sur trois chansons de rappel... Cependant, cependant... On retrouve de belles mélodies, des textes poétiques, parsemés tout au long du spectacle et qui vous resterons en tête à la sortie... Le casting fait mouche, avec des artistes complets (de plus en plus rare dans nos productions françaises), tant par la voix que par la danse. Mention spéciale au charme de Noémie Garcia (Strawberry), au sex-appeal de Nuno Guilherme (Snake), et Cylia, qui allie la grâce, la présence et une voix troublante. Thierry Amiel n'est pas en reste, car s'il ne bluffe pas sur les chorégraphies, son chant et son regard suffisent... Le point fort du show demeure le décor, incroyable machinerie, et plus encore la mise en scène, réellement envoûtante : tout bouge et fourmille, le moindre détail est réfléchi, mettant en valeur les artistes, leurs très beaux costumes et leurs talents.
On ressort déçu par le manque de fond, mais imprégné de la magie des tableaux.

Pour qui ?
-Vous, parce que vous aimez les musicals, mais vous aviez peur d'être déçu par celui-ci : c'est bon, vous pouvez !
-Vous qui kiffez au choix : Thierry Amiel/Obispo/les costumes stylés.
-Vous, qui êtes bon public et cherchez une idée sortie sympa, du divertissement à l'état pur.