Ma grand-mère vous adore !

De qui ?
Raphaël Mezrahi.
















De quoi ça parle ?
Un jour dans un supermarché, une jeune et jolie jeune fille a reconnu Raphaël Mezrahi et lui a déclaré la flamme de sa grand-mère. Voilà.

Et alors ?
Plus on voit Raphaël Mezrahi, et plus on se demande à quel point il est similaire dans la vraie vie à son alter ego, Hugues Delatte, l'hilarant faux journaliste coupable de tant de sublimes interviews de stars.

Son dernier spectacle, sans réel fil conducteur, est une évocation de sa carrière, de sa méthode de travail et des anecdotes, racontées ou projetées, de sketchs inédits qu'il a tourné avec ses équipes durant leurs années de collaboration. Un univers barré, mais plein de tendresse, de nostalgie et d'authenticité.

Quelques petites longueurs peut-être, tout au long du show, mais l'attachant maître de cérémonie nous divulgue quelques images de son histoire, et l'on reste curieux de découvrir dans quoi il va encore nous embarquer.

Le cadre, magnifique salle de théâtre du Musée Grévin, ajoute à la bonne ambiance de la soirée.


Pour qui ?
- Les amateurs d'ovnis humoristiques.


Sensiblement viril

De qui ?
Alex Ramires.














De quoi ça parle ?
Sensiblement viril, c'est l'histoire vraie (ou en tous cas, vraisemblable) d'Alex, 28 ans, parisien, qui à cheval sur plusieurs cases, redéfinit leur inutilité avec un humour décapant.

Et alors ?
Un seul-en-scène pétillant, un interprète qui ne l'est pas moins.
Au-delà d'une thématique "contre les étiquettes de la société", on aborde les paradoxes, ceux que l'on créé, ceux que l'on subit, avec une bonne dose de subtilité et d'auto-dérision.

L'artiste ne cache pas le côté gay-friendly du show, tout en pointant du doigt quelques clichés, et lorsqu'il évoque ses anecdotes de loose sentimentale, c'est universellement que l'on s'y retrouve.

Alex Ramires capte l'attention du public dès le départ, et l'embarque avec une belle gradation, faisant passer son spectacle du bon à l'excellent entre le début et la fin, démontrant une jolie palette de jeu jusqu'au moment "émotionnel" du spectacle, bourré de métaphores intelligentes qui achèvent de séduire l'audience.

Un physique de "BG", un texte sympa, un jeu agréable, on était déjà conquis... Mais en plus, il sait super bien danser.
Talent à suivre !


Pour qui ?
- Les fans de bons "one-man"
- Les gens en couple, afin qu'ils ne risquent pas la déception !

Comédiens!



De qui ?
De Messieurs Séné, Chantelauze et Bancou.










De quoi ça parle ?
Jour de première pour cette troupe au Théâtre de la Huchette : ils interprètent pour l'ouverture du lieu un vaudeville musical, Au diable vauvert. Mais Pierre, le metteur en scène, est tendu. Son comédien habituel s'est blessé, et il a été remplacé au pied levé par Guy, ancien camarade de sa femme. Pourquoi Colette a t'elle proposé cet acteur pour leur sauver la mise ?

Et alors ?
Une parenthèse musicale particulièrement réussie.

Le spectacle s'articule autour de chansons jazzy, aux textes intelligents, et plus encore, interprétées avec beaucoup de talent par ce trio de comédiens. Je reste scotchée par la performance et la voix de Marion Préïté, vue récemment dans Les aventures de Tom Sawyer, mais à qui le rôle de Coco offre la possibilité de montrer véritablement la palette vocale, avec des graves troublants et des aigus lyriques maîtrisés.

Grande fan de mises en abîme, j'ai aussi été emballée par l'histoire : du théâtre dans le théâtre, avec ce metteur en scène qui galère, les egos de chacun à ménager, les petits débordements, et la vie privée qui s'invite sur scène.
Je m'interroge, pendant la pièce, sur la possibilité qu'elle soit tirée d'un sombre fait divers : c'est apparemment le cas. Pierre, mari effacé et insignifiant dans son vaudeville, bouillonne entre le trac de la première et la peur des hommes qui pourraient convoiter sa femme. Coco, face à lui, porte leur relation à coups de sacrifices, à l'exception d'un secret qu'elle garde précieusement. Le troisième larron, ancien camarade de classe de Coco, ne parviendra pas à temporiser suffisamment pour éviter la confrontation houleuse des deux époux.

On passe peut-être un peu brutalement du comique à l'angoisse, dans le déroulement de cette narration. Qu'importe, on a ri, on s'est ému... Et on quitte la salle heureux de ce moment.

Pour qui ?
- Les fans de musicals : celui-ci vaut le détour.
- Les adeptes de mélange des genres.

Madame Marguerite


De qui ?
De Roberto Athayde.
Madame Marguerite

De quoi ça parle ?
Jour de rentrée dans la classe de Madame Marguerite, une institutrice pleine de bonnes intentions envers ses jeunes élèves, soucieuse de les voir obéissants et disciplinés tandis qu'elle leur explique la biologie, l'histoire, et sa vision de la vie.

Et alors ?
Un seul en scène rythmé, d'une heure, porté par Stéphanie Bataille à qui ce rôle donne une large palette pour peindre un univers décalé, sa salle de classe : dès son apparition, tout est dans le regard, équilibre subtil entre bienveillance et folie, et on se tasse un peu sur son siège en attendant de l'écouter.

Ses images, ses comparaisons, sont parfois naïves, parfois crues et menaçantes. On les ressent pleinement dans cette mise en scène épurée, faite de quelques jeux de lumière et d'un tableau noir, évocateur de tant de souvenirs, sur lequel s'inscrivent les dogmes de l'instit', pour qu'on "ne risque pas de les oublier".

Madame Marguerite aime ses élèves, elle ne veut que leur bien et leur bonheur, mais dans le cadre strict qu'elle aura défini. Un texte amusant, un sous-texte intrigant, qui pose la question de l'éducation, du pouvoir, de ses débordements, écrit par son auteur il y a près de 50 ans, mais qui n'a pas pris une ride.


Pour qui ?
- Les amateurs de format court, de pièces comico-politiques et de jolies prestations.
- Les profs, aussi.