Festival de Gérardmer : édition 2017


Le 24ème Festival International du Film Fantastique vient tout juste de se finir dans cette jolie station de ski des Vosges.






C'était ma deuxième année, l'occasion pour moi de revenir en novice un peu éclairée dans un groupe qui compte des festivaliers aguerris (10 ans pour certains !).

Les + 
- le système des réservations, qui malgré quelques bugs, permet de planifier à l'avance les séances et les journées. Le maître mot est "réactivité", car certains films sont proposés en séance unique.

-la neige cette année était de la partie. En dépit de la prudence nécessaire que cela impliquait désormais pour traverser la ville d'un cinéma à un autre, nous aurons eu en prime l'expérience d'une marche intrépide sur le lac, complètement gelé.

- la programmation, en comparaison de l'année 2016, m'a particulièrement plu. Très éclectique, elle a donné lieu à des débats passionnés avec d'autres cinéphiles.

Les - 
- ils sont anecdotiques... J'ai déjà évoqué les bugs du système de réservation (plus de peur que de mal, au final). J'ai aussi été un peu déçue de la répartition des films, me retrouvant avec 3 séances seulement sur la journée du jeudi, quand je n'arrivais pas à caser les films voulus sur celle du vendredi.

3 films 

Le plus flippant ?
AUTOPSY OF JANE DOE, d'André Ovredal (date de sortie inconnue)
Un moment de tensions, de gore finement dosé, et d'émotions inattendues.

Le plus surprenant ?
ON L'APPELLE JEEG ROBOT, de Gabriele Mainetti (sortie prévue le 12/04/17)
Un film de super-héros qui sort des sentiers battus, brillamment écrit et interprété, et acclamé lors de sa sortie en Italie.

Le plus bouleversant ? 
REALIVE, de Mateo Gil (pas de sortie annoncée)
Un scénario subtil, une réalisation sublime, un casting bluffant. Mon film favori cette année.

Résister c'est exister

De qui ?
d'Alain Guyard.
                                                                                                                                             



                          

De quoi ça parle ?
Un comédien pour vingt voix : il fait revivre ces héros ordinaires, ceux qui ont pris part à la résistance dans les rues, dans les petits villages de France, par de petits ou grands gestes, hommes, femmes, vieillards ou enfants.


Et alors ?
Une leçon de théâtre...
Le comédien François Bourcier vogue d'un personnage à l'autre, avec un talent rare. Il reste juste et crédible d'un bout à l'autre de sa pièce, recueil émouvant de témoignages, qu'il fasse revivre un vieux paysan, un adolescent rebelle, ou une mère de famille angoissée.

La mise en scène, à la fois élégante et sobre, fait glisser l'artiste d'une veste à une chemise, accrochées là comme des pendus. On y lit une certaine poésie : et si les vêtements des morts pouvaient nous raconter leurs anciens propriétaires ?
C'est aussi une belle leçon d'Histoire, le spectacle répondant dès les premières secondes à la question de l'authenticité des témoignages. Tous sont des histoires vraies, troublantes, vibrantes.

Un seul en scène captivant et maîtrisé.


Pour qui ?
- Une bien belle façon de prolonger les cours sur la Seconde Guerre mondiale avec des ados.









Pleins Feux



De qui ?
mise en scène de Ladislas Chollat.
                                                                                                               







                          

De quoi ça parle ?
Quand une grande comédienne, un peu âgée et un peu capricieuse, en fait voir de toutes les couleurs à son équipe, jusqu'à faire fuir son habilleuse, c'est une admiratrice postée par hasard derrière la porte de coulisses qui va entrer dans sa vie...

Et alors ?
Un plaisir de revoir Line Renaud, qui m'a évoqué les mêmes sentiments qu'il y a quelques années dans "Harold et Maude" : justesse, élégance, tendresse. Sur scène, elle captive, amuse, surprend. On souligne aussi l'autre point commun avec son dernier spectacle, une mise en scène signée Ladislas Chollat. On retrouve sa scénographie un peu folle, ses décors démesurés et impressionnants, et on prend plein la vue. Une mention est à décerner aussi aux costumes : Mademoiselle Renaud scintille de tous ses feux, suffisamment pour justifier le titre de la pièce !

La pièce en elle-même est une douce mise en abîme du théâtre, où l'on s'interroge sur la place de l'auteur, du metteur en scène, des comédiens. Le texte est pétillant, regorgeant de répliques qui font mouche.
J'ai été plutôt séduite par le reste de la distribution : Abelanski et Santini apportent leurs touches, quant au jeune Yanis Richard, il est totalement convaincant dans le rôle du filleul de la vedette.

Un bémol ? Un côté trop lisse dans les réactions des protagonistes, qui fait perdre un peu en crédibilité, mais fait de ce spectacle un bien joli divertissement, dont on sort le cœur léger.


Pour qui ?
- La salle était emplie d'un public senior, ravi de retrouver Line Renaud. Mais tous les amoureux du Théâtre trouveront leur compte de ce sympathique boulevard.








Hit Parade, le spectacle

De qui ?
produit par David Michel.

                                                                                                                                                      

De quoi ça parle ?
Nous sommes en 1975 et Claude François téléphone à ses amis Dalida, Mike Brant et Sasha Distel pour leur proposer de participer à un show hors du commun enregistré pour la télévision.


Et alors ?
Annoncé il y a de longs mois comme un événement, et pour cause, Hit Parade est le spectacle qui relève le défi de faire apparaître sur scène 4 vedettes disparues.
Que dire de l'utilisation de ces hologrammes... ?
Car il s'agit avant tout d'une prouesse technique, orchestrée par les studios MacGuff (spécialiste des effets spéciaux en France) : Dalida, Mike, Claude et Sasha ont été tous les 4 "recomposés" à l'aide de danseurs experts, couverts de capteurs, puis retouchés pour accentuer la ressemblance avec les idoles. A distance, l'illusion fonctionne plutôt bien, mais la technologie a ses limites : les déplacements de l'hologramme sont conditionnés par un écran en tulle (totalement invisible depuis la salle) qui les maintient sur un espace scénique linéaire.
Une vingtaine de danseurs et comédiens "réels" s'agitent autour de cet écran et parviennent à donner un effet de profondeur. Le mélange fonctionne, tout du moins sur certains tableaux : on retrouve avec plaisir les chorégraphies endiablées de Claude François... Les scènes plus statiques ou trop irréalistes sont moins convaincantes.

Le vrai souci du spectacle, malheureusement, ce sont les intermèdes, l'habillage entre les chansons, portés à bout de bras par des comédiens à qui on a confié une intrigue plate au possible, des blagues éculées, et des échanges amoureux qui surviennent comme une perruque sur la soupe. Un ennui que ne parviennent pas à éclipser les tableaux musicaux, sur une durée de deux heures.


Au final, on trouve plaisir à réentendre les tubes des années 70, repris en choeur par une salle émue. La technologie utilisée nous fait de jolies promesses pour les années à venir (ce spectacle reste une des plus belles utilisations de projections que j'ai pu voir dans un show). Quant au respect des artistes, libre à chacun de se souvenir ou de vouloir se replonger dans la nostalgie d'une période : reste qu'un spectacle avec un bon sosie, ou parfois même un film (comme par exemple "Cloclo" avec Jérémie Rénier), rend une meilleure idée de ce que pouvait donner l'irremplaçable Claude François à son public.



Pour qui ?
- Les fans nostalgiques qui n'ont pas peur d'être déçus et feront de cette soirée un karaoké géant.







Harry Potter and the cursed child


Je vous propose un article un peu inhabituel concernant ma virée à Londres le mois dernier pour découvrir la pièce "Harry Potter and the Cursed child".





Annoncé il y a deux ans, le spectacle promettait une suite des aventures du jeune sorcier, en exclusivité sur scène dans la ville de Londres.
Fan invétérée de cette saga, je n'ai pas pu hésité bien longtemps lorsque les billets ont été mis en vente : malgré un prix élevé et à neuf mois de la Première, les places se sont arrachées en quelques jours à peine. Un autre facteur embêtant, la durée de la pièce, en deux parties de 2h30... Il me fallait donc voir les deux parties à la suite, et ne prendre qu'une journée de congé.


Je ne veux révéler ici aucun "spoiler" sur le contenu du spectacle. A titre personnel, j'ai tout fait pour ne rien apprendre sur le spectacle avant de m'y rendre, refusant même de lire le texte publié l'été dernier. Cela m'a permis de vivre l'expérience pleinement, découvrant la pièce sur scène, telle qu'elle avait été pensée par ses auteurs, et d'en prendre plein la tête, tant sur le plan visuel qu'émotionnel.

Plus qu'une revue, je voulais faire de cet article un récapitulatif des petits trucs et astuces qui ont rendu mon voyage possible, notamment après avoir entendu bon nombre de fans me dire "tu as de la chance de l'avoir vu" d'un air triste et envieux... Si vous êtes fan, donnez-vous la chance de vivre cette expérience à votre tour. Ce n'est pas une question financière, je peux l'assurer :

-Prévoir votre transport :
Plusieurs options s'offrent à vous. Je n'utiliser personnellement jamais l'avion sur ce trajet, pour des raisons de budget et d'écologie. Vous pouvez vous procurer des billets de train (il y a une promotion actuellement sur l'Eurostar qui propose des allers-retours au prix incroyable de 60€ !). Généralement c'est en bus que je me rends à Londres. C'est long, mais ça permet parfois de grosses économies (j'ai payé pour cette fois 49€ mon AR) et surtout d'adapter vos horaires : pour le retour un bus de nuit qui part à 23h30 vous permet d'assister au spectacle ET de ne pas payer d'hébergement.

Si vous optez pour le fait de rester une nuit sur place, c'est jouable aussi : une auberge de jeunesse convenable revient à une 20aine d'euros par nuit.

-Acheter votre billet de spectacle :
C'est là qu'arrivent les obstacles... Officiellement le théâtre annonce un show "sold out" jusqu'à la fin de l'année. La bonne nouvelle est là : quelques milliers de billets vont être mis en vente le 23 janvier prochain !


Vente des billets

Les places seront proposées pour 2018, ce qui vous laisse le temps de planifier votre voyage. Et d'apprendre l'anglais, pour ceux qui ne sont pas bilingues...
Pour les plus impatients, il existe un autre moyen impliquant réactivité et chance (beaucoup de chance) : chaque vendredi, le site du théâtre met en vente 40 places bien placées pour la semaine à venir, à un tarif dégriffé et qui sont achetables si vous êtes tirés au sort...


-Planifier votre séjour :
J'avais du mal à croire aux infos notées sur mon email de confirmation.. Se présenter une heure avant ? Pour quoi faire ?...
C'est en arrivant sur place que j'ai vraiment pris conscience de l'évènement. La file d'attente s'est amassée devant les portes et tout autour de l'immense bâtiment plus d'une heure avant l'ouverture. Des centaines de fans y viennent en portant robes et accessoires inspirés des films. Une boutique souvenirs vous attend à l'intérieur, ainsi qu'une autre non officielle à une rue de là et qui vaut le détour.

N'oubliez pas de vous prévoir un peu d'argent de poche pour ces boutiques (ainsi que pour les cafés si vous avez fait comme moi et pris le bus de nuit). Attention, les prix sont bien des tarifs "fans" : légèrement excessifs... Bon à savoir, il y a à deux pas du théâtre un Nero Cafè, une franchise réputée au Royaume Uni qui propose toutes sortes de boissons cafféinées et surtout un très bon wifi.



Et surtout :




Une nouvelle année !



En ce début de mois de janvier, je m'empresse de vous présenter mes voeux sincères pour 2017, une année que je vous souhaite pleine de petits et grands bonheurs, de magie et de spectacles qui font rêver...

Vu, Lu, Entendu fête sa cinquième année en ligne (déjà), l'occasion pour moi de vous remercier de faire vivre ce blog.

Beaucoup de spectacles musicaux vont démarrer dans les semaines à venir (Hit Parade, Saturday Night Fever, les Choristes...) et comme en 2016 je tâcherais d'en voir un maximum pour venir ici vous en parler.

Je profite également de ce message pour évoquer quelques spectacles vus l'année dernière et que vous allez pouvoir (re)découvrir lors de leurs prolongations ou reprises :




Gutenberg le musical - au Sentier des Halles
Un duo comique et un hommage au genre !
31 - au Studio des Champs Elysées
Des personnages et des chansons magiques


Les Caprices de Marianne - au Ciné XIII
Un classique revisité avec audace