Résiste

De qui ?
De France Gall et Bruck Dawit.                                                           
       


                            


De quoi ça parle ?
Un gérant de nightclub au bord de la faillite. Ses deux filles, miraculeusement douées en musique et en organisation de soirées, vont l'aider à s'en sortir.


 Et alors ?
On peut utiliser le plus beau papier cadeau et des rubans magnifiques : si la boîte est vide, l'emballage ne suffira pas à rendre le présent inoubliable.
Je dois reconnaître que c'est ma faute. Quand j'ai vu la mention "comédie musicale avec les chansons de Michel Berger", je me suis trop excitée. Allait-on revoir le brio de Starmania ?

De nombreux spectacles ont réussi l'exercice du recyclage de chansons : Mamma Mia, ou Rock of Ages, pour ne citer qu'eux. Le point commun à ces réussites ? Une histoire en béton, qui propose les chansons avec naturel, de manière à ce qu'elles s'imbriquent gracieusement dans la narration.
"Résiste" a le scénario le plus creux, le plus couru, depuis "High School Musical". Les chansons arrivent comme des perruques sur la soupe. Exemple : "mais... il y a une fille... à côté du piano", et on lance la "Groupie du pianiste". Ou mieux, le barman du nightclub qui monte sur scène pour interpréter "Man Ray" sous le prétexte que "patron, je sais que vous aimez la photographie".
Toutes les scènes de dialogues entre les personnages sont à l'avenant, surjouées et longues. De bons interprètes et de bons danseurs, certes.
Je m'interroge aussi sur le décor. A l'ouverture, je suis bluffée. Et très vite je déchante. Ce décor, ces écrans, sont aussi inutiles qu'imposants. Les cinématiques de fond sont naïves...

Petite anecdote sur le soir où j'ai vu le spectacle, significative : sur scène, c'est le moment émouvant où on apprend la disparition d'un personnage (je n'irais pas plus loin dans le spoiler). Un spectateur, dans les gradins catégorie 2 où je me trouvais, s'écrie alors "Et voilà, il a ruiné la soirée" et tout le gradin d'éclater de rire...

Alors heureusement, il y a les tubes, qu'on a plaisir à entendre, à chanter, servis par un orchestre et des arrangements qui fonctionnent. Le côté "concert/boîte de nuit" porté par une audience nostalgique. Les chorégraphies, qui sauvent un peu l'ensemble.
On a aussi l'émotion de penser à l'artiste génial qu'était Berger, et de revoir l'inimitable France Gall. France, qui manque tant à son public qu'ils passeront un bon moment quand même devant "Résiste", quand pour ma part j'en ressors si frustrée.
L'idée était prometteuse. Quel dommage de n'avoir pas transformé ces éléments de base génialissimes en un bijou pur.


Pour qui ?
-Pour les fans de Michel Berger et de France Gall. Qui veulent entendre certaines chansons. Parce que c'est plus fun que d'écouter un disque tout seul chez soi.

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