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De qui ?
de Sarah Doraghi.
                                                                                               




 






                       
De quoi ça parle ?
Le récit d'une jeune femme d'Iran, alors enfant, qui arrive en France à l'âge de 10 ans et raconte son intégration culturelle.


Et alors ?
Découverte et mise en scène par Isabelle Nanty, rien de moins, la jolie chroniqueuse iranienne de Télématin se livre sur les planches.

Mais, Sarah Doraghi n'est pas juste comédienne : c'est surtout une excellente conteuse. Un texte authentique, qui vous capte dès les premières secondes, plein d'autodérision, d'accents et de caricatures aussi amusées qu'amusantes. Ce qu'on retrouve dans ses portraits, en plus d'un réalisme flagrant, c'est une épaisse couche de tendresse.
La maman de sa meilleure amie d'enfance, sa famille, la télévision, les tics de langage, toutes les étapes de ce choc culturel sont narrées avec simplicité pour que chacun s'y retrouve.

Au-delà d'un spectacle humoristique, l'artiste parle de ses pays, celui dont elle vient comme celui qui l'a adoptée, avec amour et humilité.


Pour qui ?
-Entre copines. En couple. Ou même seul. Juste histoire de passer "un joli moment" !







Madame Bovary

De qui ?
d'après Flaubert, adaptation de Paul Edmond.
                                                                                               




   





     
                       
De quoi ça parle ?
Relecture d'un roman, qui était votre cauchemar en classe de seconde, mais se modernise dans cette pièce au Théâtre de Poche Montparnasse.


Et alors ?
L'honnêteté est de mise : je n'ai jamais réussi à lire jusqu'au bout le livre de Flaubert. On ne peut que féliciter et remercier Paul Edmond et cette équipe brillante de 4 comédiens pour cette adaptation qui se savoure : une heure trente qui vous permette enfin d'appréhender le destin de cette fameuse Emma Bovary.

Un décor sommaire (un fond fleuri et quatre sièges). Un rythme constant, dynamique. Une mise en scène  à l'avenant. Qui laisse la part belle à la musique, omniprésente. C'est une histoire en concert : qu'elle soit présente en toile de fond, qu'elle devienne slam, ou même chanson, la bande originale de ce spectacle transforme les acteurs en musiciens, tous multi-instrumentistes de talent.
De talent, d'ailleurs, leur jeu n'en manque pas, juste, efficace. Sandrine Molaro, qui participe à la mise en scène, en plus d'incarner le rôle titre de ce spectacle, est particulièrement saisissante.

Un spectacle simple et complet, comme on aimerait en voir plus souvent.

Pour qui ?
-Spectacle fédérateur, en particulier pour les familles.







Madiba

De qui ?
de Jean-Pierre Hadida, mise en scène de Pierre-Yves Duchesne.
                                                                                               




     


 

       
                       
De quoi ça parle ?
3 ans après la disparition de Nelson Mandela, un biopic musical lui est consacré, du début de son combat contre l'apartheid à sa sortie de prison 27 ans plus tard.


Et alors ?
Il n'est jamais aisé d'écrire un spectacle autour d'une personnalité. C'est pourtant une belle réussite que cette pièce musicale en trois actes.
Elle repose sur de nombreux éléments : une distribution efficace tant chez les danseurs que chez les chanteurs, une énergie débordante, des musiciens en direct, une scénographie originale, un travail de maquillage remarquable pour incarner le héros sud-africain.
Le message porté est fort, pas seulement pour son contenu pacifique, mais bien par la proximité des événements qui nous sont racontés.

Bien sûr, comme dans toute reconstitution historique du genre, le propos nous est servi avec une histoire d'amour, deux personnages fictifs : Helena, blanche, et Will, noir, qui vont devoir lutter pour s'aimer. On suit les amoureux, avec pour ma part un sentiment neutre. L'intérêt est bien plus puissant et présent dans la grande Histoire, celle de Mandela, de ses idées.
Une mise en scène rythmée nous emporte pendant deux heures trente, qu'on ne voit pas passer. Le décor, une toile circulaire en fond de scène, sert à la projection de croquis ainsi qu'à la reconstitution de la prison. C'est à cela, mais plus largement à toute la création lumières, que le spectacle doit de tirer son épingle du jeu (bravo à Sébastien Lanoue, aux manettes).

Un petit carton jaune revient, et c'est un peu dommage, aux textes. Le propos, on nous le rappelle tout au long du musical, c'est la force des mots. On regrettera alors des chansons un peu fades, des vers simplistes.
En dehors de cela, c'est un sans faute... La musique prend le dessus, entraînante, avec des rythmes colorés et des morceaux d'ensemble qui font frissonner. Chœurs, chants zoulous, danses traditionnelles, vous font quitter la salle avec émotion et positivisme.


Pour qui ?
-Un spectacle instructif à voir en famille.






How to become a parisien in one hour

De qui ?
d'Olivier Giraud
                                                                                               




       

   

         
                       
De quoi ça parle ?
Comme le titre l'indique, vous apprendrez en une heure et dix minutes comment vous comportez comme le parfait parisien. And in english, please.

Et alors ?
Qu'y a t'il de plus intrigant que de voir un spectacle resté si longtemps à l'affiche, et à plus forte raison, régulièrement dans le top des réservations ?
C'est ainsi que je me suis trouvée face à Olivier Giraud, curieuse de voir un spectacle entièrement en anglais, dans une salle bien pleine, certes de touristes, mais aussi de nombreux parisiens et provinciaux.

On le sait, rien de tel qu'un accent bien français pour faire succomber les anglophones. Ici, cela fonctionne sans problème. Le rythme est enlevé, le texte maîtrisé, et surtout, les mimiques, caricatures du parisien râleur, de l'enthousiaste américain, de la clubbeuse de Paname, sont impayables.
Tout le monde en prend pour son grade, notre pays autant que ceux représentés parmi le public international venu au théâtre ce soir là.
Par dessus tout, on sent tout au long de cette heure à se moquer, la plus grande tendresse de la part de l'artiste, envers la France et envers tous ceux qu'ils parodient.

Une bien belle idée que ce seul en scène original et enjoué, qui fêtera son 500 000ème (!) spectateur en s'offrant l'Olympia en mai prochain.


Pour qui ?
-Vos amis touristes, expates, et globetrotters qui se régaleront tant il y a de vrai dans ces caricatures.






Les 39 marches

De qui ?
d'après John Buchan et Alfred Hitchcock,
mise en scène d'Eric Metayer.
                                                                                               




         
     

                   

                       
De quoi ça parle ?
Richard, londonien ordinaire mais séduisant, est entraîné malgré lui dans une aventure mêlant meurtres, fuite, complots et escapade champêtre.

Et alors ?
Je dois l'avouer, j'ai trouvé le démarrage de cette pièce un peu déstabilisant. Le ton s'installe après une dizaine de minutes, agréablement décalé. Amis du quatrième mur, on ne saurait vous conseiller cette pièce, où il est détruit avec autant de régularité que dans le clip "Wrecking ball" de Miley Cyrus.

Tout est prétexte à vous rappeler que vous regarder une pièce : les comédiens glissent d'un personnage à l'autre de manière frénétique, parfois sortent de leurs personnages sans vergogne, jouent avec le décor (très sobre, mais cela sert vraiment la pièce et sa mise en scène loufoque), parfois font partie intégrante de ce décor.

C'est finalement plus une prouesse de mise en scène qu'une franche comédie ; car il faut bien l'avouer, malgré une belle énergie, et un concept séduisant, la pièce semble longue, perdant complètement son rythme dans la recherche d'un épilogue qui tarde à venir. On finit par y voir une succession de sketchs avec un fil rouge, plus qu'une véritable histoire.


Pour qui ?
-Les fans de l'univers de Hitchcock, ou d'humour en décalage.





Toc Toc

De qui ?
de Laurent Baffie.
                                                                                               




                   
                     

                       
De quoi ça parle ?
Six personnes souffrant de tocs divers et variés se retrouvent dans la salle d'attente du Docteur Stern, qui a du retard. Ils ne se connaissaient pas, et pourtant, ils vont rapidement en savoir plus les uns sur les autres, et leurs "petits problèmes" difficilement dissimulables.

Et alors ?
Sujet sympa, et dialogues qui fonctionnent malgré une intrigue cousue de fils blancs. Je n'ai pas trouvé cela dérangeant, car à bien des moments l'humour repose sur cet effet "attendu", une fois qu'on a cerné les personnages et leurs tocs respectifs.
Le rythme se maintient, en grande partie parce qu'on s'attache facilement à ces énergumènes.

Je craignais un peu qu'on tombe dans de la vulgarité gratuite, souvent significative dans l'oeuvre de cet auteur : c'est une bonne surprise. On ne peut pas parler de subtilité, mais les tocs excusent bien des choses. Popeck, dans le rôle d'un vieil homme atteint du syndrome de la Tourette, se fait aisément pardonner les cocasses "bites" et "cul" qui ponctuent la pièce.
Ce qui est vraiment dommage, c'est le niveau de jeu, très inégal. Cela va du bon (mention spéciale à Stéphane Boucher) à l'inécoutable (Kym Thiriot, dont on aurait préféré voir le rôle muet, voir inexistant).

Le tout nous est servi dans un décor soigné. On passe un moment agréable


Pour qui ?
-Entre amis, sans problème.
-Pour les sorties en famille, si vous avez de grands ados. Avant 12/13 ans, s'abstenir.



Festival de Gérardmer : édition 2016


Pour la première fois, je me suis rendue à Gérardmer, pour sa 23ème édition du festival du film fantastique. Compte-rendu de cinq jours au pays des morts-vivants et du munster.




Gérardmer, petite bourgade nichée dans les Vosges, qui doit sa renommée à quelques mentions que je me souviens nettement avoir vu sur des boîtiers de VHS, dans mon enfance : "primé au Festival de Gérardmer", incitation directive dans les méandres d'un vidéoclub bien fourni en films d'horreur.

Le festival se tient fin janvier, chaque année, du mercredi au dimanche. Un pass pour toute la durée de l'événement vous donnera accès à tous les films (hormis l'ouverture et clôture réservées sur invitation), les différentes activités, le tout pour 95€. Une trentaine de films sont programmés, incluant pas mal de longs métrages hors compétition, des rétrospectives en hommage à des réalisateurs du genre, et une série de courts métrages.

La ville n'est pas bien grande, regorgeant de restaurants et boutiques du terroir, en plus des 4 salles de cinéma déployées pour l'occasion.
VU, LU, ENTENDU a testé :

-Se rendre à Gérardmer
Le covoiturage était de loin la solution la plus économique, mais aussi la plus pratique. La complexité autant que le tarif d'un tel trajet en métro/train/bus était rédhibitoire.

-Se loger à Gérardmer
Rejoignant un groupe conséquent d'habitués, j'ai eu la chance de me trouver dans un appartement spacieux et cosy, en plein coeur de la ville. Trouvaille AirBnB, il est fortement conseillé de ne pas s'y prendre à la dernière minute. En particulier si vous venez sans véhicule personnel, les quelques hôtels pas trop chers se trouvant à bonne distance des festivités.

-Se nourrir à Gérardmer
On peut s'attendre à des prix à la hausse, dans une station de montagne. Les commerçants respectent cette attente haut la main, avec des menus dépassant allègrement mes habitudes parisiennes, ce qui n'est pas peu dire. J'effectuerais une bonne partie du Festival à grands renforts de sandwichs, du coup. Les boulangeries, très nombreuses, offrent de bien sympathiques desserts. Par ailleurs, le café devenant dès le deuxième jour un allié de taille, chaque salle de cinéma dispose d'une machine à expressos, vendu pour 1€.

-Les films
Il y a de tout, évidemment, de l'ennuyeux au trépidant. Etant parvenue à glisser quelques 14 films dans mon planning, j'ai retenu un top 3 sur le cru 2016.
COOTIES, de Jonathan Milott, où des enfants infectés par des nuggets mutent en zombies dévoreurs de profs ;
BONE TOMAWAKH, de S. Zahler, un western d'horreur où un villageois part affronter une tribu troglodyte qui a enlevé sa femme ;
BURRYING THE EX, de Joe Dante, comédie fantastique, où une jeune femme revient d'entre les morts pour pourrir la vie de son ex-copain.
Pour ce qui est d'organiser les séances, cela se fait "facilement" en ligne, à l'avance. Le plus compliqué reste de faire sa sélection parmi tous les films proposés, et aspect non négligeable, d'intégrer à son parcours le temps de trajet d'un cinéma à l'autre (prévoir 10 à 15 minutes).
Un seul petit regret : aucune tolérance pour les retardataires en salle, alors que parfois le retard n'est que le fruit d'une séance précédente qui aura elle aussi pris du retard.

-Les activités
En plus des films, et en restant dans l'ambiance, plusieurs ateliers sont proposés. Rencontres avec des artistes, expositions, conférences... Pour ma part, j'ai assisté à une masterclass de maquillage sur le thème de "la planète des singes", animé par un spécialiste doué et pédagogue.
La médiathèque de la ville organise également, à intervalles réguliers, des ateliers d'écriture dont celui auquel j'ai assisté, sur le thème de la nouvelle fantastique. En petits groupes, des consignes et exercices d'écriture sont donnés par une intervenante, écrivain public et auteure.

Un bilan très positif de cette expérience, surtout parce qu'en quelques heures à peine on se sent pris par l'ambiance, et l'envie de dévorer de nouveaux films et débattre avec d'autres passionnés.
On croise, au détour d'une projection, par hasard Claude Lelouch ou Dominique Pinon, on se fait recommander le meilleur des films des éditions précédentes... et on comprend assez vite les habitués qui se donnent rendez-vous depuis tant d'années pour cette célébration d'un genre souvent sous-estimé.







Marine Baousson



                                                                                               



                                         
                       
De quoi ça parle ?
Des thèmes abordés parmi les plus divers : la Bretagne, le fitness, les comédies romantiques américaines, mais surtout, Léo et Popi.



Et alors ?
Il se trouve que j'avais déjà vu se produire Marine, il y a plusieurs années, et que c'est en me demandant comment son écriture avait évolué que j'ai eu envie de voir son spectacle actuel.

Depuis son passage au Pranzo, il est certain que l'artiste a pris de l'aisance, et c'est un plaisir de passer cette heure et demie avec elle. Qui plus est, sur un bateau : un petit plus si vous ne connaissez pas encore La Nouvelle Scène, péniche restaurant/spectacles, bien sympathique (on s'habitue vite au léger roulis, je vous promets).

Ce qui fait la différence ? sa spontanéité, et son authenticité. La jeune bretonne a un don rare dès lors qu'elle échange avec son public, piquante et pétillante mais jamais vulgaire.
En dehors de ce talent d'improvisation et de répartie, des textes sur la vie de tous les jours, par une comédienne décomplexée aux allures de bonne copine.
La touche finale est apportée par un choix de bande sonore façon "boom des années 90". Au top !

Pour qui ?

-Vous et votre bande de copines. Vous chanterez les tubes des Spice Girls jusqu'au bout de la nuit.