Desperate Housemen

De qui ?
Jérome Daran, Alexis Macquart et Stéphane Murat.





De quoi ça parle ?
Jérome fait face à une rupture douloureuse : heureusement, ses deux copains Alexis et Stéphane sont là pour lui remonter le moral et lui donner des conseils avisés pour envisager son avenir sentimental.

Et alors ?


J'ai toujours eu un faible pour les plateaux d'humoristes : celui-ci dépoussière le genre, avec un fil conducteur, ayant pour point de départ la peine d'un trentenaire, très vite rejoint par ses deux complices.

Chacun, tour à tour, a un prétexte pour se retrouver seul en scène, et nous embarquer dans son propre univers humoristique.

Daran, c'est le lover loser, romantique armé de sa guitare.
Macquart, l'homme moderne et acerbe qui ne mâche pas ses mots.
Murat, l'ami un peu nigaud, naïf, aux réflexions amusantes.

Le trio fonctionne bien et permet de découvrir trois registres complémentaires.

Personnellement fan de Jérome Daran, j'ai adoré le retrouver ici, tout en regrettant un peu que son passage soit trop proche de son ancien spectacle, découvert il y a une dizaine d'années au Point Virgule.

La salle, pleine à craquer, ne boude pas son plaisir devant ces Desperate Housemen, pas si désespérés que ça et plein de ressources pour nous amuser de ses histoires de couples.


Pour qui ?
- Entre copines, pour une soirée entre filles
- En couple, pour se retrouver et se nourrir d'une bonne dose d'autodérision


L'école des Femmes

De qui ?
Molière, sur une musique d'Offenbach et mis en scène par Nicolas Rigas.


De quoi ça parle ?
Arnolphe a son idée sur tout, et notamment sur la femme qu'il compte prendre pour épouse. Tant et si bien qu'il a formé le dessein de forger le caractère et l'éducation de la charmante Agnès, depuis son enfance, pour la maintenir ignorante des choses de la vie. Il n'a plus qu'à convoler avec sa femme idéale !

Et alors ?

Un Molière en costumes et en alexandrins, dans un théâtre à l'ancienne, délicieusement désuet.

Un trio de musiciens en live, jouant quelques morceaux d'Offenbach bien choisis : violon, violoncelle et flûte, font partie intégrante de cette version.

Un texte sur la condition de la femme, loin d'être poussiéreux.

Une interprétation axée sur le comique, l'excès, les cascades, et ponctuée de chant lyrique par ces comédiens aux multiples talents : mention spéciale à Mademoiselle Amélie Tatti, l'Agnès de cette mise en scène musicale, au visage angélique et à la voix cristalline.

Un classique divertissant, qui tombe à pic pour les fêtes !


Pour qui ?
- En famille, ou avec des scolaires, à partir de 10/11 ans.

Un conte de noël

De qui ?
d'après Charles Dickens.



De quoi ça parle ?
Souvenez-vous de Monsieur Scrooge : vieillard avare et amer qui ne comprendra l'esprit des fêtes que par la visite d'un esprit, qui lui fera visiter les Noëls passé, présent et futur pour lui ouvrir les yeux et le coeur.

Et alors ?
L'illustre Christmas Carol se trouve ici magnifiquement adapté par Samuel Sené : on y retrouve l'esprit du conte dans une version de 80 minutes.

Une musique entraînante, une mise en scène ingénieuse, un décor sobre et efficace, composent cette version qui ravira toute la famille.
Les plus jeunes saisiront le message fort de l'oeuvre de Dickens tout en s'amusant du personnage de Tom, l'esprit malicieux. Les parents se laisseront charmer par ce retour en enfance mais aussi par l'interprétation juste de cette distribution : on retiendra notamment Vincent Morisse, qui prête ses traits au vieux Scrooge.

Les accessoires, et en particulier les costumes, contribuent beaucoup à la magie de ce moment : les tenues d'époque et les perruques sont réussies, plongeant le spectateur au coeur d'un hiver du 19ème siècle.
Les chansons, jouées en live par un orchestre que l'on découvre pendant le spectacle, apportent la touche de modernité, avec des airs variés.

Une parenthèse à s'offrir en famille.



Pour qui ?
- Avec vos enfants (à partir de 5/6 ans).


Ce soir je suis allée au théâtre

C'était un lieu accueillant, avec un espace d'attente vaste et convivial, une salle sympa proposant un super rapport scène/public, et un spectacle de qualité.


Et pourtant, l'expérience fut si dérangeante que je rentre avec une seule envie, celle de rédiger ce billet.

Le public. Quel public... Honteux. Des retardataires se présentant jusqu'à une heure après le début de la représentation. Des groupes d'adultes qui discutent entre eux pendant le show, à haute voix. Des écrans de portables qui clignotent d'un bout à l'autre de la salle. Et le coup de grâce : cette femme, qui en pleine pièce, a répondu à un appel sur son téléphone.


Vraiment ? Pendant un spectacle vivant ?

J'avais déjà vu des spectateurs se comporter avec ce genre de mépris au cinéma, mais au théâtre ?
Est-ce que nos salles, de théâtre comme de cinéma, vont être elles aussi touchées par ces incivilités qui empoisonnent le quotidien ? Nos lieux de détente et de loisirs vont-il devenir aussi stressants qu'une rame de métro en heure de pointe ?

Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas ma langue de ma poche, mais cet incident m'a tellement choquée que sur le coup, je suis restée sans voix.
Cette femme, ces autres personnes agissant dans un égoïsme aveugle, m'ont gâché la soirée, et sans doute celle d'autres spectateurs.

Moi qui encourage mes proches, mes collègues, mes clients, de parfaits inconnus, à sortir plus souvent au théâtre, je vais y mettre un bémol : si vous faites partie de cette minorité sans respect et sans honte, s'il vous plait, restez chez vous.

Le spectacle est bien, beau, vivant, vital. Ne le gâchez pas pour ceux qui l'aiment et le contemplent, comme pour ceux qui le créent et le portent à bout de bras.