Jean-Louis XIV

De qui ?
de Nicolas Lumbreras.


De quoi ça parle ?
Le Roi de France avait promis à son épouse la Reine de cesser ses infidélités et congédier toutes ses maîtresses... Mais il ne peut se résoudre à renoncer à sa favorite, à qui il donne un rendez-vous secret ! Seront-ils surpris lors de cette escapade romantique ?

Et alors ?

Un spectacle musical sur fond de fiction historique, le tout orchestré par Monsieur Lumbreras qui nous avait régalé il y a deux ans avec "Cousins comme cochons".

On retrouve sa "patte", les thématiques de boulevard et de grivoiserie avec une empreinte moderne et dynamique, mais aussi une partie de la distribution fulgurante de son précédent show, pour notre plus grand plaisir.
On retiendra Emmanuelle Bougerol, parfaite en reine espagnole au caractère bien trempé, et Nicolas Lumbreras lui-même, au piano et qui alterne plusieurs personnages tout au long de cette histoire rocambolesque. Serge Da Silva est une excellente découverte, incarnant à merveille ce Roi obsédé sexuel et cocasse.

Le décor est à la fois sobre et travaillé, oeuvre de la désormais incontournable Juliette Azzopardi, qui créé ici une "boîte magique", idéale à ce petit espace tout en situant bien les différents lieux et en garantissant quelques gags au passage.

Gros coup de coeur enfin sur les chansons de ce nouveau spectacle, dans la veine de "Cousins comme cochon", avec des mélodies qui restent en tête et des paroles loufoques à souhait.

On se marre jusqu'à l'épilogue, brillant et savoureux.



Pour qui ?
- Les fans de musicals, sans hésitation.
- Parfait pour un enterrement de vie de jeune fille ou garçon !
- Vos potes bretons vont adorer.

7 morts sur ordonnance

De qui ?
mise en scène d'Anne Bourgeois, d'après le film de Jacques Rouffio.



De quoi ça parle ?
Dans une ville de province, un chirurgien émérite se suicide, poussé à bout par le directeur de sa clinique. Dix ans après les faits, un autre chirurgien se voit confronté au même harcèlement et découvre la vérité sur son prédécesseur.

Et alors ?


L'histoire s'inspire d'un film, qui s'inspire lui-même de faits réels.
Et le souci de ce fait divers, de ce double "bullying" à dix ans d'intervalle, c'est qu'on a du mal à y voir une trame narrative suffisante pour générer une pièce de près de deux heures.

Nous avons un premier médecin, Berg, qui jour après jour cède à la folie, manipulé par son patron mais aussi vraisemblablement présenté comme un être étrange, dont la réputation d'excellent chirurgien a exacerbé l'égo.
Le second, humble, intègre, rigoureux, dont le seul "tort" est d'avoir le coeur fragile, glisse sur cette pente dangereuse sans trop qu'on comprenne comment et pourquoi : c'est autant la faute de ce directeur qui le persécute, que la sienne, alors qu'il devient obsédé par Berg à qui il se compare.
Pourquoi vouloir défier un cadavre, en particulier s'il a connu un destin si tragique ?

Si l'histoire m'a laissée sur ma faim, elle est fort heureusement portée par un casting impeccable et une mise en scène moderne dont on appréciera les effets et lumières.
Les interprètes sont tous excellents et nous font passer un moment d'exception.

On retiendra surtout Claude Aufaure à la voix délicieusement sournoise, dans le rôle du directeur, et Valentin de Carbonnières, brillant autant par son jeu impeccable que par son physique envoûtant.

Pour qui ?
- Les passionnés de psychologie, ou de faits divers psychologiques.

Le crédit

De qui ?
de Jordi Galceran, mis en scène par Eric Civanyan.


De quoi ça parle ?
Un banquier reçoit un client, qui demande un crédit, sans être solvable. Ce dernier se voit notifier un refus, mais va insister et utiliser toutes les cartes qu'il a en main pour obtenir gain de cause.

Et alors ?


Un duo qui fonctionne et porte cette pièce comme un impeccable costume pour deux.

Russo incarne à merveille ce banquier droit, sûr de lui, mais dont la confiance va s'émousser petit à petit face à la verve de Bénureau, ce client absurde aux arguments improbables.

Le texte est amusant, et nous tient en haleine sur un échange incongru, comme un bras de fer aux allures de "dîner de cons". La thématique, pas si commune, de l'univers bancaire, est travaillée avec des axes chers au théâtre de boulevard, et ça marche.

La lumière, le décor, la musique, se veulent discrets, pour laisser la part belle à la joute de ces deux comédiens.
Une pièce sympathique et divertissante.

Pour qui ?
- Quadras, quinquas y emmèneront avec plaisir leur moitié ou leurs amis.