Visite Enquête au Père Lachaise

Marre des longs dimanches de grisaille, en ce mois d'août où Paris boude ?

Et pourquoi pas une (re)découverte insolite d'un quartier ou d'un monument de notre belle capitale ?

Plutôt l'âme d'un enquêteur ? Ou envie d'une visite théâtrale ?

Entre jeu et comédie, VISITES SPECTACLES PARIS propose plusieurs hauts lieux de la vie parisienne, guidée de manière ludique.





Visite contée de l'Opéra Garnier, ou des jardins de Versailles... Visite théâtralisée de Montmartre, du Marais ou des Passages Couverts... ou encore Visite Enquête au Palais Royal, ou au Père Lachaise.



C'est cette dernière option que j'ai eu le plaisir de tester, dimanche dernier : le temps est parfait, un peu nuageux et frais, de quoi créer sur le cimetière une ambiance presque automnale et mystérieuse.



Le guide-comédien qui nous accueille, nous met tout de suite dans le bain : un meurtre a eu lieu durant la nuit, perturbant l'ordre des visites traditionnelles, et nous allons pouvoir l'aider à récolter des indices.




Un périple s'en suit, entre les tombes des plus illustres résidents du Père Lachaise.
Un petit carnet aide à récolter les informations, à observer les lieux : c'est assez ludique et idéal pour s'y balader en famille. Les plus jeunes pourront d'ailleurs se prêter au jeu aisément.






La recherche est entrecoupée par notre guide, qui aiguille l'enquête mais vient aussi raconter de nombreuses anecdotes sur le célèbre cimetière.

On s'éloigne du schéma classique de ce type d'excursion, car ce format se prête à répartir le groupe de visiteurs, pour privilégier des moments en aparté avec le comédien, qui ne manque ni d'humour ni de connaissances.

Une expérience vraiment sympa, qui change, et qui est une excellente alternative pour les parisiens comme pour les visiteurs à voir d'un nouvel œil la beauté et les coulisses de Paris.


Visites d'environ 2 heures, conseillées à partir de 6 ans


Infos et réservations


C'est dans la tête

De qui ?
Alexandra Pizzagali.





De quoi ça parle ?
Un one woman show très actuel, où se croise la trentenaire d'aujourd'hui et la folie.

Et alors ?
Un melting pot coloré, mixant féminisme, grivoiserie, tabous, avec un humour oscillant de l'anthracite au carrément noir.
Que la demoiselle porte ma foi plutôt bien.

Le texte, aux saveurs variées, n'épargne personne : de la déportation juive à Daesh, en passant par les relations de couple, de famille, et bien évidemment, le sketch culte d'Alexandra Pizzagali sur les femmes enceintes, un régal dont on ne lasse pas.

Si l'écriture manque un chouilla d'égalité selon les thèmes abordés, on n'en perd néanmoins pas une miette car l'artiste est surtout une excellente comédienne qui nous embarque avec son personnage aux multiples facettes.
Dans ses mimiques, dans sa voix, elle dégage sincérité et sympathie, charme et charisme.

Un cocktail détonnant qui en font une humoriste à suivre !

Pour qui ?

- Entre potes, ou entre collègues pour un afterwork piquant
- Un enterrement de vie de jeune fille ou de garçon
- Avec ce membre de votre famille qui vous gonfle parce que ce serait tellement bien que vous pensiez à faire un enfant car votre horloge biologique n'attend pas

Avignon 2019 - Nos années parallèles (Théâtre Buffon)

De qui ?
Stéphane Corbin, mise en scène de Virginie Lemoine.

De quoi ça parle ?
Les destins et voix entrecroisés d'un fils et de sa mère : elle affrontant le cancer, et lui l'affirmation de son homosexualité.


Et alors ?

Fan absolue du spectacle 31, je n'aurais pour rien au monde manqué ces Années Parallèles où l'on retrouve une partie de la même équipe : Virginie Lemoine, à la mise en scène, base ici l'action et le décor sur une grande sobriété, pour laisser place à l'émotion et aux talentueux comédiens, la magnifique Valérie Zaccomer, et le bouleversant Alexandre Faitrouni.

Dans l'ombre, le pianiste, le créateur : Stéphane Corbin joue cette adaptation de son propre roman autobiographique, qu'il a su mettre merveilleusement en musique et en spectacle.
On se retrouve dans les détails intimes et sincères de l'un ou l'autre des personnages, on vibre avec eux, par les mots mais surtout par les chansons, touchantes, troublantes.

1h15 s'enfuit, sans y paraître, et sans que nous ne parvenions à dissiper un sourire aux coins de nos lèvres et une larme aux coins de nos yeux.

Mon coup de coeur Avignon 2019.

Avignon 2019 - Jambonlaissé (Théâtre l'Optimiste)

De qui ?
La compagnie Boccamela.

De quoi ça parle ?
L'une des œuvres majeures de Remuepoire, où le prince du Danemark, Jambonlaissé, vient de perdre son père le roi, tandis que son oncle accède au trône. C'est alors que le prince reçoit la visite du fantôme de son père.


Et alors ?
Adaptation cocasse de Hamlet, traduite du texte original par Google, qui nous donne un bijou aux dialogues absurdes sans pour autant perdre le sens premier de la pièce.

Cette version, résolument drôle, parle des héros de Shakespeare de façon très moderne, via des filtres qui nous les rendent plus abordables et moins sinistres malgré un destin tragique.
On nous parle de nous, de la force des mots, de l'incompréhension et de la folie.

La mise en scène d'Alice Faure, truffée de références pop, geek et de second degré, et ses 4 comédiens, tous très justement choisis, sont autant de raisons de se laisser tenter.
Car sous des airs "WTF", la minutie des costumes, des moues, des lumières multicolores surgit, et sous la légèreté apparente, se distingue la force d'une pièce connue de tous, mais ici réinventée.

Avignon 2019 - Walking Thérapie (Théâtre des Béliers)

De qui ?
de Fabrice Murgia.

De quoi ça parle ?
Un thérapeute et son assistant nous proposent, le temps d'une promenade, d'embrasser nos maux intérieurs.

Et alors ?
L'entrée en matière n'est pas banale : on vous remet, en plus de votre ticket, un casque audio et un tabouret transportable, qui deviendront vos outils pour suivre cette aventure.

Puis la foule de spectateurs emboîte le pas à deux énergumènes, qui vont mener la danse, ou plutôt la thérapie promenade de ce sketch géant et itinérant.
Le casque permet de ne jamais perdre le fil, et l'on déambule dans les rues d'Avignon, à la recherche de notre "sérénité" face aux malheurs de la vie, présents, passés ou à venir, unis par la voix et les élucubrations de nos thérapeutes.

Les deux comédiens maîtrisent parfaitement la gestion de leur spectacle en plein air, les interactions avec les non spectateurs intrigués par ce groupe casqué, l'humour noir et le sens de la répartie.

La comédie, aussi immersive que musicale, est ponctuée de plusieurs chansons, et de pauses à divers endroits de la ville.
La représentation en elle-même sert de parade pour promouvoir cet ovni, que l'on vous recommande pour une expérience originale durant ce festival.



Avignon 2019 - Arlequin, serviteur de deux maîtres (Théâtre du Roi René)

De qui ?
la Compagnie Grenier de Babouchka.

De quoi ça parle ?
Clarisse vient de se fiancer à Silvio, et les deux jeunes gens sont fous de joie et d'amour. C'est alors que Federigo, son précédent promis que tout le monde croyait mort, refait surface et semble bien décider à faire valoir ses droits. Mais il s'agit en fait Béatrice, la soeur de Federigo, qui sous l'apparence d'un homme, tente de comprendre ce qui s'est passé pour protéger son propre amant.

Et alors ?
Nouvelle adaptation de la compagnie Grenier de Babouchka, qui affirme depuis plusieurs saisons sa patte dans l'univers des classiques.
On y découvre ou redécouvre la pièce de Goldoni vu dans le prisme des années 20.

Une couleur originale qui donne à la pièce un ton aypique et de forts jolis costumes.
Cette teinte s'invite dès la scène d'ouverture, embarquant immédiatement le spectateur dans son tourbillon.

On retrouve le dynamisme de cette troupe tant dans l'humour que dans la musique (en live), et dans leurs personnages bien trempés, très théâtraux.


Un moment à savourer en famille.

Avignon 2019 - Les 1001 Nuits (Théâtre Arto)

De qui ?
la Compagnie Tabasco.

De quoi ça parle ?
Shéhérazade vous plonge dans la magie du Conte des Coeurs Jumeaux, dans la lointaine contrée d'Egypte.

Et alors ?
Un spectacle familial plein de douceur et de poésie.

Cette fable ancestrale, narrée par trois comédiens pluridisciplinaires, alterne les personnages, et les effets visuels et musicaux, avec un rythme captivant.

Des marionnettes et des costumes du plus bel effet créent, tout en simplicité, un univers magique, où les vizirs, les Djinns et la destinée s'entremêlent.

On sera forcément embarqué et séduit par la proposition de ce conte d'autrefois, durant une heure qui passe sans temps mort. A voir en famille, de 7 à 77 ans.


Adri1

De qui ?
Alex Goude et Adri1.




De quoi ça parle ?
Adri1, talent découvert dans The Voice, nous dévoile son premier seul en scène musical et interactif !

Et alors ?

Un concept rigolo et novateur est la clé de ce spectacle.
Dès l'entrée en salle, le spectateur est invité à ne PAS éteindre son smartphone, mais au contraire, à télécharger une application qui lui servira de "télécommande" pour le déroulement du show.

Le petit plus : on vous fournit même une power bank !

C'est parti pour découvrir l'univers d'Adri1, fait de kitsch, de chansons, de costumes, de jeux, de voix de personnage et de parodies.
Le côté ludique de l'application créé une atmosphère très particulière où le public s'unit pour casser le quatrième mur, entrant rapidement dans le jeu des interactions avec l'artiste.

Une ambiance bonne franquette donc, un décor efficace avec un écran géant, impératif au suivi de l'application, et une multitude de petits accessoires, font oublier le côté décousu du spectacle.
Car il faut bien l'avouer, on perd facilement le rythme : on le reprend cependant sans peine, impatient de connaître la prochaine proposition du meneur de jeu.

C'est donc surtout un moment de partage, où venir entre amis ou en famille.

Enfin, on ne peut pas évoquer ce spectacle sans mentionner la voix toute singulière de ce chanteur, particulièrement touchant quand elle s'envole dans les aigus.


Pour qui ?

- En famille, y compris avec les plus jeunes !
- Un enterrement de vie de jeune fille, ou un groupe d'amis en quête d'un divertissement sympa et fédérateur

Ménopause

De qui ?
Alex Goude.



De quoi ça parle ?
4 femmes "d'âge mûr" que tout oppose, se retrouvent un jour coincées au rayon lingerie d'un grand magasin. Mais derrière leurs différences nombreuses, un point commun : la méno... enfin, le changement, quoi.

Et alors ?

Une thématique originale, un traitement qui ne l'est pas moins.

Entre deux rayons, et deux chansons, ces quatre femmes racontent leurs déboires sentimentaux, professionnels, intimes.

Car c'est une comédie presque musicale qui se joue là, avec de nombreuses parodies de chansons connues, interprétées haut la main par un quatuor de choc : Christine Khandjian, la jardinière hippie... Marianne Viguès, la Maman de famille nombreuse... Marion Posta, l'actrice sur le retour... Dominique Magloire, la business woman accomplie.

Les chansons sont véritablement ce qui habille le spectacle de swing, de légèreté, avec des harmonies impeccables entre ces quatre voix.


Les dialogues, du coup, passent au second plan, car un peu clichés. On y reconnaît la touche "Alex Goude", qui truffe de jeux de mots les échanges entre ces dames, jusque dans la voix off, celle du responsable du magasin.

L'univers du centre commercial en soldes, temple féminin par excellence, s'instaure sur un décor pratique et astucieux, où le jeu de lumières soigné permet le brin de kitsch nécessaire à cet ensemble qui ne manque pas d'énergie.

Une pièce estivale comme on les aime !


Pour qui ?

- Votre Maman et ses copines
- Un enterrement de vie de jeune fille

The World of Banksy

Une toute nouvelle exposition se dévoile en ce début d'été à l'Espace Lafayette-Drouot, consacrée à l'artiste BANKSY.



On ne présente plus le mystérieux Roi du Street Art, aux œuvres empreintes de messages forts, entre dérision, dénonciation et rébellion.




Au cœur de la Galerie, ce sont une centaine de tableaux et fresques, pour la plupart reconstituées à l'identique et grandeur nature, que l'on découvre avec surprise. L'esprit graffiti est superbement rendu par la taille des espaces et l'atmosphère "underground" de la mise en scène.






La visite démarre d'ailleurs par un escalier qui nous plonge dans la pénombre, et les premiers tableaux se découvrent dans un jeu de lumières colorées, que l'on va suivre pour peu à peu remonter à la surface. Le chemin est tracé par des empreintes au sol, comme celles d'un animal incongru.














On ne peut rester indifférents devant les thématiques des salles : politique, capitalisme, guerre, la société est passée au crible fin et à la bombe de peinture, avec une honnêteté déroutante et un humour noir rassurant.






L'Exposition se tiendra jusqu'au 31 juillet : ne tardez pas.

Réservez par ici

Derniers baisers

De qui ?
Franck Le Hen.





De quoi ça parle ?
Anthony, acteur vedette de "Premier bisou", a accepté pour une fois de participer à une convention organisée par des fans, 25 ans après la diffusion de la série. La journée, et sa plus grande admiratrice, lui réservent de nombreuses surprises en le plongeant dans son passé.


Et alors ?

Entre nostalgie et parodie...

Antony Dupray et Magalie Madison, deux des figures emblématiques des séries AB, jouent le jeu et portent avec autodérision ce projet qui parlera à tous les "jeunes" d'une époque pas si lointaine. Le spectacle, mi fiction, mi réalité, évoque leur parcours, la gloire passée qui leur a apporté beaucoup, mais leur a collé l'étiquette d'un personnage et d'un genre qui ne les quitte pas un quart de siècle plus tard.

Sous ses airs de comédie potache et mièvre, la pièce aborde donc un passé intense et un présent pas si simple.

Les "fans", interprétés par Caroline Gaget et Matthieu Nina, reflètent le sentiment de toute une génération, avec justesse et sincérité, et une pincée de caricature et de références.

Une jolie surprise, un divertissement efficace.

Pour qui ?

- Les 80's et 90's kids
- Un enterrement de vie de jeune fille, pour la pétillante "Annette" et le charmant Anthony

Huckleberry Finn

De qui ?
Didier Bailly et Hélène Cohen, d'après Mark Twain.




De quoi ça parle ?
Le jeune Huck, élevé par sa tante, redoute le jour où son père reviendra le chercher. Tant et si bien, qu'il finit par prendre la décision de fuir. Le même jour, l'esclave Jim prend la même décision, voulant gagner sa liberté et racheter sa femme et sa fille. Les deux protagonistes vont être réunis par le destin et le fleuve du Mississippi.


Et alors ?
Une adaptation délicate, celle d'une oeuvre adressée à la jeunesse mais dont les thématiques et rebondissements sont sombres, abordant sans détour l'alcoolisme, la violence, l'esclavage.

Le spectacle prend le parti de suivre les deux axes, celui, léger, de l'enfant espiègle aux multiples aventures, juxtaposé à celui qui plonge le personnage dans de véritables interrogations (le bien et le mal, le racisme) ou terreurs (la mort par noyade ou fusillade, l'ombre de son père qui pourrait le chercher et le tuer).
On passe de l'un à l'autre, tantôt amusé par les remarques de Huck, ou la belle amitié qui l'unit à Jim, tantôt ému lorsque nos personnages traversent de douloureuses épreuves.

La mise en scène, dans cette salle intimiste, allie de jolis effets de marionnettes, un décor à cachette, et un jeu de lumières efficace.

Enfin, la distribution est l'élément le plus puissant de la pièce, chacun incarnant avec justesse son personnage et ses chansons : Alain Payen en narrateur, Joël O'Cangha en Jim, et Morgan L'Hostis dans le rôle du jeune Huck.

Pour qui ?


- En famille (avisée)
- Les fans de Twain, que cette adaptation fidèle réjouira

Kean

De qui ?
Alexandre Dumas, mise en scène d'Alain Sachs.



De quoi ça parle ?
Dans le Londres de 1830, on ne parle que de l'acteur Edmond Kean, grandiose tous les soirs dans les chefs d'oeuvre de Shakespeare. D'ailleurs, les nobles femmes se pâment dans leurs loges, mais est-ce pour le comédien ou pour l'homme ? Iraient-elles jusqu'à se déshonorer pour lui plaire ?


Et alors ?
Une fort belle adaptation, enjouée, classique sans être désuète.

Dans un décor modulable et des costumes sophistiqués absolument superbes, les comédiens nous entraînent dans le temps, dans une Angleterre aux mœurs différentes, notamment en ce qui concerne l'honneur, le devoir, et surtout la position des femmes.

Justine Thibaudat (nommée aux Molières en révélation féminine pour ce rôle) incarne avec grâce Anna Damby, fausse ingénue, véritablement ingénieuse, éprise du théâtre autant que de Kean.
Elle s'impose comme moderne et émancipée face à sa rivale, la Comtesse de Koefeld, que les manières précieuses et la superficialité ancrent une ère dépassée.

C'est aussi une ode à l'acteur, à sa responsabilité d'artiste et à la facette cachée de sa vie d'homme, alors qu'on découvre en Kean un être désabusé et ivre, endetté, coureur de jupons, victime du "star système" du 19ème siècle.
Dumas s'inspira d'ailleurs de faits réels, le véritable Edmond Kean étant à l'époque la coqueluche européenne des planches, tout autant qu'un alcoolique notoire vivant au dessus de ses moyens.


La force de cette pièce est d'aborder cet aspect historique et ces thématiques avec un ton léger, souvent amusé, et avec beaucoup de rythme.

Deux heures divertissantes qu'on ne voit pas passer.


Pour qui ?

- Les amateurs de fiction historique
- Les fans de classiques revisités


Belles de nuit

De qui ?
de Jonathan Kerr.



De quoi ça parle ?
Un narrateur/accordéoniste nous entraîne dans l'univers nocturne et obscur d'une maison close parisienne en 1946. La tenancière, stricte mais pleine de tendresse envers ses trois travailleuses, vient d'apprendre qu'un arrêté les contraint à fermer l'établissement. Au même moment, un homme mystérieux surgit de son passé.


Et alors ?
Un sujet intéressant, traité avec goût, et une partition soignée, interprétée en live par des chanteurs/comédiens/musiciens.

Un peu dommage cependant pour le livret, les textes paraissant moins travaillés que la musique, et les dialogues menant à un scénario cousu de fil blanc.


La mise en scène, toute en sobriété, allie un jeu de lumières efficace, et 3 grandes boîtes vitrées, que l'on transforme en un instant en estrade, en loge, en vitrine.

On appréciera particulièrement ici la polyvalence des artistes et leurs timbres de voix originaux (on retrouve par exemple la très jolie Roxane Le Texier, vue dans 1789 les amants de la Bastille).
Les thématiques abordées sont variées : la condition des filles et leur vision de leur métier, les abus sexuels, l'amour, dans un contexte historique subtilement représenté.




Pour qui ?

- Les adeptes de musical épuré et vocal


The New York Comedy Night

Mes lecteurs le savent, je suis particulièrement friande de plateaux d'humoristes, et celui que j'ai découvert un peu par hasard cette semaine m'a enthousiasmé !

Mais qu'est-ce que le NEW YORK COMEDY NIGHT ?
Comme son nom le suggère... Du stand-up, mais en anglais !




Sebastian Marx (que j'avais adoré lors de son spectacle à la Nouvelle Seine) est à l'initiative de ce projet sympa sur lequel ils invitent ses condisciples venus des Etats-Unis, du Canada, et d'ailleurs. Belle surprise hier soir avec notamment le canadien Sugar Sammy pour conclure le set en beauté.

Un plateau hétéroclite, à l'image du public qui compte quelques expats, des touristes, mais aussi des parisiens amoureux de la langue de Shakespeare.

L'espace d'un instant, on pourrait se croire dans un comedy club de Manhattan, dans une atmosphère aussi intimiste que conviviale.

La salle, écrin secret dissimulé dans les couloirs du mythique Olympia, complète l'expérience par son côté insolite.

Un rendez-vous mensuel, où les artistes changent à chaque fois.

"Vraiment pas mal", et même plus que ça, vous pouvez d'ores et déjà booker vos places pour les séances à venir (20 juin et 11 juillet) avant une petite pause estivale !


Réservez par ici


Mentir is not good

De qui ?
de Vincent Piguet.


De quoi ça parle ?
Max, comédien, est brouillé avec son père depuis 15 ans. Que dirait son papa d'ailleurs, en apprenant qu'il est nommé aux Molières ? Et si Yvou, son meilleur ami, allait se faire passer pour le nouvel auxiliaire de vie à domicile du père, pour connaître son opinion ? Pendant ce temps, et en échange de bons procédés, Max écrira la comédie musicale qu'Yvou rêve de jouer sur la scène du Palais des Glaces, où il donnera la réplique à sa copine, Marie.


Et alors ?
Très belle surprise avec cette comédie "presque" musicale, comme l'ont appelé les deux compères à qui l'on doit cette pépite.

Véritable festival du calembour et de la parodie, le spectacle est un enchaînement de jeux de mots douteux, de situations cocasses, donc le rythme monte en puissance à chaque scène.

Les parodies, qui deviennent un fil rouge qui nous tient en suspens durant la pièce, sont tout à fait savoureuses. Imaginez un peu... L'action se passera d'un zoo, avec une chanson d'ouverture toute trouvée : "Il suffira d'un cygne" ! Ce n'est ici qu'un exemple des nombreux tubes que vous réserve le duo.

Car rien n'arrête Max ni Yvou, amis à la scène certes, mais dont la complicité transparait jusque dans les interprètes.

Vincent Piguet écrit ici, entre deux scènes loufoques, un joli plaidoyer sur la vérité, l'urgence de la déclarer tant qu'il est temps, et nous amène du rire à l'émotion sans prévenir.

Patrick Chanfray (tout à fait charmant d'ailleurs), alterne les mimiques et les bourdes, avec des allures de grand rêveur faussement ingénu.


Un moment de plaisir qui passe trop vite !

Pour qui ?

- En famille tout particulièrement (avec de grands ados... ou avec vos parents)
- En couple aussi !
- Les fans de comédie musicale décalée !

La troupe à Palmade s'amuse avec ...

De qui ?
la troupe à Palmade.




De quoi ça parle ?
La troupe de 30 comédiens reprend du service ! Comme depuis dix ans, le mot d'ordre est le même : les comédiens, autour d'une idée ou d'une thématique, travaillent en duos ou petits groupes des sketches.


Et alors ?
C'est avec joie que j'ai appris que la troupe à Palmade ajoutait à la belle programmation du Théâtre de l'Oeuvre, trois exceptionnelles qui tombent à point nommé pour ajouter du peps aux dimanches soirs parisiens.

Encore mieux : cette fois, les protégés de Pierre Palmade produiront, joueront, s'amuseront en somme, avec un "guest", et ça n'est ni plus ni moins que l'extraordinaire Muriel Robin qui a ouvert le bal.

On retrouve le format court et rythmé, les visages familiers, la légèreté de la troupe, ponctué d'interventions de Madame Robin, en grande forme, apportant à ces saynètes son aisance scénique, sa justesse et son aura pour le plus grand plaisir des spectateurs.


On savoure ces pastilles, ces "shots" destinés à l'instant T, éphémères et surprenants, comme par exemple l'idée rigolote de reprendre la célèbre Addition de Muriel Robin, avec toute la troupe pour camper la tablée infernale des convives.


Un divertissant plaisant et sans prétention.


Pour qui ?


- Etudiants en théâtre, vous aimerez l'exercice et le format
- Ceux qui ne diraient pas non à un peu de légèreté

Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce

De qui ?
d'Edouard Baer.



De quoi ça parle ?
Edouard Baer surgit dans la salle du Théâtre Antoine : il vient de quitter la scène du théâtre voisin, en pleine représentation, et vient chercher ... une distraction, du réconfort, un abri, auprès du régisseur, lui narrant sa vie théâtrale et ses inspirations.


Et alors ?
Ces Elucubrations sont un périple, singulier et atypique, dans l'esprit d'Edouard Baer.

Elles rassemblent des citations d'auteurs, d'artistes, l'ayant marqué, mêlées à des anecdotes et constats de l'acteur : un format propice à distinguer non seulement la palette variée de son jeu, mais aussi sa personnalité et son humour.
Son aisance et son naturel nous laissent même à penser, parfois, que certains passages relèvent de l'improvisation.

Des thèmes éclectiques seront abordés, dépeignant son amour de l'art, des lettres, de la scène, où le spectateur le rejoindra, interloqué par la beauté d'un décor insensé, regroupant un bar désert et détaillé, une porte, une ville dans la nuit, et les tréfonds sans rideau ni artifice du théâtre Antoine.
La lumière aussi joue un rôle essentiel, plaçant les ambiances et nimbant d'irréalisme les moments qui le nécessitent.

Un seul en scène qui n'en est presque pas un, avec la présence d'un comédien/régisseur avec Baer, mais où l'échange reste ténu, pour laisser la part belle à un monologue entre amusement et introspection.

Une fantaisie comme on en voit peu, toute en charme et en éloquence.


Pour qui ?


- Un moment où Edouard Baer séduira ceux qui ne connaissent pas encore son talent, et confortera ses fans de toujours
-Les amateurs de fins monologues

Sortie insolite : EASTER GARDEN


L'observatoire Panoramique de la Tour Montparnasse, c'est LE spot de Paris d'où l'on a la vue la plus spectaculaire de notre capitale.

Du haut de son 59ème étage, la terrasse vous offre un panorama dégagé et magique des monuments parisiens sur 360°, de jour comme de nuit.


Ce printemps, la visite du sommet se renouvelle, avec une animation prévue du 18 avril au 5 mai, consacrée aux plus jeunes visiteurs et à Pâques : EASTER GARDEN !

Un mini-labyrinthe végétal installé sur la terrasse permettra aux enfants d'effectuer une chasse aux œufs hors du commun, avec en plus dès la semaine prochaine l'ajout d'une ferme miniature où ils rencontreront des poules, lapins et biquettes !





Ce jardin extraordinaire est complété par une boutique éphémère avant l'accès à la terrasse, mettant à l'honneur les délicieuses spécialités de la marque Le chocolat des français, avec leur packaging coloré et design.



De quoi séduire les familles pour (re)découvrir la Tour en cette période de vacances !

Informations et billetterie en cliquant ici

Le tour du monde en 80 jours

De qui ?
d'après Jules Verne.




De quoi ça parle ?
Phileas Fogg a fait ses calculs et il est certain de pouvoir accomplir un tour du monde en 80 jours, si certain qu'il en fait le pari à ses amis, et embarque dans sa course contre la montre son serviteur, Passepartout.


Et alors ?
Mieux vaut tard que jamais.

A voir cette affiche depuis 10 ans, je me suis laissée tenter et bien m'en a pris.

Azzopardi et Danino excellent dans les adaptations, en leur donnant peps et modernité, pour séduire un public de 7 à 77 ans. Chaque génération y trouvera son compte, ses propres références, dans cette comédie pétillante qui visite toutes les formes d'humour possible, du visuel à l'absurde, de la répétition au jeux de mots, avec même une pointe d'improvisation.
On retrouve l'originalité d'Oh my God, la dynamique de Dernier coup de ciseaux, le ton de Mission Florimont.

Les comédiens se démènent, se glissant dans la peau de dizaines de personnages, entraînant le spectateur hilare dans des tableaux rocambolesques : le décor est très efficace, alternant le "carton pâte" et de petits effets magiques, et des costumes soignés.

Le rythme ne se relâche jamais, et l'on parcourt ces "80 jours" en 1h30 qui s'envolent sans temps mort.

Margaux Maillet, qui incarne la Princesse Aouda, ajoute la touche féminine et musicale à l'ensemble, créant la surprise quand elle pousse la chansonnette, ce qui parfait l'ensemble de la pièce.

On en redemande !

Pour qui ?


- En famille, entre amis, sans souci !
- Les fans des Monty Python s'y retrouveront.

La Tour de 300 mètres

De qui ?
Marc Deren.


















De quoi ça parle ?
1884 : Gustave Eiffel, en prévision de la prochaine Exposition Universelle, envisage la construction d'une tour qui serait la plus élevée du monde.


Et alors ?
Une bien belle idée pour célébrer le 130ème anniversaire de la dame de fer.


La troupe, de 7 interprètes et un pianiste, déborde d'énergie pour nous raconter l'histoire du plus emblématique monument parisien : du projet de départ de Gustave Eiffel, à la réalisation de sa tour, initialement promise à une destruction après 20 ans d'exposition.

On y apprend beaucoup, y compris sur la vie des parisiens de l'époque : les costumes de scène contribuent à nous dépeindre cette réalité, tout comme les dialogues, et des chansons évoquant les nouvelles du journal, les grèves des ouvriers, l'opposition à la construction de la tour par les habitants du Champs de Mars.

Le décor, simple mais efficace, reprend l'esthétique de la célèbre tour en évoluant tout au long du show.

L'aspect historique fait vraiment de ce spectacle un agréable divertissement : on aurait aimé le voir encore plus approfondit, car c'est finalement l'épopée de cette construction qui nous fascine, plus que les déboires et vies privées des protagonistes du musical... Le ton est donné, pour une expérience qui s'adapte à un public familial.
J'ai personnellement trouvé dommage le côté un peu trop simples des textes, face aux très belles mélodies composées pour ce musical, avec en plus une distribution de qualité : on notera en particulier la présence de David Eguren (vu à Mogador dans La belle et la bête, et Jules Verne), dans le rôle d'Eiffel.


Enfin, on aime l'idée d'ajouter un surtitrage en anglais, qui permettra à une audience internationale de venir découvrir le spectacle.

Pour qui ?


- Un spectacle à découvrir en famille (à partir de 9/10 ans)

Toruk, le premier envol

De qui ?
Le Cirque du Soleil, d'après le film Avatar de James Cameron.






De quoi ça parle ?
Sur Pandora l'équilibre naturel est menacé. Deux jeunes Na'vis vont entreprendre une quête pour sauver leur peuple et leur planète, en dépit des dangers et des obstacles dont le redoutable Toruk, créature légendaire et menaçante.


Et alors ?
Un spectacle d'exception, à la hauteur de la renommée de cette troupe circassienne qu'on ne présente plus.

Toruk, c'est à la fois du nouveau cirque, de la magie, et une fable universelle dans laquelle on retrouve les thématiques du film de James Cameron : l'écologie et le respect de la nature sont le fil conducteur de l'aventure des Na'vis.

C'est donc un soin méticuleux et un travail colossal qui ont amené ce décor pharaonique, changeant, grandiose. Toute une planète prend vie sous nos yeux, avec ses paysages variés, sa végétation, ses peuples et créatures. Des plantes peuvent y éclore ou y planer, des animaux y chasser, dans un ballet incessant et stupéfiant.
Jeux de lumière, accessoires, superbes marionnettes, plateformes et écrans, rien n'est laissé au hasard, jusqu'aux outils et machines des artistes, désignés spécifiquement pour intégrer l'univers de Pandora.

Le peuple Na'vi nous apparaît plus vrai que nature, dans des tenues où les détails font la perfection : perruques, tuniques, mais surtout maquillages, donnent l'illusion que nous assistons vraiment à un show d'une autre planète.
Les dialogues d'ailleurs sont interprétés en Na'vi, de même que la bande-son, à l'exception d'un narrateur qui nous guide dans la compréhension de l'histoire et de ses enjeux.

Enfin, pour proposer une expérience innovante, le spectacle propose une application interactive à l'audience. Les accros à leur smartphone étendent le décor depuis leur siège, les écrans de centaines de portables se synchronisant aux effets de scène.

Un bijou visuel, à ne pas manquer.

Pour qui ?


- Un spectacle familial
- Les fans de scénographies extraordinaires

Guys and Dolls

De qui ?
de Frank Loesser, mise en scène de Stéphane Mears.




















De quoi ça parle ?
Sky se moque gentiment de son ami Nathan, amoureux fou d'Adélaïde depuis 14 ans. Piqué, ce dernier le met au défi de séduire n'importe quelle femme, et choisit la pieuse Soeur Sarah, missionnaire locale chaste et romantique.


Et alors ?


Cette saison, Marigny vous fait voyager, à la fois dans le temps et l'espace : direction New York, 1950!

C'est une version en anglais avec surtitrage qui est proposé dans ce nouvel écrin du musical à la française, dans la plus pure tradition des classiques de Broadway.

Un décor faussement sobre, de cadres lumineux et colorés.

Des costumes chatoyants qui nous placent dans le contexte historique.

Des numéros endiablés, alliant des chorégraphies pleine de peps à des chansons amusantes.

Des personnages attachants, aux voix intenses.

Des interprètes tout à fait brillants, parfaitement choisis pour leur rôle (on retiendra tout particulièrement la présence de Matthew Goodgame, qui porte fort bien son nom et le costume de Sky Masterson).


Bien sûr, l'histoire a quelque chose de délicieusement désuet, avec ces femmes d'un autre temps qui n'aspirent qu'au mariage, et ces hommes obsédés par les paris illégaux.
Le décalage et l'optimisme du spectacle nous embarquent pourtant sans détour, pour nous laisser la tête pleine de légèreté et de musique.

Pour qui ?


- Les fans de classiques du musical ou de vieux films
- Ceux qui ont besoin d'une soirée "break" pour se vider la tête

Les demoiselles du Kbarré

De qui ?
mise en scène de Pauline Uzan.




De quoi ça parle ?
Trois demoiselles créent une revue burlesque, avec l'aide de leur homme à tout faire, qui n'aspire qu'à monter sur scène à leur côté.


Et alors ?


Le spectacle démarre un peu "comme un cheveu sur la soupe", mais va doucement puis sûrement monter en puissance.
C'est qu'elles sont attachantes, ces demoiselles ! On se laisse envoûter par leurs paillettes, leurs sourires et leurs courbes, tout au long du show.

C'est surtout leur potentiel de sympathie, leur authenticité et leur énergie qui enchantent l'audience, qui en redemande, peu à peu apprivoisée dans ce mélange d'interactions et de tableaux dansés esthétiques et amusants. Les tenues, le jeu de lumières, habillent de séduction les interprètes, qui n'ont pas besoin de plus pour nous embarquer.

L'homme de la troupe trouve sa place, jolie surprise lorsque son personnage prend suffisamment confiance pour un numéro chanté qui lance véritablement le spectacle.

Le final prend des allures de soirée dansante, et fait repartir chacun avec le sourire.


Pour qui ?


- Un enterrement de vie de jeune fille 
- Votre ami célibataire qui sera charmé sans aucun doute !

La lesbienne invisible

De qui ?
texte et mise en scène d'Ocean.



De quoi ça parle ?
Océanerosemarie a 15 ans, elle sort avec Thomas, mais celle vers qui elle se tourne en toutes circonstances, c'est sa meilleure amie, Juliette... Elle nous raconte, pas à pas, sa prise de conscience, ses premières histoires d'amour, la drague, les soirées, les réactions des amis, depuis son coming-out.


Et alors ?

L'auteure de ce texte, devenue auteur, a décidé de passer le flambeau à Marine Baousson pour reprendre et revisiter ce rôle : en ressort une certitude, celle de l'universalité du personnage de Océanerosemarie, jeune homosexuelle qui évolue d'un coming-out timide à une jeune femme amoureuse, épanouie et tournée vers l'avenir qu'elle souhaite plus égalitaire.

On sort du cadre de l'autobiographie, pour découvrir dans le récit et les anecdotes d'une lesbienne, le prisme de la société et ses réactions variées, clichées et amusantes. Marine Baousson incarne tous ces personnages d'amis, de parents, de conquêtes, avec un jeu nuancé et dynamique qui embarque le public dans l'aventure, sans temps mort.

La touche de fraîcheur qui fait la différence est le grand talent de la comédienne à interagir avec son public, lorsque quelqu'un interrompt la narration d'un fou rire ou d'une remarque.

On se sent pris d'un élan de tendresse fort autant pour le personnage que pour l'artiste en scène, ignorant où commence l'une et où finit l'autre, jusqu'à l'épilogue émouvant, qui prône avec humour un "happy ending" pour tous.


Pour qui ?

- Toutes vos copines, pour jouer à se retrouver parmi les personnages dépeints dans le texte
- Une ado qui se pose des questions.

Mademoiselle Molière

De qui ?
de Gérard Savoisien.




De quoi ça parle ?
Madeleine et Jean-Baptiste vivent leur idylle depuis près de 20 ans, à la scène comme à la vie en dirigeant leur troupe de théâtre, de tournées en province jusqu'à la cour du Roi. Alors que le succès frappe à la porte, que la jolie comédienne prend de l'âge et que la lassitude s'installe, son compagnon lui révèle qu'il est épris d'une autre. Bien sûr, cela change tout quand on s'appelle Molière, et la rivale Armande Béjart.

Et alors ?


J'avais beaucoup entendu parler de cette pièce, succès de la saison, et que j'avais manqué au Lucernaire.

Anne Bouvier interprète la Béjart, donnant la réplique à Christophe de Mareuil, Molière. Tout repose sur ce duo percutant, leur alchimie, la bulle de leur couple qui va peu à peu voler en éclat sous les yeux du spectateur.

La palette d'émotions qui jaillit de la scène m'atteint : on palpe l'incompréhension, la colère, le gouffre de tristesse dans lequel plonge Madeleine. Le tourment, le doute, l'égoïsme de Jean-Baptiste. Armande, quant à elle, est le troisième personnage, invisible, présentée uniquement en mots, et représentée par la silhouette d'un mannequin sur le côté du proscenium.
Le jeu, plus que le texte ou la mise en scène, nous touche, et tant de questions sont soulevées...

Les comédiens n'y répondront pas, laissant le public s'interroger longuement après la fin du spectacle.

L'inconstance de l'amour en est moins la thématique, que l'amertume d'une femme, qui a tout donné pour croire en son homme, le pousser, le bâtir, pour finir par le perdre face à sa plume, sa gloire et sa rivale, en la personne de sa propre fille.

La pièce lui rend grâce et justice, car sans Béjart, éventuellement, comment appellerions-nous la langue de Molière ?


Pour qui ?
- Les fans de fiction historique.
- Les amateurs de drame amoureux.

Boeing boeing

De qui ?
de Marc Camoletti.


De quoi ça parle ?
Bernard est un petit veinard, mais un veinard sournois : il alterne sa vie en tant que polygame, avec trois hôtesses de l'air aux plannings opposés par le décalage horaire. Chaque fille ignore l'existence des deux autres. Seuls Robert, l'ami de Bernard, et Berthe la bonne, sont dans la confidence, et l'aident au mieux pour couvrir ses arrières quand l'une des hôtesses ne peut finalement pas décoller...

Et alors ?


Boeing Boeing, ça n'est ni plus ni moins que la pièce française la plus jouée au monde, selon le livre des records. Paris, Londres, New York, le spectacle créé en 1960 par Marc Camoletti a fait le tour du monde. Une longévité qui s'explique notamment par l'atmosphère cocasse et intemporel de cette comédie de boulevard : les noms prennent un coup de vieux, on les change, la situation quant à elle reste rocambolesque et amusante !

La version qui fait son grand retour à Paris cette saison nous est proposée avec une mise en scène faussement simple, de Philippe Hersen. Tout y est en noir et blanc, du décor aux costumes, en passant par les accessoires et perruques, et nous plonge grâce à un prologue sur écran, au coeur des années 60. Le spectateur voyage dans le temps de suite, projeté dans la réalité de cet architecte beau-parleur et de ses trois conquêtes.

Le jeu est volontairement excessif, comme on imagine que la pièce devait être un peu à l'époque, notamment grâce aux personnages de Berthe et Robert (Véronique Demonge et Thierry Samitier), la bonne et l'ami, dont l'excès et les grimaces génèrent beaucoup de rires parmi le public.
Les hôtesses, toutes plus jolies les unes que les autres, font face à Franck Leboeuf dans le rôle de Bernard, qu'il incarne simplement et sobrement. Le sur-jeu général, le côté "too much", jusqu'aux maquillages (eux aussi en noir et blanc) permet à chacun de trouver sa place.

Quand on s'interroge sur la morale de l'histoire, à première vue si amorale, on discerne un second niveau de lecture. Notre personnage principal finira par trouver le véritable amour de sa vie, mais après avoir été largué et cocu à son tour. Malgré leur apparence naïve, ce sont finalement ces demoiselles qui vont décider de leur destin, et de celui de leur amant volage.

Le girl power des sixties, en quelque sorte.


Pour qui ?
- Parents et grands-parents vont se régaler 
- Votre pote un peu macho, qui sera ravi de voir jouer un champion du monde sur les planches, et de découvrir les trois comédiennes à son bras.

GOLDMEN


Souvent cité parmi les personnalités préférées des français, Jean-Jacques Goldman manque cruellement à la scène française. En effet l'artiste se fait rare sur scène, ayant renoncé à tourner, et même à sa présence dans la troupe des Enfoirés.

Chanteur, mais surtout auteur et compositeur unique, Goldman a créé des albums entiers de tubes, pendant près de 20 ans.
Le public se languit autant d'un nouvel album, que de la possibilité de réentendre ces chansons mythiques en live, et rêve en vain d'une tournée "Best Of"...


Et c'est là que le miracle s'accomplit, en la personne d'Alain Stevez, qui décide il y a quelques années de monter un groupe "tribute", baptisé avec sens et humour, les GOLDMEN.


Le 14 février dernier, Alain et ses musiciens réussissent l'incroyable pari de remplir l'Olympia, lors d'une soirée exceptionnelle où j'ai découvert la prouesse des Goldmen, mais aussi la voix bluffante de cet interprète : il ne donne pas l'impression d'imiter Goldman, mais d'en avoir naturellement le timbre reconnaissable entre tous.





C'est un enchaînement, une réjouissance pour les fans, avec une énergie qui parcourt la salle comble à chaque nouvelle intro : l'illusion est là, créée par cette voix magique, une volonté de ressembler aussi physiquement à l'idole, mais aussi par le talent des musiciens qui porte haut les mélodies, le rock, les ballades de Il suffira d'un signe à Bonne idée, en passant par Puisque tu pars et Je te donne.



Enthousiasmée par le show, et assez curieuse, j'ai eu la chance de m'entretenir avec Alain pour en savoir un peu plus sur les origines de ce projet fou.

"C'était l'idée d'un pote, m'avoue t'il. Je cherchais une idée de tribute, et je savais que ma voix était assez aigüe... Goldman, j'ai grandi avec ses chansons, alors quand mon pote a eu cette "bonne idée", comme dirait Jean-Jacques, je me suis dit que ce serait énorme. Je n'ai pas modifié ma voix, mais juste un peu ma façon de chanter, en envoyant plus d'air dans le nez, et selon les gens, ça ressemble pas mal".

Physiquement aussi, l'illusion fonctionne. "Au début, je mettais une perruque, puis j'ai laissé pousser mes cheveux. La ressemblance physique est importante pour les gens."

La question qui me brûle les lèvres, c'est de savoir ce que le principal intéressé en pense... "Il n'est jamais vu nous voir en live. Je l'ai rencontré une fois par hasard, à une soirée à la SACEM. Nous sommes entrés en même temps dans le bâtiment et j'en ai profité pour le remercier. Il a répondu qu'il n'y était pour rien !"


Nous évoquons un moment le talent immense de Jean-Jacques Goldman, et ses chansons "faussement simples", comme les pense Alain après avoir dû les écouter, les décortiquer, pour rendre leur réalité et leur force sur scène. "Jean-Jacques a su toucher toutes les générations". Et du coup, s'il ne devait choisir qu'une seule ?

"Je dirai bien S'il suffira d'un signe, parce qu'elle a des extrêmes, et en la chantant cela me permet de passer des barrières... Mais nous avons rajouté à notre liste Sache que je, et celle-ci me transporte".



C'est en effet un des plus moments de la setlist, lorsque les Goldmen, rejoints par un quatuor à cordes, interprète la puissante ballade. L'émotion est palpable également sur Comme toi, magnifiquement arrangée, ou encore Puisque tu pars où la batterie brille particulièrement.
Enfin, les chansons plus rocks plongent le public dans la fête, jusqu'à l'apogée : l'arrivée sur scène du grand Michael Jones pour reprendre Je te donne avec le tribute band.


Une superbe soirée, et pour ceux qui l'ont manquée, tout n'est pas perdu : les Goldmen sont en tournée dans toute la France durant 2019, et reviendront à l'Olympia le 10 janvier 2020.

Voir toutes les dates sur le site de GOLDMEN


Jean-Louis XIV

De qui ?
de Nicolas Lumbreras.


De quoi ça parle ?
Le Roi de France avait promis à son épouse la Reine de cesser ses infidélités et congédier toutes ses maîtresses... Mais il ne peut se résoudre à renoncer à sa favorite, à qui il donne un rendez-vous secret ! Seront-ils surpris lors de cette escapade romantique ?

Et alors ?

Un spectacle musical sur fond de fiction historique, le tout orchestré par Monsieur Lumbreras qui nous avait régalé il y a deux ans avec "Cousins comme cochons".

On retrouve sa "patte", les thématiques de boulevard et de grivoiserie avec une empreinte moderne et dynamique, mais aussi une partie de la distribution fulgurante de son précédent show, pour notre plus grand plaisir.
On retiendra Emmanuelle Bougerol, parfaite en reine espagnole au caractère bien trempé, et Nicolas Lumbreras lui-même, au piano et qui alterne plusieurs personnages tout au long de cette histoire rocambolesque. Serge Da Silva est une excellente découverte, incarnant à merveille ce Roi obsédé sexuel et cocasse.

Le décor est à la fois sobre et travaillé, oeuvre de la désormais incontournable Juliette Azzopardi, qui créé ici une "boîte magique", idéale à ce petit espace tout en situant bien les différents lieux et en garantissant quelques gags au passage.

Gros coup de coeur enfin sur les chansons de ce nouveau spectacle, dans la veine de "Cousins comme cochon", avec des mélodies qui restent en tête et des paroles loufoques à souhait.

On se marre jusqu'à l'épilogue, brillant et savoureux.



Pour qui ?
- Les fans de musicals, sans hésitation.
- Parfait pour un enterrement de vie de jeune fille ou garçon !
- Vos potes bretons vont adorer.

7 morts sur ordonnance

De qui ?
mise en scène d'Anne Bourgeois, d'après le film de Jacques Rouffio.



De quoi ça parle ?
Dans une ville de province, un chirurgien émérite se suicide, poussé à bout par le directeur de sa clinique. Dix ans après les faits, un autre chirurgien se voit confronté au même harcèlement et découvre la vérité sur son prédécesseur.

Et alors ?


L'histoire s'inspire d'un film, qui s'inspire lui-même de faits réels.
Et le souci de ce fait divers, de ce double "bullying" à dix ans d'intervalle, c'est qu'on a du mal à y voir une trame narrative suffisante pour générer une pièce de près de deux heures.

Nous avons un premier médecin, Berg, qui jour après jour cède à la folie, manipulé par son patron mais aussi vraisemblablement présenté comme un être étrange, dont la réputation d'excellent chirurgien a exacerbé l'égo.
Le second, humble, intègre, rigoureux, dont le seul "tort" est d'avoir le coeur fragile, glisse sur cette pente dangereuse sans trop qu'on comprenne comment et pourquoi : c'est autant la faute de ce directeur qui le persécute, que la sienne, alors qu'il devient obsédé par Berg à qui il se compare.
Pourquoi vouloir défier un cadavre, en particulier s'il a connu un destin si tragique ?

Si l'histoire m'a laissée sur ma faim, elle est fort heureusement portée par un casting impeccable et une mise en scène moderne dont on appréciera les effets et lumières.
Les interprètes sont tous excellents et nous font passer un moment d'exception.

On retiendra surtout Claude Aufaure à la voix délicieusement sournoise, dans le rôle du directeur, et Valentin de Carbonnières, brillant autant par son jeu impeccable que par son physique envoûtant.

Pour qui ?
- Les passionnés de psychologie, ou de faits divers psychologiques.

Le crédit

De qui ?
de Jordi Galceran, mis en scène par Eric Civanyan.


De quoi ça parle ?
Un banquier reçoit un client, qui demande un crédit, sans être solvable. Ce dernier se voit notifier un refus, mais va insister et utiliser toutes les cartes qu'il a en main pour obtenir gain de cause.

Et alors ?


Un duo qui fonctionne et porte cette pièce comme un impeccable costume pour deux.

Russo incarne à merveille ce banquier droit, sûr de lui, mais dont la confiance va s'émousser petit à petit face à la verve de Bénureau, ce client absurde aux arguments improbables.

Le texte est amusant, et nous tient en haleine sur un échange incongru, comme un bras de fer aux allures de "dîner de cons". La thématique, pas si commune, de l'univers bancaire, est travaillée avec des axes chers au théâtre de boulevard, et ça marche.

La lumière, le décor, la musique, se veulent discrets, pour laisser la part belle à la joute de ces deux comédiens.
Une pièce sympathique et divertissante.

Pour qui ?
- Quadras, quinquas y emmèneront avec plaisir leur moitié ou leurs amis.

Rock Legend

Ambiance rock et nostalgique, vendredi dernier à l'Olympia !

Le concert évènement ROCK LEGEND, proposant un "tribute" à 3 groupes mythiques, réunissait THE DOORS ALIVE, LETZ ZEP ainsi que ONE NIGHT OF QUEEN.

Dans la salle, principalement des familles, des trentenaires et leurs parents, ou des fanas de rock venus initiés leurs ados... L'atmosphère s'électrise, car pour beaucoup cette soirée est synonyme de flashback, de rêves réalisés, et de tubes.

Le retour dans les années 70 s'opère, la salle entre peu à peu dans la réalité et se prête au jeu, acclamant les musiciens comme les groupes à qui ils rendent un hommage juste et vibrant.




Une tournée dans toute la France est prévue pour 2019, l'occasion pour tous de partager un peu de ce voyage dans le temps.



Showcase - La Boule Rouge

Hier soir au Casino de Paris, de nombreux amateurs de musical ont pu découvrir une première version du spectacle LA BOULE ROUGE, qui sera proposé dès le mois d'avril au Théâtre des Variétés.



Devant une salle comble, la troupe de ce nouveau spectacle musical a lancé les aventures d'Eva, Roger, Charles et leurs amis, décidés à transformer une taverne défraîchie en un lieu de fêtes et de musique : un nouveau cabaret parisien.
L'action prend place dans le Paris des années 20, pleine de charleston, de jazz, et de liberté.






Les tableaux, dénotant un beau potentiel, proposent une mise en scène épurée, un joli jeu de lumières, et des chansons contemporaines revisitées dans le style 1925.
Un groupe de 5 musiciens live dynamise l'ensemble du show, et les 16 comédiens/interprètes que compte le spectacle.



Encore un peu "vert", avec des dialogues qu'on aimerait plus court pour gagner en rythme, La BOULE ROUGE aborde les thématiques de la liberté de la femme et de l'émancipation sociale.

Si je n'ai personnellement pas été transportée dans les Années Folles, cette parenthèse permettra, à tout âge, d'en savoir un peu plus sur cette période mythique.



Festival du Merveilleux


Durant les fêtes, le MUSEE DES ARTS FORAINS propose un festival unique et féérique : le Festival du Merveilleux vivait cette année sa 9ème édition, pour le plaisir des petits et grands.

Dans le cadre magique de ce musée accessible normalement sur réservation, les familles ont pu venir durant 12 jours, découvrir ce lieu extraordinaire : manèges d'antan, spectacles insolites, dans une atmosphère coupée du stress parisien.




Un vrai voyage dans le temps, dans différents espaces décorés avec soin : les salons vénitiens, la salle circulaire du Magic Mirror, la courette du Théâtre de Verdure.

On se laisse tenter par un tour de Manège des Vélocipèdes, où il faut pédaler pour propulser l'attraction datant de près d'un siècle, ou par une course de chevaux mécaniques.

Chaque coin où le regard se pose révèle un détail, un tableau, accompagnés d'une délicieuse odeur de barbe à papa, et du son d'un orgue de Barbarie.
Un moment intemporel en famille.


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