Donel Jack'sman


De qui ?

Donel Jack'sman.


                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
Du stand-up de haut niveau qui aborde les sujets des plus triviaux (la musique actuelle, les couples) aux plus épineux (la pédophilie, les attentats, rien que ça !).


Et alors ?
Après avoir vu "l'humoriste au maillot" quelques minutes en première partie de Kheiron, j'étais intriguée.
J'ai su que j'avais fait le bon choix assez rapidement : un artiste qui ouvre son spectacle en manifestant son interrogation sur les textes de Maître Gims, j'adhère !

Ce que j'ai particulièrement apprécié, par rapport à d'autres spectacles du genre, c'est la retenue de l'humoriste quant à se moquer de son public : il brise le quatrième mur pour discuter, pas pour casser. Son sens de la répartie nous indique qu'il pourrait facilement envoyer des vannes bien senties, mais l'atmosphère qu'il instaure en est du coup plus conviviale, plus familiale, renforcée par cette petite salle bien agréable qu'est le Sentier des Halles.

Donel Jack'sman n'hésite pas à aller plus loin, dans les sujets abordés d'une part, mais aussi dans l'aspect gratiné de certaines anecdotes. On lui pardonne immédiatement les plus salées à cause du sourire franchement radieux qu'il affiche à chaque dépassement de borne.



Pour qui ?
- En couple, pourquoi pas ?
- Avec votre meilleur ami du sexe opposé !






















L'addition


De qui ?

Clément Michel, mis en scène par David Roussel.

                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
Trois potes se retrouvent pour un week-end entre hommes. C'est l'occasion pour eux de faire un point sur le vie autour d'un verre de rosé et d'une partie de ping pong. Entre Antoine, le père de famille bien rangé, Jules le célibataire, et Axel le Dom Juan qui regrette d'avoir payé l'addition bien salée du restaurant de la veille, les discussions promettent d'être épicées...


Et alors ?
Séduite par les précédents écrits de Clément Michel, je suis venue confiante applaudir son dernier spectacle. Une valeur sûre, si j'ose dire.
L'auteur est aussi cette fois sur scène pour défendre le personnage de Jules, le coeur solitaire. On retrouve aussi avec plaisir Sébastien Castro dans le rôle d'Antoine, un prof à la vie raisonnable et à la logique irréfutable.

Difficile de comparer l'Addition à, par exemple, "Une semaine pas plus" : cette nouvelle pièce est peut-être un peu moins drôle, un peu moins loufoque, pour gagner en réalisme et en tendresse. Les personnages, aussi différents qu'attachants, forment un trio et une atmosphère sympathiques. Les dialogues sont ciselés, dosés, avec brio.

Pour parfaire le tout, un décor intimiste, d'une efficacité redoutable, enveloppe l'amitié des trois protagonistes, et à leur image, fonctionne à merveille.
La comédie fraîcheur idéale pour ce début d'été.



Pour qui ?
- A voir entre amis, évidemment !





















31


De qui ?

Gaetan Borg et Stéphane Laporte.


                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
C'est un rituel, tous les ans, pour le 31 décembre, Stéphane, Anthony, Victoire et Ruben se réunissent. Nous remontons le temps en leur compagnie, d'année en année, pour découvrir comment ce rendez-vous, et cette histoire d'amitié, ont commencé.


Et alors ?
Des histoires d'amitié, au théâtre, on n'en voit pas tant que ça. Celle-ci est épique, mélangeant quatre personnages, quatre personnalités aussi différentes que touchantes, quatre destins que l'on va suivre sur vingt ans, en l'espace d'une heure trente.
Une bien belle idée, avec ce récit qui nous fait voyager dans le temps pour assister à la rencontre du quatuor.

Les thèmes abordés sont nombreux, et chacun y trouvera son compte : on y parle d'amis, de travail, de famille, et d'amour.

La mise en scène, signée Virginie Lemoine, se veut discrète et efficace : quelques boîtes que l'on déplace et qui deviennent une table, un banc, un train fantôme (!).
C'est surtout par une poignée d'accessoires, une créa lumières ingénieuse, et par le jeu des comédiens que nous nous retrouvons en voyage d'un endroit à l'autre, et d'une époque à l'autre.
Quels comédiens, d'ailleurs ! Tous choisis remarquablement, tous brillants tant sur le jeu que sur le chant.

Les chansons ajoutent la touche finale, et la mention "exceptionnel", à ce spectacle. Certes il m'a fallu un peu de temps, disons un quart d'heure, pour entrer complètement dans l'univers de "31", mais c'est bien la partie musicale qui m'a finalement hypnotisée. Un coup de coeur particulier pour le titre "sous quel arc-en ciel ?", un bijou.



Pour qui ?
- A voir avec toute personne ayant une place particulière dans votre coeur : votre meilleur(e) ami(e), votre conjoint, ou celui à qui vous voudriez avouer que...
- Les fans de musicals, celui-ci étant incontournable.




















New


De qui ?

Florian Bartsch.

                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
Une troupe (4 interprètes, deux musiciens, un graphiste et un maître de cérémonie) propose d'improviser, à partir d'un titre, d'un lieu et d'une mélodie, une comédie musicale d'une heure !


Et alors ?
Si le concept en lui-même avait tout pour m'interpeller, c'est aussi la longévité de "New" qui m'a motivée : voilà maintenant quatre ans que régulièrement une affiche, ou un flyer me rappelle l'existence de ce show.
J'ai donc (enfin) pris mes dispositions, optant pour la version anglaise de "New", why not.

La troupe sait tenir ses promesses : chaque intervenant, à l'écoute de ses condisciples, rivalise d'ingéniosité pour faire avancer l'histoire (à savoir, ce soir-là, "Pop corn" avec en lieu, "sous-marin").
La cerise sur le gâteau, c'est la touche apportée par le graphiste, dessinant et projetant en direct le décor de chaque tableau !

Très tenant de revenir pour leur lancer des suggestions encore plus loufoques...
Ce qui tombe bien, puisqu'en plus de leur programmation actuelle, la troupe de "New" ajoutent quelques séances exceptionnelles cette semaine à l'occasion du premier Festival du Fringe de Paris !

Plus d'infos sur le Fringe

Pour qui ?
- Vos amis anglophones qui viennent ce week-end.
- Les fans d'impro, et de musicals, évidemment.


















Nuit d'ivresse


De qui ?

Josiane Balasko.
Mise en scène de Dominique Guillo.

                                                                                                                                               

De quoi ça parle ?
L'histoire d'une rencontre tardive et impromptue : un café minable, une taularde en permission, un présentateur télé, un barman décomplexé. Un cocktail détonnant pour une nuit blanche dont ils se souviendront... Ou pas, au réveil !


Et alors ?
Deux heures, deux actes, que l'on ne voit pas passer...
Les répliques fusent, font mouche, surtout par la fraîcheur de leur crédibilité et de leur simplicité.

On connait déjà Denis Maréchal et Elisabeth Buffet dans leurs rôles respectifs d'humoristes solo, mais leur duo impromptu fonctionne tout aussi bien, camouflés dans ces deux personnages terriblement attachants, à qui ils donnent de belles couleurs.
Simone, la blonde en permission, est particulièrement touchante : sa naïveté et sa sensibilité viennent chercher le spectateur, tout autant que ses irrésistibles mimiques alcoolisées.

Comme souvent dans les mises en scène de Dominique Guillo, le décor a une place à part. Dans le cas de "Nuit d'ivresse", il devient presque un quatrième personnage, témoin de cette relation étrange et imbibée entre les protagonistes, mais aussi une surprise en soi, fourmillant de détails et de nuances qui le rendent spectaculaire.

On sort de la pièce avec une envie de tendresse et de coupe de champagne à partager !


Pour qui ?
-La sortie idéale en amoureux. Mieux, un premier rendez-vous !
- Pourquoi pas, en famille ? (avec des ados, même).

















60 minutes avec Kheiron


De qui ?

de Kheiron.
                                                                                                                                                     

De quoi ça parle ?
Un seul en scène comme on les aime, avec une grosse part d'improvisation et d'interaction avec le public, dans une salle pleine à craquer (et même la salle en prend pour son grade, c'est dire).


Et alors ?
Des vannes qui fusent, et qui marquent, sans jamais tomber (trop) dans le graveleux, c'est ce que je retiendrais de ces soixante minutes avec Kheiron. Enfin, ça, et le sentiment, assez surprenant, de frustration, après la première demie heure, quand j'en viens à me dire "zut, on en est déjà à la moitié ? pourquoi ne fait-il pas un spectacle de deux heures" !

L'aisance de l'humoriste est telle, qu'on a presque envie d'être pris à parti, notamment parce que tout le monde s'en prend gentiment plein la poire, sans distinction de genre, race, classe sociale, ou marque de portable.
Le show est bon, de son introduction, chantée, à son final (que je ne vous spoilerais pas, mais qui rend l'artiste encore plus sympathique, si c'est possible : je fais ici référence aux saladiers où on nous demande de laisser nos emails... Un seul conseil : faites confiance !).

Si on ajoute à cela non pas une, mais deux excellentes premières parties (dont on a envie de voir plus, indubitablement), on obtient une soirée au top.


Pour qui ?
-De l'ado au quinqua !
-Les cacahuètophiles.















Les caprices de Marianne


De qui ?

d'après Alfred de Musset.
Mise en scène de Patrick Alluin et Simon Coutret.

                                                                                                                                                            

De quoi ça parle ?
Un type est amoureux d'une femme mariée. Il demande à son meilleur pote, épicurien notoire et volage, d'aller négocier avec la belle pour lui. Mais Marianne, fidèle à son époux, ne se laisse pas tenter comme ça. Jusqu'à ce qu'elle jette son dévolu sur le messager lui-même.


Et alors ?
Mûe par l'appréciation des précédentes pièces de Patrick Alluin, ces "Caprices" étaient notés de longue date dans mon agenda !

Dans une mise en scène résolument moderne, on assiste donc à cet hybride de théâtre classique et contemporain : le texte original de Musset est conservé, quand les protagonistes s'ancrent dans notre réalité. Et ça fonctionne.
C'est surtout l'empreinte humoristique qui dépoussière l'ensemble, l'allège, et le rythme. Avec une surprise supplémentaire, la part belle laissée à la musique, avec de sympathiques intermèdes chantés par l'un ou l'autre des personnages.

Le décor, grande boîte magique rotative, se transforme en quelques secondes, nous transportant d'un lieu à un autre, avec un sens du détail assez bluffant.

Quant au fond, les rôles sont défendus par une troupe dynamique : Natacha Krief, en Marianne, y brille tout particulièrement, radieuse et convaincante à chaque apparition, nous livrant une belle farouche et féministe.
Des répliques à (re)découvrir d'urgence.


Pour qui ?
-Les festivaliers d'Avignon : bonne nouvelle, la compagnie présentera cette pièce en juillet !
-Les amateurs de Théâtre Classique pas si classique.