De qui ? d'après Bernard Shaw, mis en scène par Ned Grujic. |
De quoi ça parle ?
Et alors ?
"Pygmalion" ouvre sur un cinéma dans les années 50, où la jeune et jolie Eliza vend des bonbons, sous les yeux d'un jeune bourgeois timide et de deux éminents professeurs de phonétique. Les deux érudits font le pari de transformer la jeune femme grossière en femme du monde sous six mois.
De là, ils ne tentent pas de l'ensorceler, mais de lui donner un bain, puis des cours : c'est l'heure de la première scène chantée du spectacle. Malheureusement.
Entre temps, le père d'Eliza viendra faire du chantage aux professeurs, et leur gouvernante tentera de leur dire que ça n'est pas bien gentil de transformer cette pauvre jeune fille sans avoir de véritables plans pour son avenir.
A ce stade, je suis en salle depuis une heure et je me demande encore où ils veulent en venir.
Dans la scène suivante, les deux professeurs emmènent leur protégée en "test" dans une soirée mondaine chez la maman de l'un d'eux. Là-bas elle retrouve le bourgeois timide du début qui réalise qu'il a besoin d'amour, peu importe si la jeune fille ne sait toujours pas se tenir en public (elle n'a plus son accent des rues, mais en a conservé le discours chatoyant).
Enfin notre petit groupe revient à la maison après une grande soirée de gala où tout le monde aura pris notre héroïne pour une princesse venue d'ailleurs. Dans sa robe, fort jolie, elle ressemble à Cendrillon. Crise avec l'un des professeurs, qui la considère comme un objet, ne la félicite pas de sa bonne conduite, et ne lui a pas prévu de plan de carrière (mais ça, la gouvernante l'avait bien dit).
Eliza garde la positive attitude et retrouve Jeune Bourgeois Timide au ciné. Deuxième moment musical du spectacle. Consternation.
Le final, c'est le méchant professeur qui cherche Eliza partout : elle s'était cachée chez sa mère. Ils s'engueulent, parce qu'elle aurait préférer rester la même, maintenant qu'elle s'est habituée à ce train de vie, c'est embêtant. Il lui dit qu'elle n'a qu'à devenir sa meilleure amie, elle répond qu'elle préfère rester toute seule, ou alors épouser Bourgeois Timide. The end.
Vous l'aurez compris, la pauvreté du scénario égale celle du personnage principal en début de pièce. Le niveau de jeu est malheureusement à l'avenant (en particulier en ce qui concerne Jeune Bourgeois Timide). J'attendais beaucoup de ce spectacle en terme de pièce musicale, notamment grâce aux noms de messieurs Laporte et Grujic (qui avaient déjà collaboré sur Fame, Hairspray, Frankenstein Junior...). Ici, les deux seules chansons étaient plus mielleuses que le premier album de Lorie, ça n'est pas peu dire.
Le décor laisse de marbre, seuls les costumes sortent un peu du lot.
La petite consolation, c'est le visage radieux de Lorie, qui apparaît plus belle, de scène en scène, de robe en robe, mais aussi, je trouve, d'années en années.
Pour qui ?
-Les fans de Lorie. Les autres peuvent, comme je vais le faire, essayer de se procurer le film "Les portes du soleil" où elle apparaît en compagnie de Smaïn et Mike Tyson.
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