De qui ? de Cyrille Garit et Stève Perrin. |
Max est bipolaire. Lula, dépressive chronique. C'est donc naturellement qu'ils se trouvent dans le même centre de repos pour troubles psychiatriques. Une romance des temps modernes.
Et alors ?
J'ai eu, il y a quatre ans, un coup de foudre pour ce spectacle alors qu'il était présenté en showcase. On ne justifie pas un coup de foudre, mais pour vous, je peux quand même essayer : commençons par les chansons, ciment de cet ovni musical. Simples, efficaces. Les ballades autant que les morceaux plus rythmées et jazzy. Les textes, d'une justesse rare.
On se laisse emporter par le grain de folie générale (un comble pour un asile) : un homme qui veut accoucher de l'univers, un cours d'art thérapie avec un obsédé sexuel, un infirmier un peu cynique. La mise en scène, bien différente du simple showcase de 2012, fait graviter encore un peu cette atmosphère déjantée autour des personnages, avec un décor quasiment nu et une nuée de métaphores visuelles.
Quatre comédiens/chanteurs sur scène, dont deux qui multiplient les personnages tout au long de la pièce, passant de l'un à l'autre avec brio et quelques accessoires. Un bel hommage à la schizophrénie.
Nos deux héros, Max et Lula, révèlent leur alchimie entre crises et pas de danse, avec beaucoup de poésie.
Le thème peut en rebuter certains, je le conçois, mais croyez-moi, on en ressort non seulement la tête pleine de belles mélodies, mais aussi pleine d'espoir.
Et c'est peut-être cela qui touche le plus, dans les Instants Volés. Ces deux êtres qui s'éprennent, dans des circonstances inattendues, avec leurs problèmes, et le fait qu'ils les dépasseront mieux à deux. On y voit se refléter nos propres névroses, sans une once de jugement, avec l'envie universelle d'être compris et aimé pour ce que l'on est, et la certitude que ça ne nous rendra peut-être pas moins fou, mais plus fort.
Pour qui ?
-Les adeptes du musical, celui-ci est à voir impérativement.
-Les romantiques.
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