Cats

De qui ?
D'Andrew Lloyd Webber
D'après T. S. Eliot                                                             
         

                             




De quoi ça parle ?
De chats. Oui.
D'une réunion annuelle de chats qui vont tour à tour parler d'eux, se présenter, et l'un d'entre eux sera choisi par leur chef pour une nouvelle vie.


 Et alors ?
Difficile pour moi de ne pas faire de cet article une "critique de critiques", tant j'ai entendu tout et n'importe quoi au sujet de cette version française de Cats.

Ce que j'ai le plus entendu, avant de me rendre moi-même à une représentation ?
"Il n'y a même pas d'histoire". Il faut rendre à César ce qui lui appartient : l'adaptation d'un recueil de poèmes, ça ne peut pas vraiment donner une histoire. Dans "Cats", il y a donc simplement un fil rouge, et je ne vois pas en quoi c'est un problème. La succession de tableaux se prête à des changements de styles musicaux, de quoi montrer l'éclectisme du compositeur dans toute sa splendeur. Que le public ne s'y méprenne pas en s'attendant à un remake des "Aristochats".
Le seul moment de narration, si l'on peut dire, c'est la chanson que tout le monde attend, le "tube", "Memory", à qui Prisca Demarez fait plus que rendre justice.
On appréciera l'absence de certains codes théâtraux : le quatrième mur  se brise dès la première scène, les protagonistes sautent et dansent dans l'assistance à plusieurs reprises, et gloire à eux, il n'y a aucune, je dis bien aucune, scène de dialogues intermédiaires. Ce qui enlève tout risque de les rater !
"Les costumes sont vieillot et moches". Pas d'accord. Je les ai trouvé adéquats et kitschs (cet adjectif étant à prendre comme un compliment ultime dans l'univers du musical). Ces combinaisons ultra-moulantes soulignent les corps graciles de cette troupe. Les maquillages sont à l'avenant.
"Le décor ne bouge pas". Et alors ? Cette immense déchetterie dans laquelle se déroule le spectacle vit sans même bouger, avec toujours quelque chose qui s'y passe, avec ses cachettes d'où les chats apparaissent sans cesse, avec ces guirlandes de lumière magnifiques et changeantes qui parcourent toute la salle.

Alors certes, il y a des choses qui m'ont moins plu : je n'ai pas été séduite plus que ça par les traductions, le premier acte était moins rythmé que le second, et ma scène favorite dans l'original, le "Rum Tum Tugger" est passée d'un rock entraînant à un rap décevant.

On doit voir "Cats" pour ce qu'il est : pour ma part, je l'ai toujours considéré comme un "ballet chantant" plus qu'une comédie musicale. Et quel ballet ! Ces chats n'arrêtent pas une seconde (ce qui leur permet, à enchaîner ces chorégraphies éprouvantes chaque soir, d'avoir l'air aussi hots dans les combinaisons moulantes évoquées précédemment).
Et bien sûr, on ne peut pas parler de ce spectacle sans en oublier l'ancienneté : 35 ans. Une longévité étonnante quand on parle de shows, de records. Lors de sa création, en 1980, parlait-on de son avant-gardisme ? En tous cas, il faut voir ce spectacle pour ce qu'il est devenu au fil des ans : un classique, tout autant qu'inclassable.


Pour qui ?
-Pour les adeptes du musical
-Pour les spectateurs débriefés (on l'a dit, ça n'est pas "les Aristochats")

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