De qui ? de Sylvain Lebel et Valéry Zeitoun. |
Les destins croisés de trois jeunes femmes normandes, depuis le Débarquement jusqu'à la libération de Paris, avec des jeunes hommes de divers horizons : un frère en Angleterre, un ami avide de résister, un soldat allemand...
Et alors ?
Une belle idée, il faut l'avouer. Et un potentiel incommensurable avec aux manettes Valéry Zeitoun et une armée de compositeurs parmi les plus émérites de notre royaume.
Et pourtant...
Tout est mis en oeuvre pour que la magie prenne : des musiciens en live, un décor gigantesque, des interprètes avec une jolie touche d'originalité.
Et pourtant...
Le décor, pensé comme ceux des plus grosses productions françaises, fait malheureusement plutôt office de parasite : dans plusieurs tableaux, les personnages restent coller dans un mètre carré représentant "leur univers", ce qui rend la mise en scène statique. Pas de chorégraphies pour habiller, seulement un jeu de lumières créatif qui anime l'ensemble mais ne suffit pas...
Les chanteurs, aux timbres originaux, perdent toute crédibilité sur les scènes de dialogues. Scènes d'ailleurs entrecoupées par des apparitions sur grand écran d'une narratrice, incarnée par Marisa Berenson, supposément l'héroïne de l'histoire, Yvonne... et qui ne pourrait être plus éloignée physiquement et vocalement d'Alice Raucoules, qui joue Yvonne à 20 ans. Ce manque de cohérence se retrouve aussi dans l'enchaînement des tableaux, souvent brusque et qui ne permet pas de ressentir pleinement ce que ces destins brisés sont sensés nous inspirer.
Cette critique, à bien des égards, peut sembler très tatillonne, mais le réel sentiment que j'ai eu durant tout le spectacle, c'était l'incompréhension. Pourquoi avoir voulu faire si compliqué ? Les chansons suffisaient.
Elles sont pour la plupart ciselées, émouvantes, racontant plus que tous les dialogues approximatifs, les décors encombrants : elles racontent l'Histoire.
Pour qui ?
-Des familles avec ados, pour un cours d'histoire non magistral ?
-Celles qui regardaient "Popstars" avec beaucoup d'indifférence pour les Whatfor mais un léger béguin pour le regard bleu de M. Zeitoun.
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