Horns

De qui ?
Alexandre Aja, d'après le livre de Joe Hill


De quoi ça parle ?
Iggy n'a plus de souvenirs de cette nuit où sa petite amie a été assassinée. Principal suspect, il décide d'enquêter pour prouver son innocence. Au même moment, des cornes commencent à lui pousser sur le front, lui donnant le pouvoir de réveiller les côtés obscures des membres de son entourage.


 Et alors ?
Mon coup de coeur de l'année.

J'y allais principalement pour Daniel Radcliffe (aka l'homme de ma vie), mais j'ai été happée dès les premières secondes par tous les autres éléments du film.

Je méconnais la filmographie d'Aja dont je n'avais vu jusqu'alors que "Mirrors" (haussement d'épaule) et "La colline" (frisson dégouté).
J'ai du mal à imaginer qu'on puisse être indifférent devant "Horns", tant le film se nourrit de genres différents. Il y a du suspens, de la romance, de l'humour, du fantastique... Citons Dan, il est impossible de ranger le film dans une case, ou même dans deux. Un peu risqué, mais en ce qui me concerne, ça a marché. J'ai aussi bien adhéré au côté thriller qu'aux dialogues culcul.
C'est presque comme si "Dogma" et "Butterfly effect" avaient un enfant, et que "It" était choisi comme parrain (soit dit en passant, ça n'est probablement pas un miracle quand on sait que le fameux Joe Hill, auteur du bouquin "Horns" est le fils du grand Stephen King).


La bande originale est définitivement rock, de bon goût et bien amenée.
Quant aux acteurs, Radcliffe est au mieux de sa forme, plus juste que jamais et omg, so hot. J'ai jalousé Juno Temple (sa non moins méritante partenaire à l'écran) durant moultes scènes, et avouons-le, on est bien loin des bisous pudiques qu'il échangeait à Poudlard avec Cho Chang.

Un seul bémol, quant à la partie fantastique, où les effets spéciaux produisent parfois (enfin dans une scène surtout) un rendu "whatzefeuck" assez dérangeant. C'est un peu dommage, mais on comprend aussi qu'il était difficile de faire autrement (ça devait bien mieux marcher dans le livre, quoi).

Souhaitons que le film soit bien reçu, il le mérite.





Pour qui ?
-Le fan-club de Dan
-Les geeks
-Les gens qui n'ont pas peur de faire des mélanges

Arsène Lupin

De qui ?
D'après Maurice Blanc, mise en scène Delphine Piard

De quoi ça parle ?
On connaît tous le gentleman cambrioleur. Il s'agit ici de le suivre dans une de ses rocambolesques aventures, où sous les traits d'un Duc, il tente de s'approprier un précieux diadème.


 Et alors ?
J'ai beaucoup aimé. L'histoire, le personnage, sont ici revisités, et les attentes dépassées, par un rythme soutenu, et une mise en scène originale. Outre les nombreux clins d'oeil à d'autres oeuvres du genre, on a sur scène quelques moments très agréables de chant, de danse, de poésie visuelle même. Le suspens et l'humour sont au rendez-vous, servis par une distribution efficace et un cambrioleur aussi charmeur que charmant.
Bon, du début à la fin.



Pour qui ?
-Les amoureux du suspens et du genre policier
-Les spectateurs en recherche de quelque chose de "classique mais nouveau"
-Toute la famille, le spectacle peut aussi bien plaire à des jeunes (conseillé à partir de 9/10 ans)

Célimène et le cardinal

De qui ?

Texte de Jacques Rampal, mise en scène de Pascal Faber

De quoi ça parle ?
Proposition d'une suite au "Misanthrope", de Molière.
Célimène, quarantenaire radieuse, s'apprête à recevoir son vieil ami Alceste dans son petit salon bourgeois. Ils ne se sont pas vus depuis vingt ans et ont chacun leur parcours depuis. Que vont donner ces retrouvailles ?


 Et alors ?
Je ne savais pas à quoi m'attendre, ce fut donc une bonne surprise.
Le contexte historique est donné par un décor épuré mais remarquable, et des costumes impeccables.
Quelques minutes sont nécessaires pour se prendre au jeu, surtout si l'on méconnait l'histoire de base dont cette pièce est la suite. Mais bien vite, on se laisse happer par la poésie des alexandrins, mais aussi par l'audacieux personnage féminin et les thèmes abordés, dénoncés et débatus.
Plus encore on appréciera l'alchimie entre le duo de comédiens, justes et irrésistibles.



Pour qui ?
-L'amateur de théâtre classique qui se dépoussière un peu
-Le féru d'Histoire
-Vous, qui voulez dépasser le préjugé élitiste des alexandrins : cette pièce peut être un régal pour tous.


La maîtresse en maillot de bain

De qui ?
de Fabienne Galula

De quoi ça parle ?
Une école maternelle : trois instituteurs et une psychologue, venue à leur rencontre pour les écouter et les aider au quotidien.

 Et alors ?
Ce titre alléchant cache un joli moment de divertissement et de tendresse. Chacun se retrouvera un peu dans l'un des protagonistes et les situations, réalistes mais tournées en dérision pour notre plus grand plaisir.
Un décor simple, un texte efficace, un humour qui oscille entre caricatures sympatiques et fraîcheur. Les répliques de la psy, en particulier, sont un vrai moment de plaisir !

Pour qui ?
-Vous, en famille, à partir de 9/10 ans sans souci !
-Vous, avec votre copine prof des écoles.
-Vous, pour penser à autre chose que les élections qui approchent.

Harold et Maude

De qui ?
de Colin Higgins, mise en scène de Ladislas Cholat

De quoi ça parle ?
Harold, 18 ans, partage son temps entre des mises en scène de son propre suicide et la visite des enterrements du coin. A l'une de ces cérémonies, il fera la rencontre de Maude, une octogénaire débordante de vie.

 Et alors ?
J'y allai un peu à reculons, n'ayant pas gardé un bon souvenir du film dont est tiré cette pièce. Cependant, le ton plus enjoué, plus radicalement optimiste de ce spectacle prend le dessus dès les premiers instants. Saluons d'abord la mise en scène, truffée d'effets spéciaux efficaces, magiques, qui imprègnent d'humour noir les tentatives macabres du jeune héros. Le décor, imposant (presque un peu trop), nous entraîne tantôt dans l'univers fantasque de Maude, tantôt dans le manoir guindé de Harold.
Le texte nous touche, parsemé de poésie.
Le duo Line Renaud/Thomas Solivéres fonctionne à merveille... Charme et présence pour lui, charisme et douceur pour elle, ils rendent crédible et enviable leur singulière romance. On oublie qu'ils ont déjà vécu cette histoire des dizaines de fois, soir après soir sur cette scène, ils nous la livre comme si c'était la première fois... L'émotion sera présente du début à la fin, en particulier lors d'un très beau moment musical entre les deux protagonistes.

Pour qui ?
-Vous, l'incorrigible romantique
-Vous, pour le bonheur de découvrir Line Renaud sur scène, si ce n'est déjà fait, et son talentueux acolyte dont on risque d'entendre parler

Avenue Q

De qui ?
Robert Lopez, Jeff Marx et Dominique Guillo

De quoi ça parle ?
Derrière ce titre énigmatique se cache la vie d'un quartier et de ses résidents. Brian cherche un boulot, Tatami cherche des patients, Kate cherche l'amour et Princeton cherche ce qu'il cherche...

 Et alors ?
On s'installe en salle sans trop savoir à quoi s'attendre. Et là, pfiout ! On entre dans l'Avenue Q, avec une petite vidéo de quelques secondes, assez pour se douter que cette avenue va certainement nous plaire. Dix minutes plus tard, on est conquis, et on ne cesse d'être bluffé par le spectacle : le décor intelligent qui sert si bien l'histoire, le second degré des chansons, les personnages hauts en couleur... Et le mieux, dans tout ça : le cast ! Le spectacle nous est servi par des artistes ultra-talentueux, attachants, émouvants, impressionnants autant par leur technicité de marionnettistes que par leurs voix.
On oscille entre humour grivois, conseils de cœur farfelus, rêves et quête philosophique.
Un tel sans fautes pour cette production, qu'on se croirait à Londres pour 2h30. Le seul nuage, la seule incompréhension : pourquoi cette jolie salle de Bobino n'était-elle pas pleine à craquer ? Honte au public parisien...

Pour qui ?
-Vous, tous, dès lors que vous avez plus de 12 ans !

Bronx

De qui ?
de Chazz Palminteri, avec Francis Huster, adaptation : Alexia Perimony

De quoi ça parle ?
Cologio, 9 ans, est le témoin d'un meurtre perpétré par Sunny, mafieux qui règne sur son quartier. Le jeune garçon ne le dénoncera pas à la police venue l'interroger, ce qui conduit le gangster à prendre l'enfant sous sa protection.

 Et alors ?
Un peu déstabilisant au départ, ce "seul en scène" bénéficie d'un décor et d'une lumière qui nous plongent rapidement dans l'atmosphère souhaitée. Mais plus encore, la prestation de Francis Huster nous interpelle. Crédible en interprétant tous les personnages, enfant et vieillard, homme et femme, on en oublie vite qu'il est seul, emporté par le récit et la vie de tous ces protagonistes.
Au delà du théâtre, de l'instantanéité, notre imagination est happée, dépeignant à l'esprit le récit, les personnages, les situations et actions, de manière ... cinématographique ! (on "voit" les bagarres, les coups de feux, la foule, avec autant de clarté que s'il s'agissait d'un film).
N'ayant découvert ni le livre, ni son adaptation par de Niro, je ne peux malheureusement pas comparer...
Ces 90 minutes passent vite, pour un joli moment de théâtre.

Pour qui ?
-Vous, pour découvrir une performance théâtrale impeccable
-Vous, pour la classe indiscutable de Francis Huster